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Bled Number One
de Rabah Aimeur-Zaimeche
6,5/10
Pour son second film Rabah Ameur-Zaimeche prend des risques, il filme en Algérie avec plus de 90% des dialogues en arabe, ce qui pourrait freiner certains spectateurs surtout que le film est assez communautaire et certains plans méritent quelques explications sinon le spectateur pourrait se sentir abandonner. Par contre le cinéaste soigne sa mise en scène, son sens du cadrage est superbe, les magnifiques plans de montagnes, du pont de Constantine, de l'Algérie entière sont sublimes. Une certaine beauté nous absorde, les acteurs (la plupart de la famille du cinéaste) sont très bons, surtout Abel Jefry qui véhicule plusieurs émotions, de la colère, à l'humour en passant par la peur avec notamment une scène de passage à tabac assez dure surtout lorsque l'on s'apprête à l'égorger. Le frisson est palpable.
Maintenant certains sujets comme l'extrémisme sont traités avec justesse mais le fait de laisser le spectateur un peu à l'abandon parfois pourrait être néfaste quant au message délivré. Certains ne connaissent pas ce beau pays et ce serait dommage qu'ils se fassent de fausses idées en pensant que l'Algérie est un pays d'extrémistes et que la condition de la femme est difficile. On peut donc reprocher au cinéaste de ne pas faire la part des choses, en tout cas au bon moment malgré l'intervention du personnage qu'il incarne lui-même et qui protège une femme tabassée par son frère l'interprétation pourrait être confuse.
Ce film pourrait être une sorte de suite parallèle à Wesh Wesh si le final de ce dernier n'était pas celui que l'on connaît. Car on traîte aussi d'un sujet similaire, le retour au pays d'origine. Donner une note à un tel film est délicat, je le trouve plus abouti et réussi que Wesh Wesh et surtout le fait qu'il soit tourné dans un pays où l'on a jamais l'occasion de découvrir sa beauté au cinéma.
Quoi qu'il en soit Rabah Ameur-Zaimeche signe un second film audacieux et qui permet de s'évader. On sent que le cinéaste à des évasions philosophiques un peu comme le film essai C'est Beau une Ville La Nuit de Bohringer.
A noter la participation amicale de Ramzy Bédia.