Nan mais je sais que t'aimes bien. La question c'était réellement par curiosité.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
Et tu comptes les prendre en blu-ray le mois prochain ? Je serais curieux de lire tes critiques sur ces films.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
Oue vais prendre les blu ray car je le coffret Z1 donc je peux même pas en profiter avec la play 3, dans les 3 films y a des trucs que j'adore mais putain y a des passages qui me soule carrément.
Avec une vraie histoire, et un vrai personnage, le film pouvait sans aucun doute prétendre au Trône des meilleurs survival. En l'état, c'est un vide, creux, expérimentaln, vain et bancal parce que finalement à part 2 mots prononcés au début, 3-4 flashback à la symbolique religieuse et une vraie ambiance portée sur la musique sensorielle et la caméra très mouvementée , bah on a rien. Gallo interpréte plus que convenablement son "personnage" et la torture physique est exceptionnelle : c'est du jamais vue. C'est vraiment la première fois qu'on voit un survival où le mec en chie vraiment : il a froid, il tremble, il est tellement glacé que ses gestes sont ralentis, il a peur c'est palpable, ça nous prend au tripes, on cours avec lui dans cette neige qui ne cesse d'être un fardeau pour les jambes et qui ralenti la fuite d'un homme perdu dans un pays qu'il ne connait pas et une nature indifférente aux conditions climatiques rudes...C'est terrifiant.
On sent que l'acteur a souffert, c'est clairement visible à l'écran. Rôle très physique pour un film..très physique. L'histoire est très atypique dans son traitement et sa narration. Pas de dialogues, un personnage muet ou presque (on entend que ses râles lorsqu'il souffre) mais l'ensemble se relie aisément: on comprend qu'il s'agit d'un terroriste, qu'il a buté trois militaires US et après avoir été arrêté puis légèrement torturé il se passe un truc à la "The fugitive" et il s'enfuit dans un paysage immaculé, no man's land que l'on soupçonne être la Russie ou un pays de ce style.
Seul face à lui-même, il survit tant bien que mal et quelques flash back viennent s’immiscer dans ses rêves. C'est là qu'il faut relier. Enfin c'est quand même pas un chef d'oeuvre d'écriture et le réalsiateur mise tout sur l'ambiance et la mise en scène. Celle-ci est par moment "shakycam mode" mais aussi parfois plus calme, plus tempérée et calculatrice ce qui donne de bons plans et de bonnes scènes. Aucune esbroufe tout parait fait en joué en temps réel et on voit quasiment pas les petits trucages (le chien, la chute etc...).
Là comme ça je dirais que le film lorgne du côté d'un certain Rescue Dawn pour la partie jungle/folie passagère et difficulté physique que Essential Killing développe largement au détriment d'une histoire qui aurait pu nous passionner, nous mettre dans la peau du personnage. Là ya une distance voulue qui , je trouve, creuse un trop gros fossé entre le spectateur et les enjeux totalement absents si ce n'est la survie d'un homme dont on se fout totalement.
Bon sinon, l'ambiance est là, c'est brutal
(pas violent mais brutal: le mec bute froidement deux jeunes dans une bagnole, il tète le sein d'une femme pour se nourrir tellement i la la dalle, il tue un clebs, il court, marche, chute, se relève, pleure, et c'est ça pendant 45 min)
. C'est rare qu'un survival aille si loin. Mais bon hormis l’expérience, il reste rien. Une seconde vision ferait mal. (bon sur le net certains ont adulé le film et ils y voient un putain de fond. Oui ya un fond mais c'est vraiment pour combler quoi ça me parait évident. Il y a bien tout un tas de symboles mais pour un suvival c'st jamais haletant , jamais prenant. On subit ce que vit l'acteur et l’aspect sensoriel/expérimental est réussit mais ça n'ira pas plus loinIl est inutile ce fond). La fin tombe comem un cheveux sur la soupe mais elle est belle et poétique. C'est pas un film d'autiste mais presque.
Je le conseille rien que pour l'aspect "physique" incroyable. Je baisse un poil ma note par contre.
Ouais enfin même si j'ai faillit parler de Valhalla risning ça reste pas comparable. Essential Killing ça survole l'ambiance de valhalla mais ça y pénètre jamais totalement.
Le film est plus brut que Valhalla, l'image est moins esthétisée, la bande son est plus réaliste, on n'a pas les nappes sonores planantes avec les mouvements de caméra contemplatifs. J'ai d'ailleurs aimé Essential Killing, alors que Valhalla est bien trop désincarné pour moi.
groo a écrit:Le film est plus brut que Valhala, l'image est moins esthétisée, la bande son est plus réaliste, on n'a pas les nappes sonores planantes avec les mouvements de caméra contemplatifs. J'ai d'ailleurs aimé Essential Killing, alors que Valhala est bien trop désincarné pour moi.
Si la bande son elle est planant dans Essential par moment mais elle s'est surtout énervante. on subit le trauma auditatif du personnage. Sinon oui Essential c'est vraiment plus brut.
