Tree of Life de Terrence Malick
La vie, la mort et entre les deux le tourbillon de la vie qui passe comme un éclair.
Malick présente son film le plus radical poussant son cinéma à l’extrême, il livre son récit le plus personnel et universel, laissant sa camera virevolter, divaguer sur toutes les hauteurs et latitudes pour nous offrir le tumulte de la vie de l’enfance à l’adolescence en passant par l’âge adulte, de la découverte des premiers émois aux déceptions, un souffle frénétique d’image sublime d’une terre en ébullition, d’une force créatrice, la sacralisation d’une mère nature que l’on doit chérir plus que tout.
Des élans cosmiques qui résonnent avec une réalité profonde, immersive d’une famille au cœur des USA en plein centre du nouveau monde. La poésie est la moelle de l’œuvre de Malick, les murmures, les pensées, les questionnements, sur fond de chants glorieux on entre littéralement dans le cerveau des personnages offrant une empathie totale pour un jeune garçon qui idéalise sa mère tout en craignant voir haïssant son père. Le réalisateur émeut avec un rien, un regard, un sourire, un touché, un murmure, une mélodie.
La mise en scène époustouflante Malick entremêle des élans interstellaires à l’aube d’un drame familial, il pousse son art à son paroxysme trouvant des angles, des mouvements qui transporte le spectateur. Tout en lui laissant les clés de son histoire. Aussi brève soit-il Malick condense son cinéma dans une multitude de plans furtif qui s’éteigne, s’allume, s’éloigne et se rapproche tel un rêve tel des brides de mémoires retrouvé des images confuses qu’un homme dans sa cinquantaine tente de rassembler.
Un puzzle pour mieux pardonner, tourner la page d’un ou plusieurs événement tragique qui ne sont jamais explicitement prononcé on comprend la disparition d’un frère voir deux même cela est flou, tout ce qu’il montre est un sentiment de lassitude d’un confort anesthésiant d’une vie frénétique de l’homme moderne qui a perdu toutes perception de nature, seul abandonné dans de vaste buildings en verre à l’architecture démesuré, il cherche l’œil hagard le souvenir de ses proches l’amour qu’il a toujours désiré.
Cette sensation de malaise vient compléter une enfance tout d’abord radieuse jamais les premiers pas d’un enfant, sa perception gigantesque du monde qui l’entoure n’aura été aussi bien rendu au cinéma l’aurore arrive à l’adolescence l’œil découvre la dureté du monde et ses plaisirs, le complexe d’Œdipe n’est pas loin entre le rejet d’un père qui se croit plus grand plus fière plus inventif qu’il ne l’ait et l’amour aérien d’une mère, d’une douceur complémentaire à la dureté d’une éducation cloisonné et religieuse.
Tree of Life s’évade vers d’autres mondes, des époques révolues ou l’homme n’a pas encore foulé le sol, le temps d’un début celui de la compassion, d’une fin celui du pardon qui reflète l'éternelle recommencement de la vie, Malick fait prendre conscience que ces courts instants doivent être vécu au maximum avec tout les sentiments qui nous constituent mais qui en l’absence d’amour peuvent paraître dérisoires.
Plus qu’un voyage rude et merveilleux, plus qu’un film envoutant, lyrique et poétique, Malick m’a offert une véritable expérience qui ricoche sur les parois de ma propre existence toute en éveillant un désir ultime de cinéphile qui repasse sans cesse les images dans sa tête pour décrypté toutes les liens, symboles et thématiques d’une œuvre pleine.
10/10