8/10
El Laberinto del Fauno de Guillermo Del Toro - 2006
Revision un peu à la baisse, avec le temps je me suis lasser du cinéma de Del Toro si bien que depuis Hellboy 2 j'aime quasi rien de ce qu'il a fait alors que son début de carrière était presque un sans faute pour moi, entre un premier film très prometteur : Cronos, de l'actionner efficace et qui reste encore une référence : Blade 2, un des meilleurs comics book movie : Hellboy et un film de fantômes pas nul : L'Echine du Diable. Pan avec sa caution festival de Cannes est le film qui allait lui donner encore plus de légitimité et une caution auteur. Alors même si je le revois un peu à la baisse, c'est surtout qu'à l'époque j'y voyais un chef d'oeuvre, aujourd'hui c'est un bon film qui me parle pas spécialement.
Le film se passe donc pratiquement à la même époque que
l'Echine du diable ( WW2 en Espagne ), mais ce coup ci l'intrigue avec les adultes prend une part plus importante.
Ca dure pratiquement 2h mais on ne s'ennuie pas une seule seconde (là pour le coup il gère à merveille sa narration et sait alterner les séquences marquantes et oniriques), chaque scène a son importance et il faut faire attention au moindre petit détails pour pouvoir bien comprendre l'issue finale, en général dans les films de conte qui mélange les 2 univers ( réel et fantastique ) je trouve toujours les intrigues mal gérées ainsi souvent l'une prend le dessus sur l'autre ( genre
The Fall tout ce qui passe dans le monde réel est nase de chez nase tout comme dans
La Compagnie des Loups (un bon gros film surcoté ça par ailleurs)) ici les 2 histoires sont passionnantes et réussies, et le thème si éculé de la perte de l'innocence est ici parfaitement maitrisé par un réalisateur qui a eu le temps de germer son film ( son projet à 20 ans ).
Del Toro nous livre un véritable ici conte horrifique pour adulte donc, quand Ofélia s'échappe de la réalité ce n'est pas pour trouver un monde tout beau et tout gentil non c'est le reflet de ce qu'elle vit dans le monde réel, c'est cruel et désespéré et d'ailleurs comme dans le monde réel elle n'a peur de rien. Habillé d’une esthétique sombre et verdâtre/bleutée ( du jolie bleu, pas les filtres tout pourri comme on peut voir), et peuplé d’un bestiaire inquiétant ( le Faune et Pale Man c'est la classe absolue, d'ailleurs dans les bonus Del Toro dit que quand il crée des monstres il ne veut s'inspirer d'aucun film ou influence, par contre Pale Man je trouve qu'il fait un peu penser à une créature de Silent Hill mais c'est histoire de chipoter, puis y a pas a chier des maquillages et du latex c'est quand même mieux que des CGI ), et surtout ça fait plaisir de pas être pris pour un con, pas de twist débile ou d'explication à la con, non Del Toro nous livre quelques indices ( la mandragore qui guérissait vraiment la mère, les traces de craie sur le mur ) mais c'est aux spectateurs de choisir sa propre version ( même si dans les commentaires audio Del Toro dit clairement sa vision de la chose et notamment quelle est l'indice clé ), pour moi le fait que le dernier plan du film soit dans le monde réel fait que j'adhère pleinement à la théorie elle est morte comme une conne en inventant tout.
Le film a une double lecture vraiment intéressante, notamment via des personnages à double face : Le Faune est excellent de ce point de vue là.
Le casting tient vraiment la route, la jeune Ofélia joué par la révélation Ivana Baquero est très convaincante, elle campe avec beaucoup de conviction un rôle pas si évident et Sergi Lopez campe le Capitaine Vidal un enculé de tout premier ordre et on sent qu'il prend plaisir à faire l'enculé, avec ce rôle Lopez rentre vraiment au panthéon des plus beau salaud de l'histoire ( et Del Toro a l'art du plan iconique pour mettre ce bad guy en valeur ) le véritable ogre du film c'est lui, l'actrice qui joue Mercedes est très bien aussi ( en plus son personnage est vraiment bien traité ) et on est obligé de souligner le travail hallucinant de Doug Jones qui ici campe le Faune ( dans un espagnol parfait ) et Pale Man. Je suis un peu moins convaincu par la mère, tant l'actrice que le personnage, elle est un peu là pour être là et sert finalement pas à grand chose, c'est plus un élément scénaristique là pour arriver à la fin qu'un personnage consistant.
Qui dit Del Toro dit réalisation forcément très efficace (une qualité qu'il a perdu avec le temps) et ici en plus c'est concession c'est pour les adultes et les excès de "gore" ne sont pas gratuit, les raccords entre les plans sont tous super bien foutus, les passages fantastiques sont aussi bien maitrisés que les scènes classiques, la camera de Del Toro se fait plus calme que d'habitude et il nous gratifie de plusieurs plans magnifiques et les scènes de tension du film sont des grands moment : Ofelia dans l'antre de l'ogre ( Pale Man étant l'ogre habituel ), Sergi Lopez avec les révolutionnaires, Ofelia dans l'arbre.
Pour ne rien gâcher la photo est absolument magnifique.
La BO est envoutante et reste en tête longtemps après le film
A l'époque je me disais que Del Toro c'était un Burton pas handicapé avec une caméra et pas niais mais bon après Hellboy 2 on est tellement allé de déception en déception que c'est plus un cinéaste que j'ai envie de défendre même si il garde un vrai capital sympathie car le bonhomme est sympa.
Un grand conte de fée, bon je préfère évidemment Hellboy et Blade mais ça reste un des meilleurs films de Del Toro et tellement meilleur que celui avec lequel il a gagné un oscar.