The Road (La Route) de John Hillcoat
(2009)
Énième vision de ce film qui m'a véritablement fasciné depuis sa sortie en salles,
The Road est avant tout une adaptation ambitieuse qui perd de sa force au fil des visions mais qui contient assez de qualités indéniables pour continuer à marquer le spectateur via l'ambiance et le message transmis par le récit. N'ayant pas lu le livre original de Cormac McCarthy et n'ayant pas vu non plus le premier film de John Hillcoat,
The Proposition, je ne pourrais me lancer dans un jeu de comparaisons ou même dire si Hillcoat a véritablement évolué en terme de mise en scène avec un changement de budget aussi brutal en l'espace de deux longs-métrages. Mais en regardant
The Road, on peut d'ores et déjà ressentir la difficulté d'adapter le livre original à l'écran. Car bien que l'ambiance générale du film, sublimée par la superbe photographie et la mise en scène sobre d'Hillcoat, atteint un certain niveau de perfection, on ne peut que se demander si l'adaptation fidèle en elle-même est une bonne idée. Car le rythme est, hélas, bien trop répétitif pour convaincre réellement sans être toutefois gênant, et le montage souffre d'un trop grand découpage entre les scènes, ce qui donne une impression de regarder plus une succession de séquences qu'autre chose.
The Road aurait donc mérité une plus grande longueur pour rendre le tout fluide et surtout aurait du se démarquer un peu plus de l'œuvre originale, quitte a créer quelque chose de moins fidèle mais au moins plus autonome. Mais
The Road est aussi et surtout un film de qualité, où le scénario ne cherche jamais à prendre le spectateur par la main (le destin de la totalité des personnages secondaires) sauf dans quelques exceptions, heureusement peu nombreuses (les flash-backs qui auraient pu être évités), un film où le casting fait véritablement des merveilles, mention spéciale à un Viggo Mortensen encore une fois époustouflant et un Robert Duvall méconnaissable. Nous ne sommes donc pas là devant un grand film, c'est certain, mais
The Road pourra convaincre assez, comme je l'ai été moi-même, pour émouvoir et surtout transporter le spectateur dans cet univers glauque qu'Hillcoat, à certains moments (la scène de la cave, le garde-manger, la mer, etc...), arrive à capter avec un talent évident. Dommage donc que ce road-movie particulier ne dépasse presque jamais son statut de simple adaptation, car il y avait là le potentiel pour créer un très grand film.
NOTE : 8/10