9/10
Glengarry Glen Ross de James Foley - 1992
"Put that coffee down! Coffee is for closers only."
Grosse revision à la hausse. James Foley a trop été rapidement catalogué à tort l'homme d'un seul film car au final son soi disant super film qu'est
Comme un Chien Enragé est juste sympa loin de mérité des tonnes d'éloges et
Le Corrupteur est loin d'être honteux mais si on doit dire que Foley est l'homme d'un seul film c'est ce Glengarry, alors oui la réussite du film doit surtout à Mamet et au casting mais Foley s'en sort plus que bien derrière la caméra.
Glengarry c'est donc une adaptation d'une pièce de théâtre signé Mamet qui adapte donc lui même le script, d'ailleurs c'est marrant avant de lancer le film dans mon souvenir il était aussi le réalisateur tant c'est un film qui porte sa marque.
Le film se déroule en quasi temps réel ( enfin c'est coupé en 2 ) et la première partie m'avait un peu perdu la première fois mais elle est vraiment nécessaire à la montée en tension. Alors évidemment par moment on peut se dire que c'est sur écrit, il étire vraiment ses dialogues qui aurait gagné à être plus concis mais en fait c'est rattrapé par la galerie d'acteurs qui récite ces dialogues et ça donne au film des sacrées fulgurances : le speech de Baldwin (non mais cette scène !!), le ping pong verbal entre Harris et Arkin (pur moment de mise en scène aussi où on voit que Foley ne se contente pas d'illustrer bêtement), le duo Pacino/Lemmon qui embrouille Pryce et à ce moment là le perso de Lemmon prend une autre dimension, jusque là on le voyait comme un gros nul mais là on voit qu'il est vraiment doué dans son métier.
Là où le film est vraiment bon c'est avec cette galerie de personnage, quasiment que des losers étant prêt à tout pour conclure leurs ventes, ça dresse un portrait peu glorieux de ce monde de requin.
A la réalisation Foley livre donc un super boulot ( on pense à Lumet sur 12 Hommes en Colère ), dans ce quasi huis clos il nous captive vraiment avec des beaux mouvements de caméra en plan séquence ( notamment dès l'intro avec des personnages qui apparaissent dans le champ sans plan de coup, d'ailleurs l'intro ça fait tient Ed Harris, tient Spacey qui débarque, tient voilà Pacino, ça fait un jolie défilé de star. Et il rend dynamique tout les dialogues du film ( faudrait que je vérifie mais j'ai eu l'impression qu'il y a pas presque pas de champ/contre champ.
"You stupid fucking cunt. You, Williamson, I'm talking to you, shithead. You just cost me $6,000. Six thousand dollars, and one Cadillac. That's right. What are you going to do about it? What are you going to do about it, asshole? You're fucking shit. Where did you learn your trade, you stupid fucking cunt, you idiot? Who ever told you that you could work with men? Oh, I'm gonna have your job, shithead."
Le meilleur acteur du film c'est pas forcément celui à qui on pense en premier en voyant le casting et contre tout attente Alec Baldwin alors qu'il n'a qu'une seule scène, il bouffe l'écran comme rarement et éclipse le reste du casting pourtant prestigieux, Al Pacino bon c'est Pacino mais par moment il a vraiment tendance à tomber dans le surjeu mais une fois de plus c'est un surjeu nécessaire car c'est tous des acteurs ces vendeurs en fait, Kevin Spacey est très bien mais il pas le meilleure personnage, Jack Lemmon campe le perso le plus intéressant du film : Shelley 'The Machine' Levene et il lui apporte beaucoup de nuance et son dernier plan est tout simplement émouvant, du bon boulot, Jonathan Pryce est très bien lui aussi alors que je suis pas vraiment fan de l'acteur, par contre Ed Harris est pas mémorable, il fait le boulot mais il a clairement été meilleur, je pense que le personnage colle pas trop avec son image et qu'il a du mal à s'approprier le personnage.
La photo est discrète mais sur les plans nocturne et pluvieux c'est à tomber.
Le film qui correspond le mieux à cette expression : un grand petit film.