[nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Modérateur: Dunandan

Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar Criminale » Dim 03 Avr 2011, 19:21

Tout pareil, j'ai mis 5,5, j'ai pris du plaisir en le regardant malgré les défauts que tu cites (fin on va dire que ça se regarde) mais une fois sorti, déjà oublié.
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Rango - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Lun 04 Avr 2011, 21:13

RANGO
Gore Verbinski - 2011
7/10

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Vu comme je porte Gore Verbinski dans mon cœur, je n’étais pas vraiment confiant à l’idée d’aller voir Rango. Heureusement, les premiers avis m’ont rassuré et poussé à y aller quand même. Et il faut avouer que c’est une bonne surprise même si je ne serai aussi élogieux que certains.

Ce film d’animation nous raconte donc l’histoire d’un caméléon de compagnie qui suite à un incident, se retrouve livré à lui-même au milieu du désert. Il va alors faire la connaissance de la faune locale et essayer d’y trouver sa place. Ayant toujours rêvé de jouer la comédie, il voit ici l’occasion de se créer un personnage héroïque mais il va se rendre compte rapidement que cette imposture est à double tranchant …

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Tout d’abord, on ne peut pas parler du film sans parler de son animation. Il est intéressant de voir à quel point tous les studios d’animation progressent de film en film pour rivaliser avec le grand studio "Disney Pixar". Ici, c’est "Nickelodeon" qui est aux commandes du projet et il faut avouer que le résultat est d’une qualité presque inattendue de leur part. Le film est visuellement superbe tant au niveau des personnages que des décors. Et la mise en scène inspirée des grands westerns n’est pas en reste. Une totale réussite de ce côté-là.

Au niveau de l’écriture, il est étonnant de voir le résultat de la collaboration de Gore Verbinski avec John Logan (Gladiator, L’enfer du dimanche). Surtout qu’on sent que les influences venant principalement du western "spaghetti" ont été particulièrement bien digérées afin de nous livrer une histoire rythmée sous forme de parcours initiatique où le prétendu héros en deviendra véritablement un. On sent d’ailleurs les principales influences des classiques du western du côté des personnages secondaires plus que du côté de Rango.

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Le principal reproche que je ferai au film est d’avoir du mal à trouver un ton juste. Variant allégrement de la comédie au western sérieux, j’ai trouvé qu’il avait un peu le cul entre 2 chaises. On a l’impression qu’il essaye de ratisser un public le plus large possible en s’arrangeant pour que tout le monde y trouve son compte. Pour ma part, je pense que j’aurais d’avantage apprécier le film sans ces éléments comiques …

Pour ce qui est des voix, là aussi les choix sont particulièrement réussis. Johnny Depp s’en sort parfaitement dans le rôle principal. J’avais peur qu’il reprenne les mêmes intonations que son personnage de Jack Sparrow mais heureusement, il arrive à s’en démarquer. De plus, j’ai trouvé la référence à Las Vegas parano vraiment cool ! Sinon, j’aime beaucoup la vois de Isla Fisher et l’accent à couper au couteau qu’elle prend au début est vraiment génial. Quant aux autres voix masculines, elles sont bien charismatiques : Alfred Molina, Bill Nighy, Harry Dean Stanton, Ray Winstone.

Au final, je n’ai pas grand chose à reprocher au film si ce n’est un ton un peu trop changeant. Rango est une belle réussite tant artistique que scénaristique qui place déjà la barre bien haute pour cette année. Néanmoins, je ne sais pour quelle raison, j’ai l’impression de noter un peu plus sévèrement les films d’animation que les autres.
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Hell Driver - 4,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Lun 04 Avr 2011, 22:57

HELL DRIVER
Patrick Lussier - 2011
4,5/10

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Monteur de profession (la trilogie Scream), Patrick Lussier a déjà fait plusieurs tentatives peu convaincantes derrière la caméra. Avec des films comme Dracula 2001 et My bloody Valentine à son actif, on se demande comment des producteurs peuvent encore lui faire confiance. Je suis donc aller voir son dernier à sachant à quoi m’attendre.

