8/10
The Quick and The Dead de Sam Raimi - 1995
"No no no no, you see it's a gun fight. We both have guns. We aim, we fire, you die"
Quand Raimi fait un western, il le fait à sa sauce et c'est une sauce très italienne quand même.
Sharon Stone alors au sommet de sa gloire veut faire un western et c'est elle qui choisit le réalisateur et son choix se porte sur Raimi et au vue du résultat on dirait que personne ne l'a bridé et qu'il a put faire le film qu'il voulait, à l'époque Clint a tué le genre et c'est pas les Jesses James qui ont réussit le réanimer (malgré leurs qualités), malheureusement malgré tout ses qualités ce film de Raimi creusera la tombe encore plus profondément si bien qu'il faudra attendre quasiment 10 ans pour ravoir un western sur grand écran avec le
Open Range de Costner.
Le scénario prétexte à duel est sympathique ( et ptet même original j'ai pas souvenir d'un western avec concours de ce genre ), on regrettera simplement qu'il n'y ait pas assez de duel, donc niveau intrigue et personnage on repassera ( même si la rivalité père/fils est sympathique et finalement la seule qui est vraiment une vraie puissance émotionnelle car bon Sharon Stone elle pourrait bien se faire buter à n'importe quel moment ça me changerait pas le film), tout est cliché ( mais bien campé dans l'ensemble ), ça manque un peu d'émotion (on s'en fout un peu de la vengeance de Stone et comme souvent c'est plus Hackman qui vole le film) mais ce film est avant tout un pur film de mise en scène.
Dès la première minute Raimi pose le niveau, puisqu'on dénombre en une seule séquence déjà 3 idée de mise en scène : vue subjective du fusil, ombre où on aperçoit le trou dans le chapeau puis lumière qui passe à travers le chapeau.
Le film déborde d'idée, y a un plan que j'aime bien c'est Herod qui jette un verre à Cort et la caméra via un rapide travelling nous met en vue subjective avec le verre attrapé en plein vol ( c'est ultra court comme plan, 2 ou 3 secondes à tout cassé et le raccord est ultra rapide en tout cas ça rend vraiment bien et c'est le genre de truc qui caractérise à merveille la réalisation de Raimi et ça fait mal au coeur de voir ce qu'il est devenu quand on voit la gueule de son dernier film et de ses production ). Bon par contre ça lui est pas venu à l'idée de filmer en scope, comme souvent avec lui et c'est un peu, beaucoup très con.
Les duels sont des grands moments et là Raimi fait tout : pur plan large de western, dilatation du temps, plan serré sur les visages en montage ultra rapide, toute la panoplie du travelling ( avant, arrière, latéral, zoomé, dézoomé, d'ailleurs les dézoom sont particulièrement efficace ), ces passages sont vraiment stylés, et chaque duel a son petit truc en plus et est filmé différemment ( de coté, sous la pluie, de face, en courant ... non du bon boulot vraiment ), celui entre Herod et Ace est excellent, déjà y commence on a l'impression que les 2 adversaires quand ils se parlent sont à 1 mètre l'un de l'autre puis la caméra recule et on voit qu'ils sont vraiment éloigné ( effet de style très sympathique ), le duel père/fils tient lui aussi toute ses promesses (de loin le meilleur à tout les niveaux ) et celui contre l'indien est bien marrant, le duel avec la vieille pétoire c'est une belle trouvaille aussi, et puis les balles font des trous béant ( le trou dans la tête avec la lumière du soleil qui passe c'est coooooool ).
Y en a qui cadre beau, Raimi lui y cadre fun ( avec plein de plans sur des petits détails cool : éperons, jeux de carte, balle, revolver, ceinturon, poitrine de Sharon ). Et puis le "training montage" sur les colts qui se préparent c'est classe.
Sharon Stone n'est clairement pas à sa place mais elle plombe pas le film et puis cette magnifique scène ou elle est en chemise au matin ( enfin elle réussit quand même a donner le coté fragile voulu pour son personnage mais elle manque quand même de présence pour un tel premier rôle ) et son personnage a les mêmes motivations et quasi le même trauma que Bronson dans le chef d'oeuvre de Leone, elle est pas assez badass pour le rôle tout simplement, Gene Hackman ça a pas du être dur de le diriger en gros Raimi a dut lui dire "tu vois
Unforgiven ? bein tu fais exactement pareil " et bon l'enculé de service il le fait avec délectation (et on sent que Raimi prend plaisir à le filmer, voir sa première scène où il cadre ses potes et on sait direct que c'est lui), Russell Crowe transpire le mâle une fois de plus et c'est un bon personnage ( ah cette séquence groovy sorti de Evil Dead ou il élimine les gardes de Herod ), Leonardo DiCaprio le talent était déjà là et il est bon en Kid et c'est marrant de comparer son jeu gamin et aujourd'hui, c'est vraiment un acteur qu'on a vu grandir et s'aguérrir pour le voir devenir le plus grand acteur de sa génération, "Damn i'm Fast".
Et puis on a toute une galerie de trogne dans les seconds rôles avec Keith David en tueur à gage ( bon perso à la Lee Van Cleef ), Lance Henriksen qui fait penser au perso de English Bob de Unforgiven, un beau parleur qui se la raconte mais qui vaut pas tripette quand il faut tuer un homme, Mark Boone Junior dans un rôle déjanté, Tobin Bell qui ne savait toujours pas joué mais qui a toujours une sale tronche, Kevin Conway en gros pervers et y a même Gary Sinise pour un court passage par contre bien la peine d'écrire Woody Strode dans le générique de début si c'est pour qu'il ai une scène de 5 secondes ( bon Raimi se rattrape en lui dédiant le film, Strode étant mort pendant le tournage ), sinon j'ai vu qu'il y avait Bruce Campbell de mentionner mais je l'ai pas tricard.
A la photo on retrouve pas un tocard et ça se voit pendant le film, c'est Dante Spinotti qui s'y colle avec talent, un talent qu'on aurait encore plus apprécié en scope ceci dit.
Le score de Silvestri est bon mais pas renversant, quand il singe les scores italiens c'est sympa quand même.
Bide monumentale à sa sortie, ce film est pourtant clairement dans le top 3 de Raimi avec Darkman et Un Plan Simple, et ouais le mec c'est balek total il cite même pas Evil Dead et Spiderman, mais les vrais savent. Raimi le mec qui réussit de faire d'un western un rollercoaster, clairement le western le plus fun de l'histoire avec Django.
"You must be the fastest gun in the west. That or the biggest liar!"