8,5/10
Chato's Land de Michael Winner - 1971
Plus qu'un Rambo ( auquel le film est souvent comparé à tort ) ce film fait surtout penser à un
Predator ( les chassés réagiront pareil ) ou un
Sans Retour avec ce Chato chasseur sans faille qui tue ses victimes méthodiquement une à une (le plan final avec la grue est terrible).
Le film s'inscrit dans la chouette collaboration entre Bronson et Winner qui aura donné des films qui ont marqué leur époque, alors on ressort évidemment toujours le Justicier de New-York mais ma préférence va évidemment au Flingueur (qui reste un film important du genre Hitman) et ce Chato qui est peut être bien le meilleur film de Winner.
On va donc suivre ce bon vieux Bronson (au top de sa forme) qui s'amuse un peu avec les hommes à ses trousses, il ne veut pas forcément les tuer d'ailleurs, mais il faudra un évènement déclencheur pour que Chato commence donc à tuer car au début il porte encore son habit civilisé et ne fait que retarder ses poursuivants, ce qui va attiser leur rage et leur faire commettre l'irréparable et là Chato va se venger, tomber l'habit, redevenir l'indien qu'il a toujours été et tuer tout le monde. Pour marquer encore plus le coté tueur implacable (et limite surnaturelle) qui se fond dans la nature la plupart des attaques de Chato sont hors champs (couillu), d'ailleurs le titre VO est bien plus parlant que ce titre FR bien naze.
Quand le film commence donc on se dit oue on va avoir une chasse à l'homme traditionnelle avec les 2 points de vues et finalement pas du tout, rapidement on comprend que les chasseurs vont être les chassés, les scènes sur Chato sont très rares en plus le personnage est muet ( il dit en tout et pour tout 2 phrases dans tout le film dont une que j'adore :"The Mexican ? Good !"), bon a un moment il croise des indiens et baragouine en indien mais on comprend rien ).
Du coup on suit quasiment tout le film avec cette bande de chasseur qui va passer son temps à se foutre sur la gueule (et même s'entretuer) et on a un vrai casting de trognes et de personnages détestable pour la plupart, des personnages bien écrit emmené par Jack Palance, alors au début on se dit que vu son passif de bad guy sans pitié ça va être lui la raclure en chef, ancien sudiste qui remet fièrement son uniforme pour aller à la chasse à l'indien mais on va vite se rendre compte qu'il y a bien pire que lui dans la bande et son perso devient presque noble (c'est d'ailleurs le meilleur perso du film et un rôle en or pour ce super acteur), dans cette bande on retrouve entre autre James Withmore ( le vieux prisonniers des
Evadés entre autre mais qu'on a vu dans pleins de westerns aussi) qui était déjà vieux à l'époque, Richard Jordan ( le chien fou dans
Valdez ) et plein de tronches qu'on connait mais dont on sait jamais comment ils s'appellent (Simon Oakland et Richard Basehart) et il y a Bronson, physiquement impressionnant ( pas un pet de graisse alors que le mec a 50 ans ) et qui est carrément crédible en tueur ultime.
Le film est assez lent mais c'est jamais chiant à suivre, ça a même un petit coté hypnotique, par contre on trouver qu'il y a un petit souci d'identification : on a jamais peur pour Chato et la bande c'est tellement des enculés ( a degré divers certes ) qu'on attend que de les voir se faire étriper, un western loin d'être pour toute la famille, tellement c'est du film "méchant". En fait c'est original comme film, rare sont les films à donner autant d'importance aux bad guy alors qu'on a clairement un "héros" identifié ici, et le film prend le parti de rester essentiellement avec cette bande de tueurs, certains deviendront même presque attachants d'autres se révèleront être des vraies raclures qui vont mériter leur sort.
La réalisation de Winner est bien mais on a connu mieux,
Lawman avec Lancaster était mieux emballé je trouve, bon après c'est jamais mal foutu, le mec sait ce qu'il fait et puis finalement c'est un parti pris de pas en faire des caisses avec Bronson. Il filme pas mal en plan séquence avec la caméra tournant autour des acteurs plutôt que des champs contre champs. Mais surtout il arrive bien à faire de cette nature hostile un vrai personnage et clairement ça a de la gueule visuellement.
Le score de Jerry Fielding (le mec qui a bossé essentiellement avec Winner, Clint et Peckinpah, excusez du peu) colle parfaitement à l'ambiance du film.
Un western survival qui est clairement un essentiel du genre (et je trouve que le film trop sous coté, jamais cité dans les top 5 Survival alors que merde il a rien à envier à Rambo), tourné dans l'incontournable site de Alméria, bien emballé et à ranger évidemment avec les autres westerns 70's violents sortis à l'époque comme L'homme de Loi de ce même Winner ou
Les Charognards, mais celui là a le petit truc en plus qui le rend unique et ça fait plaisir de le voir dans une belle copie.