Dans ce film, on suit Milton, un homme récemment mort qui s’échappe de l’enfer pour venger la mort de sa fille et sauver sa petite fille qui est aux mains d’une secte satanique. En chemin, il va rencontrer une jeune femme et sa belle "Dodge Charger" qu’il va prendre sous son aile. Mais un autre homme est à sa poursuite et semble bien décidé à le ramener d’où il vient …

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Le scénario annonce clairement la couleur : on a affaire à une grosse série B. Le seul problème, c’est que ce genre de film est bien fun quand il assume complètement son second degré. Hors ici, il y a des moments où on se demande si le réalisateur ne se prend pas trop au sérieux. Je me dis qu’aux mains d’un mec comme Robert Rodriguez, on aurait pu obtenir un film "grindhouse" bien jouissif !

Comme d’habitude, la 3D ne sert à rien si ce n’est à mettre un peu en valeur la plastique de la belle Amber Heard et à placer 2-3 effets sympas dont on aurait pu aisément se passer (un peu à la manière de Piranha). En revanche, pour ce qui est de la mise en scène, j’ai presque été surpris que ça soit si regardable. Vu le talent du réalisateur, je ne m’attendais pas à grand-chose et finalement, on a quand même des scènes d’action assez efficaces.

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Côté casting, je trouve une fois de plus que Nicolas Cage gâche un peu le film. Il n’a pas le charisme suffisant pour interpréter ce genre de personnage et il reste fidèle à lui-même avec son jeu mono expressif. Une fois n’est pas coutume, Amber Heard fait la potiche mais son charme à toujours autant d’effet sur moi. Quant à William Fichtner, il cabotine à mort mais c’est clairement lui qui a le meilleur rôle. Ça m’a bien fait délirer quand il lance sa pièce en l’air et qu’il présente sa carte du FBI. :eheh: Enfin, Billy Burke n’est absolument pas crédible dans le rôle du chef de la secte. Y’a vraiment de grosses erreurs de casting !

Au final, même si je n’attendais pas grand chose de cette série B, je dois avouer qu’à la vue du potentiel de ce film, il y a quand même moyen d’être déçu. Entre le talent limité du réalisateur et les mauvais choix de casting, on obtient un film tout juste divertissant pour peu qu’on soit bon public.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar zack_ » Mar 05 Avr 2011, 10:09

Rango j'ai hâte
... et Hell Driver je sens que c'est pas fameux mais un dimanche après midi pour la sieste ca passera bien. Il me fait penser à Ghost Rider va savoir pourquoi
zack_
 

Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar Criminale » Mar 05 Avr 2011, 10:24

Peut être à cause de Nicolas Cage et et du mot Rider/Driver ? Après je dis ça, je dis rien. :eheh:
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Mytho (Le) - 6/10

Messagepar nicofromtheblock » Mar 05 Avr 2011, 18:29

LE MYTHO
Dennis Dugan - 2011
6/10

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En tant qu’adepte du duo Dennis Dugan/Adam Sandler, je partais confiant en allant voir ce film. Même si ça se laisse regarder, le film est plus orienté vers le public familial d’un Big Daddy que vers celui d’un Rien que pour vos cheveux. Autrement dit, le film manque un peu de culot pour se démarquer des dernières comédies du même genre.

Le film suit la vie de Danny, un chirurgien esthétique célibataire qui se fait passer pour marié depuis des années afin de draguer les filles. Mais le jour où il rencontre la jeune Palmer, il va s’embarquer dans un mensonge dont il va avoir du mal à se sortir. Il fait alors appel à son assistante Katherine pour qu’elle se fasse passer pour sa femme. Ils ne savent pas encore que c’est le début de leurs ennuis …

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Autant le dire tout de suite, quand on voit l’affiche avec Adam Sandler et Jennifer Aniston bien en évidence, on comprend tout de suite qu’ils finiront ensemble à la fin. Il ne faut donc pas s’attendre à avoir de surprise : le déroulement du film est d’une grande prévisibilité. Mais ce qui fait le charme du film, ce sont toutes ces situations basées sur le mensonge qui embarquent les personnages dans des quiproquos. Quand il faudra en plus faire croire à 2 versions différentes en fonction de l’interlocuteur, le faux couple va être obligé de jouer avec le feu. Et forcément, au fur et à mesure, ces sentiments d’abord feints vont devenir de plus en plus réels.

