L'Homme de la Plaine Anthony Mann - 1955
Même à la seconde vision ça reste le western le moins sympa du duo Mann/Stewart, bon ça reste tout à fait recommandable tout de même.
Le script est moins enlevé que les films précédents, c'est plus classique dans le déroulement ( même si y a une petite surprise avec le personnage joué par Kennedy ) et un peu trop pépère avec une histoire carrément moins prenante que dans les autres films ( on sent même quelques longueurs ) et un souffle épique carrément absent. Finalement le meilleur truc du film c'est vraiment la lutte fraternelle ( même si c'est traité de façon très conventionnelle, le méchant étant puni à la fin mais le traitement général du film est loin d'être manichéen, le méchant n'étant pas si méchant ) plutôt que toute l'intrigue un brin policière qui tourne autour de Stewart, à savoir qui a tué son frère : les indiens, le riche propriétaire, son fils ?. Mais une nouvelle fois tout ce qui touche aux personnages, à leurs motivations ou leurs caractères c'est super limpide, Mann a pas besoin de grand discours ou d'explications pour tout nous faire comprendre. Et tout ce qui tourne autour de ce patriarche partagé entre son fils et Vic est bien foutu.
Seul film de l'association filmé en Scope et au Nouveau Mexique ( décors aride qui change des montagnes enneigé et des prairies verdoyante des autres films ), quand on voit la beauté du film on regrette qu'il n'ai pas plus souvent filmé en scope car ici ça transpire la maitrise, l'intro c'est juste la perfection, le reste du film est du même acabit, Mann s'amusant des énormes possibilités de cadre de ce format. Et Mann fait intervenir la violence souvent de manière très soudaine et presque visuelle (l'époque veut qu'on en montre très peu).
Stewart ici m'a moins convaincu que dans les autres films, une nouvelle fois il joue le rôle du gars sûr de lui au passé trouble qui préfère la solitude à la vie en communauté par contre contrairement aux autres film ici c'est un loser quand même il s'en prend plein la gueule tout au long du film : se fait ridiculiser, détruire tout ses biens, casser la gueule, estropier la main ( séquence plutôt violente pour l'époque qui a dut inspirer plein de monde par la suite ), et c'est même le seul western ou il ne tue personne. Comme dans les Affameurs il se fait voler la vedette par Arthur Kennedy qui hérite ici aussi du meilleur rôle du film et qui une nouvelle fois bouffe l'écran, son personnage étant le plus ambigu, Donald Crips est très bon en riche propriétaire terrien qui aimerait bien pouvoir passer le relais à son fils, Jack Elam a un encore un petit rôle de connard pour changer et un peu plus parlant que d'habitude, le premier rôle féminin est nettement moins bon que dans les autres films, je l'ai même trouvé très mal écrit et l'actrice est pas géniale.
Le film s'ouvre sur une superbe chanson : ""The man from Laramie...Though he was friendly to everyone he met, noone seemed to know a thing about him... He had a heir of mistery... He was not enclined to speak his mind... The man from Laramie..."
Un bon petit western mais loin d'être la franche réussite qu'est Je suis un Aventurier ou Winchester 73.
7/10