[nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

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GONE
Ringan Ledwidge - 2007
6/10

Depuis Wolf creek, le cinéma de genre australien fait des émules. Ici, pour son premier film, Ringan Ledwidge nous livre un road movie sur fond de thriller psychologique. C’est la présence d’Yvonne Strahovski (Sarah dans la série Chuck) au générique qui m’a donné envie de voir ce film et je me suis bien fait avoir car on doit la voir 1 minute à tout casser. Néanmoins, je ne regrette pas d’avoir vu le film car il est plutôt réussi.

On suit donc Alex, un jeune anglais qui débarque en Australie pour y retrouver sa petite amie. Dés son arrivée, il fait la connaissance de Taylor un jeune australien. Après une soirée bien arrosée, celui-ci lui propose de l’accompagner un bout de chemin mais il se montre rapidement envahissant. Alors qu’Alex le supporte de moins en moins, il n’en ai pas de même pour sa copine. Taylor va donc prendre un malin plaisir à tout faire pour détruire leur couple …

Le réalisateur se sert clairement de ces paysages désertiques australiens pour créer une ambiance. Le fait que les personnages soient isolés du reste du monde la plupart du temps les oblige à cohabiter malgré les tensions qui apparaissent. Et ce climat lourd et moite met parfaitement en valeur l’atmosphère que veut faire ressentir le réalisateur. De plus, on remarque une certaine maîtrise de la mise en scène et de la photographie, ce qui est plutôt prometteur pour un premier film.

Le problème vient plutôt du parti pris scénaristique. Dans un premier temps se met en place un climat de paranoïa : Alex est persuadé que Taylor le manipule mais on ne sait pas trop ce qu’il en est. Mais au lieu de nous laisser dans le doute, le réalisateur nous dévoile assez rapidement que ses craintes sont fondées. Du coup, on devient un spectateur omniscient et la tension a donc tendance à retomber. C’est dommage car il y avait moyen de nous faire douter jusqu’au bout.

Côté interprétation, c’est Scott Mechlowicz qui s’en tire le mieux. Dans le rôle de Taylor, il arrive à rester toujours ambigu. Son personnage est vraiment machiavélique et arrive toujours à retourner la situation en sa faveur. A défaut de voir Yvonne Strahovski, c’est Amelia Warner (l’ex femme de Colin Farrell) qui tient le rôle principal féminin. Sa relation de couple est bien écrite et on sent une progression naturelle du couple vers la rupture. On pourra juste lui reprocher d’être un peu naïve. Seul Shaun Evans est un peu moins convaincant dans le rôle d’Alex.

Au final, ce petit thriller s’approprie parfaitement les décors d’Australie pour créer une ambiance propice au genre. Mais malheureusement, les choix scénaristiques ne sont pas forcément judicieux et le film y perd un peu en intérêt. Ça reste tout de même un premier film fort honorable.

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HOUNDDOG
Deborah Kampmeier - 2007
7/10

Toujours inédit en France, Hounddog est un film que j’ai eu envie de découvrir après que francesco34 l’ait mis dans son top 100. C’est fou le nombre de films que produit le cinéma indépendant américain qui n’arrivent pas jusque chez nous … Celui-ci est le second film de la réalisatrice américaine Deborah Kampmeier 4 ans après Virgin.

Elle nous plonge ici dans le sud des États-Unis des années 50-60 au moment où les noirs luttaient pour leurs droits civiques. Le lieu exact de l’action n’est jamais dit explicitement mais on sent à l’environnement qu’on est dans la région du sud-est (Caroline du Sud, Géorgie, Alabama). On y suit une jeune fille de 12 ans fan d’Elvis Presley qui se retrouve un peu livrée à elle-même entre un père toujours absent et une grand-mère autoritaire portée sur la boisson. Mais sa vie va être bouleversée par plusieurs évènements …

On a affaire à un joli drame au ton intimiste. La réalisatrice a peut-être tendance à aborder un peu trop de thème ce qui l’empêche d’en approfondir certains. Le thème principal est bien sûr celui de l’enfance et elle le traite avec beaucoup de justesse. Elle pose un regard accusateur sur le rôle de adultes : le père est toujours absent et quand il est enfin de retour, c’est pour devenir un fardeau pour sa fille, la grand-mère bigote et alcoolique lui cache l’existence de sa mère qui elle-même n’arrive pas à se décider si elle veut renouer le contact avec sa fille. La jeune Lewellen partage donc son temps entre son meilleur ami Buddy et son voisin noir Charles.