Côté humour, ça reste également très gentillet. On a connu le duo Dugan/Sandler plus anticonformiste. L’humour en dessous de la ceinture qui était un élément récurrent dans leurs films ( Copains pour toujours, Quand Chuck rencontre Larry) est assez peu présent ici. De la même manière, on est surpris de ne pas retrouver l’incontournable Rob Schneider qui est habituellement là pour jouer les seconds rôles. A la place, on a Nick Swardson mais il est bien moins convaincant.

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Pour ce qui est du casting, Adam Sandler reste plutôt sobre à la manière d’un Amour et amnésie. Il faut avouer qu’il s’est bien amélioré ces dernières années par rapport à ses débuts où il avait un jeu très caricatural. A ses côtés, Jennifer Aniston tient toujours le même genre de rôle de la gentille quarantenaire (voir Une famille très moderne). Quant à la top model Broojlyn Decker, elle s’en sort fort bien pour son premier vrai rôle. Son personnage ne tombe pas dans le cliché de la jeune blonde sans cervelle et même si elle est laissé un peu vite de côté sur la fin, j’ai bien aimé le clin d’œil de la scène de l’avion où elle rencontre Andy Roddick (son mari dans la vie). Sinon, Nicole Kidman a un potentiel comique insoupçonné et la scène du concours de danse est vraiment sympa. En revanche, elle aurait pu aller plus loin dans l’autodérision autour de la chirurgie esthétique … Enfin, j’aurais du mal à juger le jeu de la jeune Bailee Madison car j’ai vu le film en français et son doublage est assez insupportable !

Au final, Le mytho reste une comédie familiale plutôt agréable à suivre mais j’aurais aimé que le scénario soit un peu moins cousu de film blanc. Le film est bien trop prévisible pour marquer durablement l’esprit. Du duo Dugan/Sandler, je garde une large préférence pour Rien que pour vos cheveux qui m’avait fait bien plus rire.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Mar 05 Avr 2011, 18:30

T'es vachement calé en potin mondin dit donc :mrgreen:
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar nicofromtheblock » Mar 05 Avr 2011, 18:35

Je suis surtout branché sport et jolies filles donc quand je vois un match d'Andy Roddick à la télé et qu'ils font des plans répétés sur une jolie fille dans les tribunes, j'essaye de savoir qui c'est. :oops:
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Black Swan - 9,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mer 06 Avr 2011, 20:20

BLACK SWAN
Darren Aronofsky - 2010
9,5/10

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Bon, je sais qu’on va tout de suite dire que je manque d’objectivité. Je suis un grand fan de Darren Aronofsky et c’est pour moi l’un des meilleurs réalisateurs actuels. Après, j’ai vraiment beaucoup aimé le film et je ne pense pas le surnoter. Après l’avoir vu 3 fois au cinéma, il est temps d’en livrer ma critique.

Tout d’abord, il est clair qu’Aronofsky brasse un tas de références dans son film mais je crois que le terme de plagiat n’est pas approprié. A la manière d’un Tarantino, on sent qu’il a bien digéré ses influences et qu’il arrive à en faire un film qui a sa propre personnalité. D’ailleurs pour les plus fans du réalisateur, il y a même des clins d’œil à ses précédents films (comme le fait Tarantino) : le petit déjeuner de Nina au début du film identique à celui de Sara Goldfarb dans Requiem for a dream et le vieux pervers dans la rame de métro qu’on voyait dans les hallucinations de Max dans Pi.

Parmi les principales références, on citera Les chaussons rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger qui reste le classique de film sur l’univers du ballet. Mais peut-on vraiment parler de "plagiat" ? Les 2 films abordant le même univers ont forcément des points communs : les 2 personnages sacrifient leur vie au profit de leur art au point de ne plus pouvoir discerner leur vraie vie de leur rôle sur scène. Mais l’approche des 2 films est quand même bien différente puisque Moira Shearer était une vraie danseuse et que les réalisateurs voulaient avant tout filmer un ballet d’une façon la plus réaliste possible. Ici, Natalie Portman n’a eu que quelques mois de formation et le réalisateur use de stratagèmes pour rendre les scènes les plus convaincantes possibles. Le but d’Aronofsky n’est pas de mettre l’univers de la danse en avant mais de s’en servir comme toile de fond.

