Intéressant cette interview notamment son passage au numérique:
Les possibilités inouïes du numérique
Depuis Zodiac, je tourne avec une caméra numérique, la Red. Elle offre une qualité d'image irréprochable. Il me serait impossible d'utiliser à nouveau de la pellicule. Je l'ai suffisamment maniée pour ne plus avoir de respect à son encontre. Il y a seulement dix chefs opérateurs dans le monde, aujourd'hui, qui pourraient m'offrir l'image que je recherche avec de la pellicule. Le numérique offre des possibilités inouïes, ce serait idiot de revenir en arrière. Une vieille caméra fait du bruit, il faut sans arrêt la recharger...
The Social Network aurait pu être tourné à l'ancienne puisque je voulais une facture documentaire. Pour cela, il aurait fallu que Kodak m'offre la pellicule! Le numérique est plus avantageux et plus souple. De plus, je n'aime pas attendre sur un tournage. Or, avec la pellicule, il faut patienter vingt-quatre heures pour découvrir les images que vous avez tournées. Ça me rend fou. Aujourd'hui, vous voyez le résultat directement sur votre moniteur vidéo.
Et les conseils de Soderbergh pour le montage du film.
Au montage, écouter la musique composée pour le film
Je ne monte jamais mes films en marge du tournage, mais toujours après. J'aime avoir tout le matériel pour commencer à travailler. J'estime que l'on ne peut pas réinventer un film en salle de montage. Sur Millenium, mon ami Steven Soderbergh est venu me voir et je lui ai montré une première version de 2h45. Il m'a dit: "C'est bien, mais moi, je vois un tout autre film!" Je l'ai pris au mot: "Très bien, donne tes indications à mes monteurs et, lundi, on regardera ce que tu as modifié."
Son film durait une demi-heure de moins. Le résultat fonctionnait parfaitement, mais ce n'était plus vraiment mon film. Certaines atmosphères, que je cherchais à obtenir, n'étaient plus là, cependant, son travail a été une vraie source d'inspiration et j'ai tenu compte de plusieurs de ses remarques dans la version finale.
Parfois, vous vous accrochez à des séquences, persuadé que, sans elles, la compréhension s'effondre, or ce n'est, bien sûr, pas toujours le cas. Cet exercice a été très éclairant. Pour trouver le bon rythme, je mets souvent un iPod sur mes oreilles, j'écoute la musique composée pour le film et je me laisse porter.