Film quelconque vite vu vite oublié où les thèmes principaux se laissent absorber d'un côté par une intrigue répétitive qui empêche de vraiment se prendre au jeu (le concept est limité , mal exploité et très vite mit de côté) et de l'autre parce que ça débouche une fois de plus sur une histoire d'amour facile, anecdotique et pourtant bien mise en avant (le personnage s'attache en quelques minutes à la femme..) sur de nombreuses séquences qui tente d'émouvoir le spectateur.
Le film est néanmoins agréable à regarder et le rythme empêche de s'ennuyer. Quelques plans sympathiques et léchés viennent agrémenter l'histoire d'un militaire mort au combat utilisé contre son gré. Comme si sa vocation devait aussi le poursuivre après sa mort et que tout repos éternel devait lui-être refusé afin de servir encore la patrie. Cette fois-ci "immortel" vu qu'il a déjà un pied dans la tombe, son but n'est pas de sauver les gens de leur terrible destin mais de résoudre un enquête (à laquelle on ne croit pas du tout. C'est pas écrit, ça prend 5 secondes au mec pur trouver ce qu'il faut, il fait d'ailleurs un peu n'importe quoi mais trouve quand même alors que c'est un militaire quoi pas un flic, pas un détective ni un enquêteur) dans le passé (en quelques sorte) pour donner la "clé"de l'affaire dans le présent. Flirtant avec l'idée de la théorie des Cordes et l’ambiguïté espace-temps, Source code n'a de sf que la surface d'un film qui se veut avant tout vraie love story sur fond à peine engagé mais ce n'est pas là que le film souffre le plus. Autant l'acteur principal joue bien autant TOUS les autres rôles sont superficiels. Musicalement c'est bateau, on dirait un mix de James Newton Howard et des thèmes de certains films d'Hitchcock. Efficace 2 secondes quoi.
Niveau fond et ambition de base c'est évident que le film lorgne du coté de Minority report mais sans en avoir l’étoffe à aucun moment. La fin est lamentable. Gros happy-end à peine déguisé par le pseudo cliff bidon qui ouvre une porte à une probable suite. Duncan Jones ne s'est pas pris la tête sur cette commande qui lui fera gagner de l'oseille pour Mute. Espérons.
Divertissant et réalisé correctement. Le reste on repassera. MOON est mieux à tous les niveaux. Mais c'était de indépendant.
Second film de son réalisateur, Boy A est un drame intimiste, pessimiste et dont la tragédie qui en découle connote indéniablement un réel talent d'écriture. Bien que le film adapte un roman le scénario brille par sa limpidité. Touchant, Boy A peut littéralement se définir comme une œuvre lacrymale tant la perfection de l'interprétation d'Andrew Garfield déchire le cœur. Enfant brisé, seul et mal aimé il est devenu "Boy A" puis redevenu "orphelin". Il renait et redécouvre un monde qui l'a rejeté. La fragilité, l'ultra sensibilité et l'innocence qui transparaisse dans son jeu prouve que la nouvelle vague de jeunes comédiens est capable d'assurer la relève.
Les deux gamins (les flashback) sont brillants et très bien choisis. Ils représentent clairement une génération d'âmes en perdition, incomprises, blessés, désillusionnées et dans cette instabilité émerge violence, haine, solitude..le tout ramenant à la case départ : la fragilité.
Tout en douceur , à fleur de peau, la mise en scène est limpide, tantôt statique et tantôt majestueuse.
Peter Mullan en père spirituel et mentor est tout bonnement charismatique et attachant. Malgré son attachement à "Jack" il est père d'un adolescent lui aussi délaissé. Pur paradoxe que d'être indifférent à sa propre famille tout en s'attachant fièrement à un jeune garçon qualifié de "monstre"". Certes deux enfants ont commis l'irréparable mais personne ne cherche à comprendre pourquoi. Seul l'acte compte. La rédemption est une notion que chacun accepte en s'étonnant parfois de celui qui la renie et pourtant, quand cela nous touche de près plus rien ne compte que d'avoir un coupable-exutoire.
Malgré une nouvelle vie pleine d'émotions, "boy a" reflète le portait d'un écorché vif traumatisé, renfermé mais embrassant la vie comme jamais auparavant. père spirituel, amour naissant, amitié, tout est foutu à cause d'un fils mal aimé, et ironie du sort, c'est celui de l'éducateur de Jack sa "réussite", il a loupé l'éducation de son fils et l'a presque oublié , mit de côté et inconsciemment remplacé par un fils spirituel et torturé dont il a redressé le sort.
John Crowley opte pour une photo terne et granuleuse avec une gestion de l'espace sublime où les personnage évoluent soit en plan d'ensemble les dévoilant dans des lieux très souvent vides, spacieux et tristes. Chaque plan parait pensé , métaphorique , réfléchi et murement médité.
Les musiques transpercent le cœur et sont en parfaite communion avec le film. Discrètes, sensibles, peu utilisées mais toujours justifiées sur les passages silencieux et sur le final dévastateur où la solitude et la condition de coupable devenue victime pourchassée ne peut mener qu'à l'autolyse. Une acceptation de la mort transcendée par le désir de fuir et de se bannir soi-même d'un monde qui n'est pas conséquent envers les préceptes et vertus dont il fait l'apologie. Pessimiste, Boy-a est un requiem aux abandonnés, aux solitaires, aux enfants torturés et délaissés.