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Ensuite, le réalisateur brasse un tas de thèmes tels que la schizophrénie, la paranoïa, l’automutilation, le passage à l’âge adulte, la recherche de la perfection, … Et là aussi, on sent de nombreuses influences plus ou moins marquées. Darren Aronofsky n’a jamais caché son admiration pour Satoshi Kon rachetant même les droits d’une scène de Perfect blue pour Requiem for a dream. Ici aussi, l’influence de Perfect blue est bien présente et ça sent clairement l’hommage : le visuel de cette chambre toute rose en total décalage avec l’âge du personnage, les jeux de miroir et le thème de la schizophrénie. Mais, une fois de plus, je ne trouve pas que ces références gâchent le film, elles lui font au contraire prendre une dimension supplémentaire.

Pour ce qui est du traitement de la paranoïa, comment ne pas penser aux films de Roman Polanski qui s’est fait un habitué de ce thème. L’ambiance de Le locataire et surtoutRépulsion semble planer sur le film. Mais à la différence de Polanski, le réalisateur joue ici d’avantage sur la vision subjective de Nina pour mettre en avant cette paranoïa et nous faire douter sur ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. J’ai trouvé le jeu sur les ombres et les bruits simples mais efficaces. Pourquoi chercher plus loin alors que ces petits effets suffisent à mettre en place une atmosphère pesante ?

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Pour ce qui est du thème de l’automutilation, on est clairement du côté de Cronenberg. La scène où elle s’arrache la peau des doigts fait forcément penser à La mouche et celle de la visite de Nina à Beth à l’hôpital rappelle Crash. Mais ces références ne sont jamais gratuites : ce rapport à l’automutilation à une place importante dans le film puisque c’est par ces actions que Nina se sent vivre. Et par la même occasion, elle se démarque du joug de sa mère qui se supporte pas qu’elle fasse ça … D’ailleurs, la référence n’est certainement pas volontaire mais ça m’a fait aussi beaucoup penser à Dans ma peau de Marina De Van.

Ce que la plupart des spectateurs n’ont pas capté, trop obnubilés par les éléments que le réalisateur leur servait sur un plateau, c’est tout le sous texte sur l’inceste. Si on regarde de plus prêt, il y a de nombreux éléments qui peuvent nous mener à cette hypothèse. Tout d’abord, cette mère surprotège sa fille au point qu’elle est restée au stade de l’enfance à ses yeux. Et puis, elle a une espèce de fascination morbide pour sa fille qu’elle retranscrit à travers ses dessins. Mais en plus de cela, il faut surtout se demander pourquoi Nina bloque la porte de sa chambre avec un morceau de bois. Et après la soirée en boite, Nina pense avoir passé la nuit avec Lily or ça n’était qu’un rêve … ou peut-être pas : avant de perdre conscience, Lily lui dit «Sweet girl» or c’est de cette manière que sa mère l’appelle tout au long du film. Toutes ces suppositions semblent alors évidentes et Aronofsky aurait savamment mis en avant certaines métaphores que certains qualifieront de caricaturales pour mieux voiler le thème principal de son film …

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Enfin, le dernier thème et pas des moindres est la recherche de la perfection et les sacrifices qu’on est prêt à faire pour cela. Sur ce point-là, le film se rapproche du précédent film du réalisateur The wrestler. D’ailleurs, les fins sont assez similaires bien que les motivations soient différentes. Randy comme Nina sont prêts au sacrifice total (la mort) pour leur art. Dans Black swan, Nina atteint son objectif lorsque Leroy l’appelle «my little princess». A partir de ce moment, elle sait qu’elle peut mourir tranquille car elle n’a pas l’intention de subir ce qu’a vécu Beth : la chute après avoir atteint le sommet.

Niveau mise en scène, Aronofsky opte pour un prolongement de son travail sur The wrestler, à savoir une mise en scène simple où l’on suit pas à pas le parcours de l’héroïne. Mais contrairement à celui-ci où l’on suivait les pas lancinants de ce catcheur sur le déclin, le film est ici rythmé par l’énergie de Nina qui ne cesse de virevolter aussi bien sur scène que dans sa démarche de tous les jours. Le réalisateur s’en sort également admirablement sur les scènes de danse. Natalie Portman n’ayant pas les capacités pour se faire passer pour une vraie danseuse professionnelle, il opte pour une mise en scène bien découpée et filmée d’assez prêt. Il est certain qu’on aurait aimé avoir quelques plans larges pour profiter du spectacle mais étant donné les circonstances, il n’avait pas d’autres choix.