La musique a également une place importante dans le film. La jeune fille étant fan d’Elvis Presley, elle ne manque pas une occasion de l’imiter et d’exécuter son mythique déhanché. Cette pratique n’a l’air de choquer personne alors qu’elle a de fortes connotations sexuelles ce qui crée un décalage avec son âge et qui lui causera du tord par la suite … Quant à son amitié avec Charles, elle lui permet de découvrir un autre genre de musique : le blues. Le choix du titre n’est d’ailleurs pas anodin : « Hounddog » est une chanson du répertoire du rhythm & blues chantée à l’origine par Big Mama Thornton et reprise par Elvis Presley. Elle est parfaite pour servir de transition entre le monde des blancs et celui des noirs qui commençaient seulement à se confondre à cette époque.

Outre le thème de l’enfance, le film brasse donc plein d’autres thèmes. On y parle de la place des noirs dans cette société américaine en pleine mutation avec ces paysans pauvres se réunissant dans une grange pour y partager leur passion pour la musique. On y parle également des différences sociales, Lewellen devenant ami avec une jeune fille de bonne famille qui va rapidement lui voler toute l’attention de Buddy. Mais il y est aussi question de beaucoup d’autres sujets tels que la religion, le handicap, la pédophilie. Mais à aborder tant de thèmes, la réalisatrice ne fait que les survoler et c’est dommage …

Pour ce qui est de la mise en scène, Deborah Kampmeier s’en sort fort bien. Il faut dire qu’elle a su choisir son directeur de la photographie. Ed Lachman n’est autre que le directeur de la photographie de Virgin suicides, Ken Park ou encore Loin du paradis et son style est facilement reconnaissable. Ici, le teint jaunâtre de la photographie met bien en valeur cette région chaude et moite du sud des États-Unis et permet donc de mettre en place une atmosphère particulière.

Côté interprétation, Dakota Fanning porte vraiment le film sur ses frêles épaules. Après ses seconds rôle dans Man on fire et La guerre des mondes, elle a enfin droit à un rôle principal et elle y montre tout l’étendu de son talent. Avec son accent à couper au couteau et son comportement d’une maturité quasi adulte par moments, elle s’approprie totalement le rôle et en devient remarquablement touchante. De plus, ce rôle ressemble presque à une prémisse de celui qu’elle tiendra un an plus tard dans Le secret de Lily Owens.

A ses côtés, la réalisatrice a réussi à dégoter un sacré casting. David Morse est presque détestable dans le rôle de ce père qui semble aimer profondément sa fille mais qui ne la comprend absolument pas. On a l’impression que les rôles sont inversés et que c’est d’avantage elle qui doit s’occuper de lui. Dans le rôle de la grand-mère, Piper Laurie est toujours aussi douée pour jouer les personnages flippants. Quant à Robin Wright Penn, elle joue toujours le même rôle de femme fragile mais elle y est très convaincante. Le reste du casting s’en sort bien également : Afemo Omilami tient un beau rôle de vieux sage toujours là pour conseiller la jeune fille et Isabelle Fuhrman (Esther) y fait ses débuts dans un second rôle.

Au final, Deborah Kampmeier nous livre un film vraiment intéressant servi par une superbe interprétation de la jeune Dakota Fanning. Il est néanmoins dommage qu’elle ait voulu aborder tant de thèmes … Par exemple, la symbolique des serpents vient un peu comme un cheveu sur la soupe. Mais il faut reconnaître que c’est le genre de film qui mériterait largement d’être exporter en dehors des États-Unis. A quand une sortie DVD en France ?

