Madigan Don Siegel - 1968
La même année Siegel lâcha donc 2 films qui allait préfigurer de l'orientation des polars US, si avec un
Shérif à NY il allait emmener le genre avec les flics aux méthodes expéditive, ce Madigan peut être comparer à
Bullitt sorti la même année, on pourrait même dire que ce Madigan c'est le premier polar "moderne" avec une vision de la police qui change radicalement et les flics ne sont plus ces héros infaillible.
La partie policière est un peu prétexte ( et simpliste ) et pas des plus passionnante mais pas pour autant chiante ( comme dans Bullitt ), enfin c'est normal c'est Abraham Polonsky au script ( bon je suis méchant avec lui mais c'est vrai que ses réalisations comme
Force of Evil m'ont guère convaincu, ici il fait un script très riche avec plein de détails mais finalement ça se focalise beaucoup plus sur la vie de couple et les états d'âme de Fonda que sur la corruption ou l'enquête ). Le film vaut surtout pour son portrait qu'il dresse ( même si c'est sommairement ) des flics, avec ici Madigan flic plutôt efficace mais qui profite allégrement de son statut pour ne rien payer et de l'autre côté on a Henry Fonda qui joue un divisionnaire incorruptible qui ne veut rien laissé passer mais qui se rend compte que ses hommes franchissent souvent la ligne et que finalement les valeurs qu'il a défendu c'est bel et bien fini. On est devant l'ancêtre de NYPD Blues en fait.
Y a pas mal de séquences avec les femmes des flics aussi qui donne un côté soap, bon vu que les acteurs c'est Fonda et Widmark c'est bien interprété et ces passages sont pas trop chiant et plutôt finement écrit.
L'intro tabasse ( où comment foirer une arrestation parce qu'on mate une jolie fille nue ) et la fin est excellente, entre c'est clairement moins bon avec un rythme très pépère mais on ne s'emmerde pas parce que le casting tient le film ( en plus ça dure 1h30 donc c'est pas long ).
Siegel emballe le tout avec le talent qu'on lui connait, c'est donc sec et nerveux et comme je l'ai dit intro terrible et fin ultra efficace mais entre on se rend compte avec ce film que la ville est devenu désormais un personnage à part entière des polars avec ici de nombreux plan sur tout ces building qui étouffe l'atmosphère, Siegel va nous promener dans tout New York ( à l'époque c'était pas aussi fréquent ), un NY peu luisant, puant le bitume et assez sale ( sauf l'excursion à Coney Island bien entendu ).
Widmark est comme toujours vraiment bon en flic efficace et sûr de lui, mais lorsqu'il sera face à son supérieur il se fera tout petit et on sent que Siegel prend un malin plaisir à désacraliser le flic héros, Henry Fonda bein c'est Fonda c'est blasant il est toujours bon, on peut jamais rien lui reprocher, les seconds rôles sont bon et on remarquera entre autre Susan Clark poupée de l'époque là pour sa jolie frimousse ( qu'on voit aussi dans Shérif à NY, son meilleur rôle reste dans le
Jack l'Eventreur de Bob Clark )
Le score de Costa est un peu daté mais c'est pas trop gênant.
Un film si il n'est clairement pas inoubliable faute à une histoire carrément anecdotique est a voir car il préfigure toute la décennie de polar à venir, et Siegel en 3 polar aura vraiment lancé ( ou relancé ) le genre mais bon on est loin d'être devant un grand film, loin de là.
5.5/10