7/10
Dí Rénjié zhī tōng tiān dìguó de Tsui Hark - 2010
Après la sortie salle j'étais plus que dithyrambique, c'était le premier (et aujourd'hui on peut dire sans trop prendre de risque c'était aussi le dernier) Hark que je voyais au cinéma. Quand il sort ce film, il est un peu dans le creux de la vague avec 2 de ses plus mauvais films et c'est peu dire que le retour du Sifu au film en costume était attendu et j'avais pris ma claque au cinéma, depuis je l'ai revu 2 fois et clairement la magie n'opère plus, ça reste un film sympa mais on est loin d'être devant un grand Tsui Hark.
Ce qui frappe en premier à la vision du film outre qu'on se croirait revenu dans les 90's et les prods Workshop, c'est la rigueur narrative du film, la rigueur narrative c'est pas un truc qu'on trouve dans tout les Hark, clairement c'est même un truc on sent qu'il sent balek complet et là on est devant un Hark facile d'accès et limite même son film le plus accessible pour le grand public. L'intrigue est d'une limpidité incroyable, chaque scène sert à faire avancer l'histoire et Hark ne se disperse pas ( on pense forcément à Sherlock Holmes mais pas les merde de l'autre tocard) .On se retrouve avec un whodunit plutôt passionnant (c'est pas le dernier Rian Johnson quoi )et prenant de bout en bout ( on est l'enquêteur avec Dee et on comprend tout en même temps que lui ), on regrettera seulement la fin où le grand méchant expose son plan machiavélique (putain de fin à la scoubidou), pour ce qui est l'identité du coupable le jeux de faux semblants fonctionne à merveille, tout le monde est suspect et la façon de diffuser le virus change à chaque nouvelle indice, ceci dit on peut trouver facilement l'identité du coupable car quand t'as Tony Leung dans ton film tu peux pas juste l'avoir 5 minutes au début du film.
Tsui Hark s'était déjà attaqué au film d'enquête sous fond de WXP et c'était avec son premier film Butterfly Murders ( qui si il n'était pas un chef d'oeuvre, loin de là, posait déjà les jalons de l'oeuvre de son auteur ).
"Le film est d'une classe folle, on ne compte pas le nombre de plan absolument magnifiques et quand Hark décide de livrer un film grand spectacle il fait pas dans la demi mesure, en 2 heures de temps, le récit fil à 100km/h sans jamais nous laisser souffler avec des séquences épiques qui foutent le sourire au lèvre, car oui Hark réussit à livrer 2 heures tendu du début à la fin, le film n'a pas une seule baisse de rythme". Alors cette phrase vient de ma première review et là par moment j'ai vu des plans dégueulasses visuellement (y a un rendu un peu chelou par moment) et le rythme est pas si parfait (les dialogues sont quand même un peu pompeux par moment), par contre mon avis sur la scène du marché fantôme a pas changé d'un iota.
La séquence du marché fantôme est donc un gros morceau de bravoure (après si on l'a remet dans toute la filmo de Hark, c'est même pas top 20, clairement, mais c'est dire le niveau du mec), une scène qui s'ouvre avec le Charon local et qui enchaine avec une baston sur l'eau visuellement magnifique avec un lot de plan tous plus classes les uns que les autres sans que ce ne soit jamais tape à l'oeil, c'est maitrisé et Hark n'en rajoute jamais pour se la péter et en plus ça rappelle une des meilleurs séquence de OUATIC ( si c'est pas de l'autocitation qui déchire ça ).
J'adore la première attaque contre Dee où il se bat en aveugle, ça fourmille d'idée ( et c'est le combat le plus terrien du film d'ailleurs c'est le coté volant qui m'a cassé les couilles à la revision et qui fait que je trouve Detective 2 complètement à chier, enfin ça et son casting tout pété) notamment le seul brulant élément essentiel de ce combat, dès cette intro le personnage de Dee est posé, c'est pas un rigolo et c'est pas 8 ans de prison qui l'ont ramollit.
Les chorégraphies faute d'artistes martial ici sont assez basique mais Sammo Hung dans un style moins violent que d'habitude et beaucoup câblé que ses derniers films, livre des morceaux majestueux qui imprègne les rétines durablement avec notamment des jeux de couleurs a tomber (et c'est ça qui font qu'on retient les combats, plus que les coups portés) et chaque combat a droit à son idée où son petit truc en plus, j'adore le petit plan séquence avec l'albinos et Li Bingbing chacun d'un coté et s'apprêtant à attaquer sans savoir ce qui les attends, y déchire sa race, bon par contre autant la première fois les cerfs en CGI ça m'avait pas trop gêné mais ici j'ai trouvé ça vraiment moche et même assez ridicule.
"Andy Lau ça faisait un moment qu'il avait pas été aussi bon et aussi classe ( Infernal Affairs en gros ) et là putain il assure comme un chef dans le rôle de ce personnage uber charismatique " ça c'est que je disais à la sortie du film, aujourd'hui je peux même rajouter que c'est son dernier rôle marquant. La sublime Li Bingbing digne héritière de la non moins sublime Brigitte Lin, qui illumine tout les films de sa présence ( dans le Royaume Interdit elle assurait grave, dans le film d'espionnage The Message elle montrait un grand registre de jeu, d'ailleurs ce fim est toujours inédit en France et c'est vraiment dommage ça car c'est vraiment un chouete film ), Tsui Hark a toujours aimé ses personnage féminin et là il nous le prouve encore une fois, le rôle est vraiment génial ( et il prend une tournure une tournure carrément inattendu ), elle est à la fois charmante, dangereuse, iconique, guerrière, sexy. Carina Lau c'est de la valeur sûre et elle assure très bien en impératrice impitoyable et cynique (surement le meilleur personnage du film), Tony Leung ( l'autre ) est pas trop mal mais quand il passe en mode bad guy il en fait trop. Quel plaisir de voir le génial Richard Ng en caméo ( et y a aussi Teddy Robin, bon lui il est moins marquant comme acteur mais depuis Gallants je l'aime bien ), Deng Chao qui joue l'albinos c'est une belle révélation ( pis c'est rare d'avoir dans un film un albinos qui soit pas un bad guy ) et sa dernière scène rappelle bien évidemment un des classiques du genre, mais depuis on l'a vu nulle part.
La BO de Peter Kam a défaut d'être mémorable s'avère efficace et amplifie notamment très bien les morceaux de bravoure ou les passages intimistes.
Dee est donc un bon film d'aventure, avec une histoire très solide et quelques grands moments de mise en scène mais clairement on est loin d'être dans le top 5 de Hark, voir même le top 10 (je préfère son Bataille machin du tigre).