[francesco34]

J'ai bien peur qu'il sorte jamais en France hélas. C'est dommage il a beaucoup de mérites, et même la notoriété de Dakota Fanning n'est pas une garantie. Regarde le très beau Phoebe in wonderland avec sa petite soeur, inédit lui-aussi. Ou un des premiers films de Scarlett Johansson, Manny & Lo, très bon aussi (je te le conseille si tu l'as pas vu). Enfin j'en ai tout un tas comme ça de films indé inédits chez nous, la plupart auraient largement mérité un distributeur.
Pour moi la meilleure performance de Dakota à ce jour. Je le préfère à "Lily Owens".
C'est marrant je viens de m'apercevoir que j'en ai jamais fait de critique... Bon faudrait que je le revoie avant, j'ai du le voir y'a 2 ans je crois et pas revu depuis...

[nicofromtheblock]

Je ne connaissais pas Manny & Lo ...
En revanche, Phoebe in wonderland était déjà sur mes tablettes.

Mais j'ai déjà tellement de films indépendants inédits en France à voir !
Parmi les plus intéressants, je citerai Gardens of the night avec Gillian Jacobs, Candy avec Heath Ledger et Abbie Cornish ou encore Paper heart avec Michael Cera.
Malheureusement, pour la plupart de ces films, il n'y aucun sous-titres français trouvables.

En tout cas, ça donne envie de se replonger dans ce genre assez peu exposé pour faire découvrir certains films aux autres.

[francesco34]

Ah oui j'ai entendu parler de Gardens of the night mais je l'ai pas vu...
Les autres je connais pas.
C'est vrai que l'absence de sous-titre c'est parfois pénible. Même si je capte plutôt bien l'anglais, selon les accents y'a des fois où je suis un peu largué. Heureusement j'en comprends assez pour suivre le film, mais sûrement des subtilités de dialogues m'échappent souvent
Ne serait-ce que des sous-titres anglais et tout irait parfaitement...

[nicofromtheblock]

YOU AGAIN
Andy Fickman - 2010
6,5/10

Le réalisateur américain Andy Fickman a déjà quelques films plus ou moins bons à son actif. Du très bon Reefer madness au très moyen Race to witch mountain en passant par le sympathique Maxi papa, il est habitué aux comédies plus ou moins familiales. Il ne déroge pas à la règle avec ce nouveau film.

Cette comédie suit donc l’histoire de Marni, une jeune femme qui était la risée de son lycée : frange, appareil dentaire, boutons, elle avait tout de paria dont tout le monde se moquait. Alors qu’elle est devenu une belle jeune femme et qu’elle a réussi professionnellement, elle rentre chez ses parents pour assister au mariage de son frère aîné. Mais quelle n’est pas sa surprise quand elle découvre que celui-ci va épouser celle qui était à l’origine de tous ses malheurs : la bimbo superficielle du lycée …

Grâce à son quatuor d’actrices, le réalisateur nous livre une bonne petite comédie sur les rivalités, les jalousies et la vengeance entre filles. Pour cela, il nous livre un double face à face : celui de Kristen Bell et Odette Yustman et celui de Jamie Lee Curtis et Sigourney Weaver. Ces 2 relations se renvoient constamment l’une à l’autre. Marni veut se venger de Joanna qui a fait d’elle son souffre douleur alors que Ramona compte bien se venger de son ex meilleure amie Gail qui la rabaissait constamment quand elles étaient au lycée.

Bien sûr, le film alterne entre la comédie et les bons sentiments incontournables dans ce genre de film familial. Tantôt les filles se crêpent le chignon, tantôt elles se remettent en question et se demandent si elles agissent bien. Et bien évidemment tout se termine bien mais je ne trouve pas qu’on tombe dans le cliché moralisateur. La qualité principale de cette comédie est qu’elle est euphorisante et qu’on en ressort avec le sourire.

Les actrices semblent d’ailleurs s’en donner à cœur joie. La pétillante Kristen Bell retrouve le réalisateur après sa participation au film Reefer madness et on peut dire qu’elle se prend au jeu et n’hésite pas à s’enlaidir pour les besoins de son rôle. Et de film en film, elle montre qu’elle a un véritable talent comique. Face à elle, Odette Yustman est resplendissante de beauté. Elle joue ce personnage au double jeu avec crédibilité : elle passe d’une scène à l’autre de la gentille fille à qui on donnerait le bon dieu sans confession à la vraie garce manipulatrice. C’est un plaisir de les voir s’affronter avec ce ton humoristique. Quant à Jamie Lee Curtis et Sigourney Weaver, elles ont des rôles un poil plus en retrait mais ça ne les empêche pas de se donner à fond. Le reste du casting est également sympa : Betty White, Kristin Chenoweth, Victor Garber. Christine Lakin (la femme du réalisateur) y joue une nouvelle fois un petit rôle et Dwayne Johnson vient même faire une petite apparition en guest.