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Pour ce qui est de l’interprétation, il est difficile de trouver les qualificatifs pour décrire la prestation de Natalie Portman … Inspirée ? Grandiose ? Sublime ? En tout cas, elle livre ici le rôle de sa vie et elle mérite amplement son Oscar tant elle semble donner tout ce qu’elle a pour ce rôle. Elle s’est longuement entraînée, elle a perdu du poids et elle n’a jamais paru aussi engagée physiquement et psychologiquement dans un rôle. Elle habite littéralement le personnage. Quant à Vincent Cassel, il retrouve enfin son vrai niveau de jeu loin de ses cabotinages récents. Il dégage une grande sobriété dans son interprétation et arrive à donner une certaine ambiguïté à son personnage de directeur de ballet. Et Barbara Hershey est vraiment flippante ! Son rôle est plus complexe qu’il n’y parait et malgré sa courte présence à l’écran, elle arrive vraiment à créer un malaise. On pourra juste reprocher aux personnages de Mila Kunis et Winona Ryder de ne pas être assez développés …

Sinon, il est important de parler du travail sur le son. J’ai trouvé l’utilisation des bruitages liés à la transformation en cygne particulièrement inspirée. Ça apporte un côté étrange et fantastique à l’ambiance du film. Je comprends qu’on puisse trouver que ça manque de sobriété mais personnellement, je ne trouve pas que ça nuit au film. Du moment qu’on admet que le réalisateur veut appuyer sur cette métaphore de la transformation, ça passe très bien. Quant à la collaboration musicale avec Clint Mansell, elle donne une nouvelle fois un résultat de toute beauté. Plutôt que de créer un univers musical, le compositeur se sert de l’œuvre de Pyotr Tchaikovsky pour en créer une variation. Cette musique envoûtante est indissociable de la réussite du film.

Enfin, je noterai que Darren Aronofsky est toujours aussi doué pour créer une véritable montée dramatique dans la dernière demie heure de son film. C’est devenu une marque de fabrique chez lui et à chaque fois, on sort comme exténué de ses films. Et histoire de boucler la boucle, j’ai parlé de Quentin Tarantino dans mon introduction et je vais en reparler ici. Celui-ci concluait Inglourious basterds avec la réplique de Brad Pitt que les fans ont pris comme un clin d’œil : «I think this just might be my masterpiece». La dernière phrase de Black swan pourrait très bien être pris de la même manière …

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I felt it. The perfect. I was perfect


Au final, Darren Aronofsky signe un superbe film parfaitement maîtrisé. Il prend le risque de brasser de nombreux thèmes mais ceux-ci arrivent à s’imbriquer pour former un tableau final d’une grande complexité. A la manière de The fountain, je suis sûr qu’en plus, le film va se bonifier avec le temps. Une vraie pépite comme on aimerait en voir plus souvent !
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar Killbush » Mer 06 Avr 2011, 20:56

Excellente critique :wink:
Bien sur, je ne suis pas aussi enthousiaste mais elle est passionnante à lire, tu défends bien tes idées !
Starting to see pictures, ain't ya?
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar zack_ » Mer 06 Avr 2011, 21:17

Ah ouai j'avais pas pensé à la scène de la mouche - d'ailleurs faut que je me revois tous les films du coffret ;)
Belle critique, après 3 visionnages c'est un avis bien bétonné :super:
zack_
 

Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar Kakemono » Mer 06 Avr 2011, 21:22

Superbe critique. :super:
Ce film m'a laissé relativement froid même je lui reconnais de sacrés qualités (je crois l'avoir noté 7,5/10). Je le reverrais surement avec plaisir.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar Moviewar » Mer 06 Avr 2011, 21:39

Magnifique critique! :super: Moi qui tardait à poster la mienne, ça ne sera pas aussi bon ! :)
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar Criminale » Mer 06 Avr 2011, 21:59

nicofromtheblock a écrit:La critique de Nico



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I felt it. The perfect. I was perfect


J'avais vraiment aimé ce film en tout cas. Un bon 8,5.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

Messagepar Alegas » Mer 06 Avr 2011, 23:15

:bravo:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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