Chevauchée avec le Diable d'Ang Lee
Ang Lee, réalisateur éclectique touche aussi bien aux films de sabre chinois, drame intimiste 70’s ou adaptation de comic avec Ride With The Devil il délivre le meilleur film sur la guerre de sécession, un bon western étonnamment riche en action.
Le tout démarre lors d’un banquet très british, le réalisateur venant tout juste de réaliser Raison et Sentiment, on s’attend à une énième intrigue à l’eau de rose avec le futur spiderman Tobey Maguire étonnamment sobre. Ang Lee prend le contre pied pour en mettant le feu à son récit, le bordel règne à l’écran chacun profite de l’inattention de l ‘autre pour piller, voler, tuer : le pays en pleine guerre est instable il ne reste plus que la fuite en avant.
Durant cette chevauché mouvementé, on va retrouver un panel de second charismatique de Mark Ruffalo, James Caviezel, Jonathan Rhys Meyers, Jeffrey Wright, Simon Baker d’anciens amis devenant ennemis ou inversement, un jeu de rôle forcé dans un pays scindé en deux. Lorsque le rythme s’apaise Ang Lee parvient à traiter finement l’enjeu crucial de ce conflit : le statut de l’esclavage. L’instant de paix incarné par l’arrivée d’une femme ne sera que de courte durée.
Le réalisateur prend le temps de faire vivre ses personnages à travers des instants joyeux d’un quotidien reclus, on voit les liens se tisser la perte de proche n’en n’est que plus palpable. La guerre reprend son droit dans une dernière attaque pleine de sauvagerie épique ou les comptes personnels vont se régler. Ride With The Devil finit dans un calme retrouvé avec un double duel de regard intense, Tobey Maguire doit délaisser son pire ennemie et son meilleur ami pour endosser le rôle de père.
8/10