Une scène m’a particulièrement marqué sur ce film : celle où Odette Yustman fait une déclaration à son futur mari sur la chanson « Jump » de Kriss Kross. Un moment bien sympathique et très réussi. Et pour couronner le tout, on a le droit à une autre chanson bien kitch : « Kiss on my list » de Daryl Hall & John Oates qui est la chanson préférée des 2 tourtereaux …

Au final, Andy Fickman nous livre une bonne petite comédie divertissante où le duo Kristen Bell/Odette Yustman joue parfaitement de son charme. C’est loin d’être aussi ultime que Reefer madness car bien plus conventionnel. Mais ce genre de comédie mériterait quand même une sortie ciné en France vu toutes les daubes auxquelles on a le droit chaque année !

[Kakemono]

J'adore vraiment Reefer Madness et ce film du même Fickman me tente bien, même si ca semble bien pus conventionnel. J'ai aussi vu de lui She's the Man, que j'avais bien apprécié dans le genre. Je vais essayer de voir ses autres fils dans peu de temps du coup.

[nicofromtheblock]

Bilan du mois de Février

32 films vus (19 au cinéma - 8 en DVD - 5 en DivX)

Moyenne : 6,08/10

Classement par pays :

USA : 22
France : 4
Angleterre : 1
Argentine : 1
Australie : 1
Bosnie : 1
Corée du Sud : 1
Norvège : 1



Film du mois




Coups de cœur du mois



Films découverts (30 films)

- The way back - Peter Weir [Ciné, VOST] 6,5/10
- Carancho - Pablo Trapero [Ciné, VOST] 7,5/10
- Akmareul boatda - Kim Ji-Woon [DivX, VOST] 8,5/10
- The king's speech - Tom Hooper [Ciné, VOST] 7/10
- Poupoupidou - Gérald Hustache-Mathieu [Ciné, VF] 7/10
- Johnny Guitar - Nicholas Ray [Ciné, VOST] 6,5/10
- Je suis un no man's land - Thierry Jousse [Ciné, VF] 3,5/10
- En ganske snill mann - Hans Petter Moland [Ciné, VOST] 6/10
- Black swan - Darren Aronofsky [Ciné, VOST] 9/10
- Hounddog - Deborah Kampmeier [DivX, VOST] 7/10
- And soon the darkness - Marcos Efron [DivX, VOST] 4/10
- Na putu - Jazmila Zbanic [Ciné, VOST] 6,5/10
- Contre toi - Lola Doillon [Ciné, VF] 5/10
- Burning bright - Carlos Brooks [DivX, VOST] 3,5/10
- Gone - Ringan Ledwidge [DivX, VOST] 6/10
- Holy rollers - Kevin Asch [Ciné, VOST] 6,5/10
- No strings attached - Ivan Reitman [Ciné, VF] 5,5/10
- You again - Andy Fickman [DVD, VOST] 6,5/10
- Halal police d'état - Rachid Dhibou [Ciné, VF] 3/10
- Homecoming - Morgan J. Freeman [DVD, VF] 4,5/10
- Easy A - Will Gluck [DVD, VOST] 6,5/10
- Tron : Legacy - Joseph Kosinski [Ciné, VF] 5,5/10
- Last night - Massy Tadjedin [Ciné, VF] 6/10
- Let me in - Matt Reeves [DVD, VOST] 6/10
- True grit - Joel & Ethan Coen [Ciné, VOST] 8,5/10
- 127 hours - Danny Boyle [Ciné, VOST] 7/10
- My soul to take - Wes Craven [DVD, VOST] 3,5/10
- Nothing but the truth - Rod Lurie [DVD, VOST] 7/10
- Gulliver's travels - Rob Letterman [Ciné, VF] 4/10
- The haunting of Molly Hartley - Mickey Liddell [DVD, VOST] 2,5/10

