6/10
In the Heat of the Night de Norman Jewison - 1967
Me première fois j'avais trouvé le film sympathique mais au vue du statut du film je m'attendais quand à mieux, la seconde vision ne change pas mon avis, c'est toujours sympa mais c'est toujours pas un classique. Tout ce qui touche au coté polar reste super basique et finalement pas spécialement exceptionnel ( ça reste bien écrit quand même, genre y a pas de mytho ) mais l'aspect le plus réussit du film est bien entendu cette petit ville du Sud avec son racisme bien présent des 60's et un fort coté communautaire ( bon par contre c'est moins réussit que dans l'excellent la Poursuite Impitoyable ).
L'enquête policière se révèle donc pas spécialement géniale, bon y a bien le coté bouzeux/expert en homicide à la Memories of Murder qui est bien sympa mais ça s'arrête là, le film est clairement pas à voir pour son intrigue policière mais bien pour sa représentation du racisme par ces bonnes vieilles villes du Sud profond, d'ailleurs si on remet le film dans le contexte de l'époque c'était plutôt couillu comme film ( outre le racisme on y aborde façon frontale l'avortement ) d'ailleurs le film est moins manichéen qu'un
Mississippi Burning je trouve.
L'atout numéro un du film est sans aucun doute le personnage de Steiger, qui est d'ailleurs plutôt bien écrit, il est de la vieille école, un bon vieux gars du sud qui appelle un nègre un nègre ( sans qu'on ait vraiment l'impression qu'il soit réellement raciste c'est juste que pour lui c'est la norme d'être intolérant et au final on se rend compte qu'il est pas si borné et même humaniste ) mais qui finalement sans devenir ami avec Tibbs va au moins le respecter ( en allant jusqu'à lui porter sa valise à la fin ), alors bien sûr c'est de l'écriture un peu facile mais ça fonctionne et on est devant un vrai buddy movie.
La réalisation de Jewison a défaut d'être inventive est au moins très efficace et on lui accordera surtout la mise dans le cadre de Poitier qui est toujours superbement éclairé et certains plans sont vraiment beau.
Oscar du meilleur film devant Bonny & Clyde fallait oser quand même, enfin c'est ce qu'on appelle un oscar politique car sur la forme le film de Penn était quand même d'un autre niveau, même si je suis pas forcément fan du film. Enfin on peut dire que ça récompense l'ensemble de la carrière de Jewison, alors c'était pas le plus grand et ses films les plus coté comme Rollerball et Thomas Crown j'aime pas, c'est d'ailleurs ptet bien le seul réalisateur qui a commencé dans les 60's et dont mon film préféré est quasiment le dernier de sa carrière car les fins de carrière sont difficiles en général.
Sidney Poitier ne m'a jamais réellement impressionné et c'est une des seules fois où je le trouve très bon et il arrive vraiment à tenir la comparaison avec les 2 grands acteurs que sont Rod Steiger et Warren Oates, Poitier donne un vrai stature à son personnage qui se fait insulter et moquer tout le long du film (j'aime bien sa première scène où il se laisse accuser) et on a souvent comparé Denzel à Poitier, c'est dans ce film que la comparaison est la plus juste. Steiger est vraiment très bon dans son rôle de vieux shérif sûr de lui et de ses principes ( oscar bien mérité tellement il bouffe l'écran ) et puis on a le bonus Warren Oates qui va mater les petites jeunettes nues et nympho ( l'intro est excellente ).
La photo de Haskell Wexler retranscrit très bien la moiteur du sud profond.
La BO de Quincy Jones bein comme toute les BO de Jones j'ai du mal, je le préfère en producteur qu'en compositeur de film.
Pas un grand film mais du bon petit film qui vieillit bien, mais au vue de la réputation du film on peut être déçu. Bon par contre avoir fait des suites est une bonne idée de merde.