Django Sergio Corbucci - 1966
Le western spaghetti c'est le ghetto si on enlève les 3 Sergio mais quand on tape dans leurs filmos on tombe quasiment à tout les coups sur un fleuron du genre et Django ne déroge pas à la règle.
Bon ici c'est une copie de
Pour Une Poignée de Dollars : un étranger arrive dans une ville déserte ( ça aide bien que la ville soit déserte vu le budget du film ) sous la coupe de 2 gangs rivaux. Et très vite on se rend compte que le script Corbucci il en a un peu rien à foutre ici, on a 3 ou 4 grosses scènes que Corbucci essaye de coller entre elles ( le film ayant été tourné dans l'urgence et avec peu de moyens ça aide pas des masses aussi même si c'est pas une excuse ), il livre une variante du spaghetti en faisant un film encore plus excentrique que les Leone, Django c'est pas un petit joueur, c'est LE pistolero qui tire même dans le dos comme Lucky Lucke, sa dextérité et sa rapidité sont sans égale par rapport aux autres western et il abat les bad guy par tranche de 40 à la mitrailleuse par contre il a de la chance quand il est armé de son colt y a jamais plus de 6 adversaires, pil poil le nombre de balles de son colt quoi, le hasard fait vraiment bien les choses)
Le film s'ouvre sur un plan jamais vu dans un western, la plupart du temps ( pour pas dire toujours ) le film s'ouvre sur un gars à cheval bein pas ici, un gars a pied tire un cercueil et il en chie, c'est un vrai chemin de croix ( d'ailleurss Corbucci a fait durer la scène de Nero trainant le cercueil alors qu'il avait déjà en stock les images qui lui fallait ) et de tout le film Django ne montera pas une seule fois sur un cheval et ça je suis sûr que c'est du jamais vu.
Vu la date je pense que c'est le premier western assez violent graphiquement : oreille coupé, scène de flagellation, mains en sang, on passe un cap avec ce film et Peckinpah allait lui engendrer le pas.
Sur la forme on est loin de l'esthète Leone, Corbucci ayant une approche plus brute et violente ( qui sera reprise par la suite par d'autre ), chez lui c'est sale, très sale et boueux, très boueux et on est loin des plans habituels du genre, ici les femmes ( enfin des hommes déguisé en femmes ) se fight dans la boue, la ville fantôme ne ressemble à aucune autre qu'on ai vu jusqu'à présent et la photo en rajoute dans la coté morbide.
Corbucci ne tente pas beaucoup de chose sur la forme à part quelques vue subjective ( toujours du meilleur effet ) il filme son truc un peu sommairement ( mais efficacement ) enfin même si c'est pas un esthète Corbucci a le gout des beaux plans et le dernier du film est de toute beauté ( et fort de sens ). Et il arrive magnifiquement a mettre en valeur Nero, presque autant que Eastwood chez Leone, tout les plans sur Django on sent qu'ils sont travaillés tant le personnage parait imposant par rapport aux autres, et niveau mise en scène pur si les gunfights sont primaire sauf le premier : ici pas de dilatation du temps à la Léone, ça s'attarde pas trop sur l'avant duel, le premier duel dans le saloon est particulièrement réussit dans le genre mise en place des protagonistes et flinguage ultra rapide avec un montage très réussit lors de cette séquence par contre les autres séquences sont carrément plus basiques avec juste du mitraillage pur et simple c'est dommage car quand Corbucci s'en donne la peine il peut faire des trucs vraiment chiadé.
J'ai bien aimé la séquence où Django va voler l'or en traînant son cercueil, c'est la seule séquence vraiment rythmé du film avec un réel suspens ( tant les autres séquence sont rapide et sans surprise), je trouve que par la suite Corbucci s'améliorera de film en film au niveau de la mise en scène.
Corbucci a travers sa filmographie on peut trouver plusieurs thèmes ou figures récurrente qui revienne : le cimetière, le héros solitaire mutique ( qu'on retrouve notamment dans
Le spécialiste ), la mitraillette, les armes insolite ou moderne, la pute en détresse, d'ailleurs faut noter que les personnages féminin chez Corbucci sont loin d'être aussi passif que chez Leone, elles savent se défendre et influer sur l'histoire (
Far West Story réservant même le rôle principal pour Susan George ).
Django c'est vraiment un beau personnage, si au premier abord on pourrait penser que c'est l'homme sans nom de Leone pour son coté mutique et un peu cynique, très vite on se rend compte que c'est aussi et surtout un personnage très mélancolique, Franco Nero est charismatique comme rarement ( y a juste
Kéoma où il est meilleur )
, bon le reste du casting est pas spécialement marquant à l'image des personnages secondaires qui sont loin d'atteindre le niveau des Leone sauf la pute joué par Loredana Nusciak dont le personnage se révèlera essentiel, bon le perso du général Mexicain est pas trop mal quand éloigné du méchant basique mais l'acteur est pas super convaincant, d'ailleurs les acteurs sont tellement bon qu'on leur a foutu des cagoules sur la tronche.
La BO de Bacalov, la première fois je l'avais trouvé sympa sans plus mais je sais pas si c'est à cause du Tarantino mais maintenant je la trouve super classe.
Pas mon Corbucci préféré je lui préfère largement le
Grand Silence ( meilleur spaghetti hors Leone avec Keoma ) et même El Mercenario mais ça reste un film majeur du genre et puis ça dépasse pas 1h30, si c'est pas une putain de qualité aujourd'hui.
8/10