Films revus (2 films)

- The 25th hour - Spike Lee [DVD, VOST] 9/10
- Black swan - Darren Aronofsky [Ciné, VOST] 9,5/10

Séries

- How I met your mother 6x15 et 6x16
- The Big Bang theory 4x13 à 4x16
- Life unexpectd 2x01 à 2x13
- The office US 2x01 à 2x22
- Pushing Daisies 1x06 à 1x09

Beauté du mois

Odette Yustman (And soon the darkness, You again)

Natalie Portman (Black swan, No strings attached)



Briana Evigan (Burning bright)



Martina Gusman (Carancho)



Emma Stone (Easy A)



Amelia Warner (Gone)

[Jeff Buckley]

Tu l'aimes cette Odette

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TOI,MOI,LES AUTRES
Audrey Estrougo - 2010
6/10

La jeune réalisatrice autodidacte Audrey Estrougo m’avait vraiment surpris avec son premier long-métrage Regarde-moi qui était très prometteur. J’avais donc quelques attentes pour ce second film qu’elle réalise 3 ans après le précédent. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a changé d’orientation.

Dans ce film, elle nous raconte la vie de Leïla, une jeune étudiante en droit qui vit avec sa famille dans le quartier de Barbès et qui va faire la rencontre fortuite de Gabriel, un jeune oisif de bonne famille fiancé à une fille de sa classe sociale. Ça va être le coup de foudre entre eux et même si tout les oppose, ils vont entamer une relation. A côté de cela, Tina la meilleure amie de Leïla est en situation irrégulière. Alors qu’elle fait les démarches pour obtenir un permis de séjour, elle se fait arrêter par la police …

La réalisatrice prend le pari risqué de faire une comédie musicale sur un sujet grave. Olivier Ducastel et Jacques Martineau avec Jeanne et le garçon formidable et Christophe Honoré avec Les chansons d’amour avaient déjà démontré que ça n’était pas impossible. Mais il faut reconnaître que la comédie musicale n’est clairement pas un genre prisé en France. Rien que pour cela, Audrey Estrougo a tous les honneurs d’avoir essayé.

Malheureusement, il faut avouer qu’elle est plus douée pour le drame … Dans Regarde-moi, elle avait remarquablement réussi à diriger ses acteurs qui semblaient d’une grande justesse. On sentait vraiment le vécu se dégager de ce drame social. Ici, en s’orientant vers la comédie, elle n’évite pas les personnages caricaturaux et le jeu approximatif des acteurs. C’est le problème des comédies françaises : on croit qu’il faut jouer sur les clichés pour faire rire le public et c’est un grossière erreur. Le coup du coiffeur gay maghrébin, c’est quand même de mauvais goût et Alex, la fiancée de Gabriel se résume au cliché habituel de la bourgeoisie …

Le ton du film est vraiment trop naïf et par moments, on a presque l’impression d’être devant la série Plus belle la vie. Heureusement, ce qui évite au film le naufrage, c’est le talent de la réalisatrice. Elle l’avait déjà prouvé sur Regarde-moi et elle le confirme ici : elle a une vraie maîtrise de la mise en scène. Elle arrive à imprégner un bon rythme à son film et on prend donc un certain plaisir à le suivre malgré un scénario bien trop stéréotypé.

Quant aux chorégraphies sur les parties musicales, elles sont franchement sympathiques. A quelques exceptions près, le choix des chansons est plutôt judicieux et ça n’était pas forcément évident en utilisant des chansons déjà existantes. Après, les acteurs ne sont pas forcément d’excellents chanteurs à l’exception de Benjamin Siksou dont c’est le métier. Je n’ai pas été totalement conquis par le concept qui était quand même mieux exploité par Alain Resnais sur On connaît la chanson mais l’enthousiasme général permet de faire passer la pilule.

