J’AI RENCONTRÉ LE DIABLE
Kim Jee-Woon - 2010
8,5/10
Kim Jee-Woon - 2010
8,5/10
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Kim Jee-Woon est vraiment une figure montante du cinéma coréen. Après seulement 3 films, il a déjà prouvé tout son talent. Son premier film 2 sœurs reste en demi teinte mais A bittersweet life et Le bon, la brute et le cinglé étaient de très belles réussites dans leur genre respectif. Ce quatrième film s’inscrit donc dans la lignée des 2 précédents flirtant même avec la perfection d’un Old boy.
Dans ce film, Kim Jee-Woon oppose un tueur en série quelque peu psychopathe et le mari de l’une de ses victimes travaillant pour les forces spéciales et bien décidé à venger la mort de sa femme. Ces 2 hommes aux caractères diamétralement opposés vont alors entrer dans un jeu du chat et de la souris mettant en danger d’innocentes jeunes femmes …
Scénaristiquement, le film est sans concession. Prenant le temps de présenter ses personnages, il nous met tantôt du côté du serial killer tantôt du côté du mari. Le film a beau faire 2h20, il n’y a aucune sensation de longueur tant la narration est maîtrisée. Le réalisateur met son intrigue en place progressivement en prenant soin de s’attarder sur la stratégie de chacun pour parvenir à ses fins. On pourra juste reprocher le côté un peu "too much" au niveau de la concentration de psychopathes au m² mais une fois qu’on s’est fait à cette idée, ça devient simplement jouissif.
Niveau mise en scène, Kim Jee-Woon fait toujours preuve d’une grande maîtrise. Il arrive à imposer un rythme assez lent basé sur des choix de cadres très esthétiques afin de mettre d’avantage en valeur ces brefs excès de violence. Que ce soient les meurtres du serial killer ou les interventions de son chasseur, on a à chaque fois une explosion de violence dont on ne ressort pas indemne. La scène qui m’a le plus bluffé visuellement reste celle de l’affrontement au couteau dans le taxi avec la caméra qui tourne autour : tout simplement magistral !
Pour ce qui est de l’interprétation, comme on pouvait s’en douter, c’est parfait. Comme dans Old boy, Choi Min-Sik est vraiment bluffant. Il joue parfaitement la folie et rend son personnage totalement imprévisible. Il interprète son rôle de bourreau avec grande conviction et on est presque en admiration devant tant de cruauté. Face à lui, Lee Byung-Hun fait l’étalage de son charisme habituel. Pas besoin de long discours, tout passe par sa gestuelle et son regard. Au fur et à mesure que le film avance, on a l’impression que son humanité s’efface mais c’est pour mieux ressurgir au moment où il se sent dépasser par son propre jeu. Le final est d’ailleurs assez bouleversant jusqu’à ce dernier plan de toute beauté où il laisse éclater sa frustration.
Au final, avec ce quatrième film, Kim Jee-Woon continue son beau parcours et inscrit son film dans la lignée du chef d’œuvre de Park Chan-Wook. Je pense que cette note de 8,5/10 pourrait très bien augmenter encore un peu lors d’une prochaine vision sur grand écran (sortie ciné en juillet).
Dans ce film, Kim Jee-Woon oppose un tueur en série quelque peu psychopathe et le mari de l’une de ses victimes travaillant pour les forces spéciales et bien décidé à venger la mort de sa femme. Ces 2 hommes aux caractères diamétralement opposés vont alors entrer dans un jeu du chat et de la souris mettant en danger d’innocentes jeunes femmes …
Scénaristiquement, le film est sans concession. Prenant le temps de présenter ses personnages, il nous met tantôt du côté du serial killer tantôt du côté du mari. Le film a beau faire 2h20, il n’y a aucune sensation de longueur tant la narration est maîtrisée. Le réalisateur met son intrigue en place progressivement en prenant soin de s’attarder sur la stratégie de chacun pour parvenir à ses fins. On pourra juste reprocher le côté un peu "too much" au niveau de la concentration de psychopathes au m² mais une fois qu’on s’est fait à cette idée, ça devient simplement jouissif.
Niveau mise en scène, Kim Jee-Woon fait toujours preuve d’une grande maîtrise. Il arrive à imposer un rythme assez lent basé sur des choix de cadres très esthétiques afin de mettre d’avantage en valeur ces brefs excès de violence. Que ce soient les meurtres du serial killer ou les interventions de son chasseur, on a à chaque fois une explosion de violence dont on ne ressort pas indemne. La scène qui m’a le plus bluffé visuellement reste celle de l’affrontement au couteau dans le taxi avec la caméra qui tourne autour : tout simplement magistral !
Pour ce qui est de l’interprétation, comme on pouvait s’en douter, c’est parfait. Comme dans Old boy, Choi Min-Sik est vraiment bluffant. Il joue parfaitement la folie et rend son personnage totalement imprévisible. Il interprète son rôle de bourreau avec grande conviction et on est presque en admiration devant tant de cruauté. Face à lui, Lee Byung-Hun fait l’étalage de son charisme habituel. Pas besoin de long discours, tout passe par sa gestuelle et son regard. Au fur et à mesure que le film avance, on a l’impression que son humanité s’efface mais c’est pour mieux ressurgir au moment où il se sent dépasser par son propre jeu. Le final est d’ailleurs assez bouleversant jusqu’à ce dernier plan de toute beauté où il laisse éclater sa frustration.
Au final, avec ce quatrième film, Kim Jee-Woon continue son beau parcours et inscrit son film dans la lignée du chef d’œuvre de Park Chan-Wook. Je pense que cette note de 8,5/10 pourrait très bien augmenter encore un peu lors d’une prochaine vision sur grand écran (sortie ciné en juillet).