Neil Armfield - 2006
7,5/10
Le film suit l’histoire d’un couple de jeunes junkies dan les différentes étapes de leur vie. Dan et Candy sont 2 jeunes australiens comme tant d’autres qui profitent de leur jeunesse. Mais leur penchant pour la drogue va rapidement devenir une addiction. Entre petits boulots et autres empreints au père de Candy, ils vont vite se retrouver sans un sou et les galères vont s’enchaîner. Seul leur amour l’un pour l’autre va leur permettre d’avancer mais cette relation va se montrer autodestructrice …
Dans les thèmes abordés, Candy fait beaucoup penser à Requiem for a dream sauf qu’au lieu de s’intéresser aux addictions de plusieurs personnages, il ne se consacre qu’à un couple et sa relation à la drogue dure. C’est comme si le film d’Aronofsky se limitait à la relation entre Harry et Marion. En effet, le film est centré exclusivement sur cette histoire d’amour autodestructrice. Les 2 tourtereaux se soutiennent dans les moments difficiles mais ils s’entraînent surtout mutuellement vers le fond à tour de rôle.
Le film est d’ailleurs intelligemment construit en 3 parties titrées «Heaven», «Earth» et «Hell». Dommage que la différence de ton entre chaque partie ne soit pas d’avantage marqué afin de mettre en valeur la chute progressive des personnages. Soit dit en passant, les titres des parties correspondent plus à l’état de leur couple qu’à leur rapport à la drogue. En effet, la fin laisse présagée de l’espoir quant à leur dépendance à la drogue. En revanche, leur couple est définitivement voué à la séparation. C’est d’ailleurs une très belle fin où Dan, malgré son amour pour Candy, préfère la repousser pour leur bien à tous les 2.
Le film n’échappe pas à certains clichés liés au thème mais ils sont traités avec un certain réalisme qui fait que ça passe particulièrement bien. Entre la prostitution pour subvenir financièrement à ses besoins, la fausse couche due à une tentative de sevrage brutal et le ami dealer et prof de chimie qui couche avec de jeunes garçons, il y a de quoi faire dans le glauque et le drame mais le réalisateur sait aborder ces points avec justesse pour que ça ne fasse pas trop lourd.
Côté interprétation, Heath Ledger et Abbie Cornish s’en sortent tous les 2 impeccablement. Lui est un jeune homme un peu feignant qui va faire tomber sa compagne dans la drogue mais qui se montrera aussi le plus motivé pour essayer d’en sortir. Quant à elle, c’est une jeune femme un peu paumée entre une mère trop rigide et un père plein d’amour mais très introverti. Elle va se laisser prendre petit à petit dans cet engrenage jusqu’à la goutte d’eau qui va faire déborder le vase et provoquer une dépression nerveuse. Les 2 acteurs sont parfaitement crédibles en camés à fleur de peau et annoncent déjà une carrière prometteuse. De son côté, Geoffrey Rush apporte sa touche d’expérience en vieux dealer qui se prend d’affection pour eux.
Au final, le réalisateur Neil Armfield arrive à se détacher de son expérience théâtrale pour nous livrer une belle histoire d’amour sur fond d’addiction qui nous touche droit au cœur. C’est d’ailleurs étonnant qu’il n’ait pas retenté l’expérience depuis car ce premier film est une belle réussite. A noter également l’utilisation de la superbe chanson "Song for the siren" par 2 interprètes différents (Paula Arundell et Tm Buckley) en début et fin de film.