Côté interprétation, Leïla Bekhti est fidèle à elle-même : pétillante comme dans Tout ce qui brille mais il serait temps qu’elle trouve un peu plus de variété dans son jeu. Benjamin Siksou reste crédible malgré son manque d’expérience en tant qu’acteur. Il laisse jouer son charme et assure sur les chansons. Dans le rôle de la meilleure amie de Leïla, Marie-Sohna Conde est franchement étonnante et nous livre une belle prestation musicale malgré la surenchère de pathos sur cette séquence. En revanche, Cécile Cassel et Chantal Lauby ont des rôles bien clichés et malgré leurs efforts pour donner un peu de consistance à leur personnage respectif, ça reste assez mauvais.

Au final, je dois avouer que ce film reste une sacrée déception. La comédie n’est clairement pas le genre de prédilection d’Audrey Estrougo. Malgré tout, le film se laisse regarder sans déplaisir pour peu qu’on aime le genre. Tout ce que j’espère, c’est que la réalisatrice se réorientera vers le drame pour son prochain film !

[Kareem Said]

6/10 c'est honnête comme note mais ne va pas avec ta critique.

[nicofromtheblock]

C'est vrai qu'en écrivant ma critique, je me suis rendu compte que la note était un peu haute mais elle correspond à mon ressenti à la sortie de la salle il y a 5 jours. Après coup, les points négatifs prennent le dessus sur les points positifs.

[Alegas]

POLYTECHNIQUE
Denis Villeneuve - 2009
7/10

Après la bonne surprise qu’était Incendies, je me suis penché sur le précédent film du réalisateur canadien Denis Villeneuve. Le film date de seulement un an avant et reste toujours inédit en France. Il faut dire que le cinéma québécois a bien du mal à s’exporter chez nous et c’est bien dommage.

Le réalisateur revient donc ici sur la fusillade s’étant déroulée à l’école polytechnique de Montréal en 1999 faisant 14 morts dont 13 jeunes femmes : un acte misogyne qui a profondément choqué le monde à cette époque. En suivant la journée de 3 étudiants (le tueur, une jeune femme et un des ses amis), Denis Villeneuve reconstitue les évènements sous forme de puzzle.

Le film rappelle forcément Elephant sorti 6 ans auparavant et traitant quasiment du même sujet, à savoir la fusillade du lycée de Columbine. Mais là où le film de Gus Van Sant était un exercice de style qui jouait essentiellement sur l’aspect sensoriel, Denis Villeneuve nous livre une vraie réflexion en s’attardant aussi bien sur les motifs du tueur que sur les séquelles laissées sur les survivants.

La structure narrative reste assez linéaire et on suit la journée de chacun des personnages sans qu’il y ait trop de redondances. Seules 2 ou 3 scènes clés sont vues sous différents angles. Le film commence par nous présenter succinctement les 3 personnages avant de nous plonger dans le vif de l’action quasiment en temps réel. Malgré le sujet grave, il se dégage une certaine poésie qui crée un vrai décalage et qui marque durablement le spectateur.

Côté esthétique, j’ai été surpris de découvrir que le film était en noir et blanc alors que l’affiche du film est en couleurs. Mais ce choix est très judicieux et devient un gros point positif. La photographie est vraiment soignée et les décors enneigés de l’hiver canadien permettent de superbes plans. Quant à la mise en scène, elle est d’une grande fluidité et les longs travellings donnent une sensation de pesanteur qu’on retrouvait déjà dans Elephant.

Les interprètes ne sont pas en reste. On retrouve Maxim Gaudette qui joue le frère dans Incendies. Ici, il joue le tueur auquel on pourrait presque s’identifier au début tant son discours parait réfléchi. Mais on sent aussi que c’est un garçon coincé qui rejette toute sa frustration sur les femmes et leur émancipation. Dans le rôle de l’étudiante qui se retrouve en plein milieu de ce drame et qui s’en retrouvera profondément changée, la belle Karine Vanasse s’en sort parfaitement tout en force intérieure. Et enfin, dans un rôle quasiment muet mais non moins passionnant, Sébastien Huberdeau joue un étudiant qui ne pourra qu’assister passivement à ces évènements et qui ne s’en remettra pas.

Au final, voici un film qui associe intelligemment la réflexion sur un sujet grave à un esthétisme sans fausse note. Denis Villeneuve confirme qu’il est un réalisateur à suivre de près et je ne pourrais que conseiller à ceux qui ont apprécié Incendies de jeter un œil à ce joli film.

