La Soif du Mal Orson Welles - 1958
Grosses déception, vu le statut du film m'attendais vraiment à prendre une claque et au final me suis un peu emmerdé et j'y ai pas vu le chef d'oeuvre auquel je m'attendais, bon ça reste un classique hautement recommandable si on est un tant soit peu ouvert d'esprit vis à vis des vieux films.
Si y a un bien un truc sur lequel le film est inattaquable c'est sur sa réalisation qui est juste dantesque et terriblement moderne entre plan séquence parfait de maitrise ( l'intro tout simplement bluffante dans la durée et dans la complexité du truc et un avec un ascenseur assez surprenant, complétement inutile mais sympa sur le coup on se dit mais c'est un plan séquence vachement original ça ), des cadres toujours judicieusement choisit :
, des mouvements de grues toujours très agréable, plein de plans de traviole, un climax final tendu du slip avec une mise en scène plein d'inventivité, une scène d'action qui vieillit incroyablement bien ( Heston soulève carrément le gars du sol et avance avec ) et pis quel jeu avec les clairs obscur c'est de toute beauté :
Non vraiment d'un point de vue purement technique ça envoie du lourd, le film sortirait maintenant bein ce serait la même claque visuelle.
L'ambiance fièvreuse, étouffante et décadente de cette ville frontalière est magnifiquement mise en valeur par un N/B de toute beauté et ça donne au film un sacré cachet qui par moment est même à 2 doigts de tomber dans le fantastique pure ( avec l'intrigue de Janet Leigh ) via quelques plans
Mais alors niveau script j'ai trouvé ça vraiment quelconque pour un film censé être une perle du film noir ( je trouve pas qu'il élève le genre à un autre niveau comme je l'ai lu ), déjà j'ai un gros problème avec le perso de Charlton Heston, en mexicain dont il n'a que la moustache je le trouve jamais convaincant et très vite je me suis complétement désintéressé de ce qu'il lui arrivait il était trop éclipsé par Welles, l'intrigue parallèle avec la femme de Heston est pas spécialement passionnante aussi et l'enquête c'est pire avec une construction vraiment chaotique.
Et pis c'est un peu trop happy ending alors que tout le film est très noir et sombre ( la femme de Heston victime d'une orgie quand même, une violence assez marquante pour l'époque ) là on a le méchant qui est châtié et le gentil couple qui se recompose.
Le casting est emmené par un Orson Welles qui bouffe l'écran comme rarement ( bon ça c'est le genre de truc qu'on dit souvent sur un acteur se détachant des autres dans un film mais là c'est vraiment mais vraiment le cas ) :
, il est génial en flic raciste boiteux et cynique aux méthodes extrémiste, manipulateur, alcoolique, qui transpire par tout ces pores et qui
un homme qui se révèle à la fois pitoyable et terriblement menaçant mais il n'est jamais totalement antipathique et est humanisé ( quand il parle de sa femme notamment ) il a simplement sa propre notion du bien et du mal, par contre vu sa dégaine m'attendais à ce qu'il soit libidineux et pas du tout, face à ce monstre Heston pourtant pas le premier venu peine à convaincre du coup la rivalité entre les 2 flics m'a paru perdu d'avance le personnage de Heston à ce niveau dire qu'il est moins intéressant que celui de Welles c'est un euphémisme, Janet Leigh comme à son habitude est impeccable ( et elle est harcelé dans un motel perdu 2 ans avant
Psychose ) et pis on a Marlène Dietrich qui en 2 scènes de 2 minutes suffit pour camper un personnage sacrément charismatique ( et pis sa dernière phrase elle est génial ) et toute la galerie de second rôle est vraiment bien campé.
La partition de Mancini est très bonne.
Je le reverrais peut être ( surement ) à la hausse une prochaine fois mais pour une première vision la déception prime, j'étais parti pour mettre juste la moyenne mais en rédigeant ma critique je me rend compte que malgré un script qui m'a pas follement passionné y reste pleins de trucs que j'ai vraiment aimé.
7/10