Né dans une famille de juriste, le jeune Peckinpah s'engage contre toute attente dans les Marines. Il y restera quatre ans. Plus tard, en 1947, il intègre l'université de Fresno, puis de Los Angeles. C'est là que naîtra sa vocation de réalisateur.
Devenu l'assistant de Don Siegel, son mentor, il va faire ses premières armes à la télévision et au cinéma. De 1950 à 1961, il participera ainsi à l'écriture et à la réalisation de plusieurs long-métrages, dont le célèbre L' Invasion des profanateurs de sepultures (1956). En fait, il lui faudra attendre 1961 pour réaliser ses premiers films : New Mexico et Coups de feu dans la sierra. Porté par le succès critique, Peckinpah enchaîne alors avec une commande de studio, Major Dundee (1965). Ce sera un désastre : l'incompatibilité d'humeur entre le réalisateur et sa star, Charlton Heston, plombe le tournage et oblige les producteurs à faire remonter le film. Au passage, quarante minutes disparaîtront du montage final. Du travail de Peckinpah ne reste finalement que des bribes, des morceaux d'une oeuvre sacrifiée qui restera à jamais invisible (les négatifs originaux ont été détruits).
Sam Peckinpah mettra 5 ans à se remettre de cet échec cuisant... Cinq années qui lui permettront de penser et mûrir La Horde sauvage (1969), western crépusculaire que d'aucuns considèrent comme son chef d'oeuvre. Interprété par Warren Oates, William Holden ou encore Ernest Borgnine, cette oraison funèbre du genre est restée célèbre pour sa gigantesque fusillade finale. Un massacre dantesque où Peckinpah laisse exploser une rage trop longtemps accumulée, comme s'il avait ruminé tout ce temps l'expérience Major Dundee. Avec la Horde Sauvage, c'est une certaine idée du Western que le réalisateur a enterrée.
Relancé, Peckinpah va alors enchaîner les films, enrichissant sans cesse une oeuvre obsédée par la violence, son expression et ses motivations. Chiens de paille (1971) notamment osera un viol plein cadre, bien plus explicite que celui d'Orange Mécanique sorti la même année. Le scandale fut tel que la version non-censurée resta à jamais invisible dans les cinémas de Grande-Bretagne. La suite, même moins scandaleuse, ne s'assagira jamais. Le Guet-apens (1972), Pat Garrett et Billy le Kid (1973), Apportez Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia (1974) et surtout Croix de fer (1977) devinrent cultes, tant pour leur violence esthétique que pour leurs résonnances pessimistes.
Mais, ravagé par l'alcool et la cocaïne, Peckinpah va alors sombrer. Ses deux derniers films, Le Convoi(1978) et Osterman week end (1982), ne rencontrent aucun écho, ni critique, ni public. Le réalisateur meurt finalement en 1984, victime d'une crise cardiaque. Père spirituel de John Woo, Martin Scorsese, John Carpenter et Michael Mann, Sam Peckinpah restera comme un précurseur, célèbre pour son usage du ralenti, ses gunfights sanglants et sa vision, très noire, de l'humanité.
Filmographie :
1961 : New Mexico (The Deadly Companions)
1962 : Coups de feu dans la Sierra (Ride the High Country)
1965 : Major Dundee
1969 : La Horde sauvage (The Wild Bunch)
1970 : Un nommé Cable Hogue (The Ballad of Cable Hogue)
1971 : Les Chiens de paille (Straw Dogs)
1972 : Junior Bonner, le dernier bagarreur (Junior Bonner)
1972 : Guet-apens (The Getaway)
1973 : Pat Garrett et Billy le Kid (Pat Garrett & Billy the Kid)
1974 : Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia (Bring Me the Head of Alfredo Garcia)
1975 : Tueur d'élite (The Killer Elite)
1977 : Croix de fer (Cross of Iron)
1978 : Le Convoi (Convoy)
1983 : Osterman week-end (The Osterman Weekend)