[nicofromtheblock]

PAUL
Greg Mottola - 2011
6,5/10

Quand l’univers potache de Greg Mottola (Superbad) rencontre celui bien "geek" de Simon Pegg et Nick Frost (Shaun of the dead et Hot fuzz), on est en droit de s’attendre à un film vraiment fun surtout quand ils s’attaquent aux films d’extraterrestres si chers au cinéma américain. Et il faut avouer que le contrat est quasiment remplit : on se marre pas mal devant cette comédie.

Le film nous raconte le périple de Graeme et Clive, 2 geeks anglais en vacances aux États-Unis pour assister au Comic-Con. Pour leur retour, ils ont prévu un voyage en camping car suivant les principaux sites où sont apparus des ovnis. Mais leur aventure va être perturbée par leur rencontre avec Paul, un extraterrestre qui a besoin de leur aide pour se rendre à leur bout des États-Unis où l’on doit venir le chercher. Leur chemin va être parsemé d’embûches car ils sont poursuivis par un agent du FBI et ses 2 hommes de main un peu débiles …

Franchement, quand on va voir ce film, on doit savoir à quoi s’attendre et il n’y a pas de raison qu’on soit déçu. C’est clairement un mélange entre l’humour gras de Greg Mottola et les références geek du duo Pegg/Frost. Et l’association de ces 2 styles passe plutôt bien. On pourra reprocher au personnage de l’extraterrestre d’être un peu trop humanisé mais c’est justifié par le fait qu’il vit sur terre depuis de nombreuses années. Ça donne l’idée de l’entité supérieure qui se met au niveau de ses interlocuteurs et renvoie donc à l’image de l’américain moyen …

Même si l’humour tombe parfois dans le "pipi-caca", je m’attendais franchement à pire. Pour ce qui est des références aux films du genre, c’est plus ou moins bien amené. Ça va du clin d’œil discret à la grosse parodie. E.T, Rencontre du 3e type, Aliens ou encore Star Wars : les 2 compères s’en sont donné à cœur joie en écrivant le scénario. On m’a aussi fait remarquer que l’extraterrestre semblait fort inspiré par la série animée American dad que je ne connais que de nom.

Je dois dire que l’élément qui m’a fait le plus rigoler, c’est l’humour de répétition. Le cliché sur l’extraterrestre qui va forcément vous faire une fouille anale donne droit à plusieurs scènes marrantes comme ce face à face avec les 2 rednecks. Quant à la réplique au sujet de la couverture de la BD de Clive «Three tits ? Awesome !», j’ai trouvé que ça marchait bien et c’est une belle référence à Total recall

Côté casting, Simon Pegg et Nick Frost sont fidèles à eux même. Leurs personnages sont dans la lignée de ceux de Shaun of the dead et Hot fuzz avec un côté "geek" un peu plus prononcé. A leur côté, on retrouve 2 acteurs du Saturday night live : Kristen Wiig est toujours aussi marrante dans le rôle de cette femme "anti-sexy" qui retrouve l’usage de son œil et Bill Hader forme un joli duo de débiles incompétents avec Joe Lo Truglio. Jason Bateman est pas mal non plus même si le retournement final de son personnage est un peu abusé. A noter également quelques guests bien sympa : Jane Lynch, David Koechner, John Carroll Lynch, ... Enfin, Seth Rogen prête parfaitement sa voix à Paul et c’est aussi ça qui fait que le résultat est aussi drôle. Ses intonations de voix arrivent à rendre n’importe quelle scène marrante.

Au final, l’association entre le réalisateur américain et le duo comique anglais est plutôt réussie et donne lieu à une bonne petite comédie de divertissement. Même si on aurait pu espérer quelque chose d’un peu plus subtil par moments, on sent quand même qu’ils sont fans du genre et qu’ils en ont un certain respect.

[jean-michel]

et bien dit donc!!! très peu de films que je connais....mais c'est justement l'intérêt de ton topic. De plus tes gouts ne sont pas si éloigné des miens...une référence pour des achats futurs ....enfin si les films critiqués sortent en dvd!