"Le quatrième homme" de Paul ( c'est moi qu'a la plus grosse paire de couille ) Verhoeven ( 1984 )
Gerald Reve est un écrivain alcoolique, passablement dépressif et à la sexualité ambivalente. Il rencontre la mystérieuse Christine, qui va l’entraîner dans les dédales d’une intrigue dont il maîtrise de moins en moins l’issue. Sa fascination pour un jeune éphèbe ne va qu’accentuer l’étrangeté du parcours de l’écrivain.
Pour la première foi de sa carrière, Verhoeven délaisse le réalisme brut et le coté très terre à terre de ses premiers films pour nous livré une oeuvre troublante et ambigue, un thriller hitchcokien teinté de fantastique, peuplé de symboles et d'images onirique ou l'imaginaire et la réalité se confondent et où l'écrivain devient le personnage principal de sa propre fiction.
Ici, comme souvent chez Verhoeven la femme n'est clairement pas le sexe faible, "Le quatrième homme" est axé sur la figure de la femme fatale, belle et vénéneuse veuve noire qui tue ses proies après les avoir baisés et le film annonce déjà les futures meurtres de "Basic instinct" ( sortie 8 ans plus tard ), le pic à glace étant ici remplacé par une paire de ciseaux.
Dans sa forme on peut rapproché le film d'oeuvre comme "Ne vous retournez pas ( pour le symbolisme et la présence très appuyée de la couleur rouge ) mais aussi de certains Cronenberg comme Vidéodrome ( pour le basculement vers le surréalisme et également pour la musique au synthé, assez proche de ce que Howard Shore compose habituellement pour ce derniers ).
Mais bon, le style et la volonté de jusqu'au boutisme de l'auteur de "Spetters" sont quand-même bien reconnaissables; déja dans la façon de briser les tabouts, ( ça m'étonnerais que les catholique apprécient le film, on y voit quand-même le héros fantasmer un Jésus au corps musclés, en maillot de bain et se mètre à le toucher ) et dans la volonté de ne pas se restreindre et de nous montrer tout ce qu'il veut; et donc du sexe cru ( le film n'est pas commencé depuis 5 minutes que Verhoeven nous présente déjà son héros la bite à l'air ), on est donc bel et bien chez Verhoeven.
Dernier film ( et dernière bombe ) de Verhoeven avant son départ pour les Etats-Unis ( et la bonne grosse claque "la chair et le sang" ), "Le quatrième homme" est comme ( presque ) tous les films de son auteur, une oeuvre incontournable!
8,5/10