Les Aventures du baron de Münchausen de Terry Gilliam
Une aventure chaotique aux charmes kitsch, un imaginaire démesuré et enfantin dans lequel Terry Gilliam aime se perdre.
Le récit démarre en plein 18ème siècle lors d’une bataille retranché afin de résister aux attaques de l’armée turc. Lors d’une représentation théâtrale, Terry Gilliam mêle le récit fantastique à la réalité, une situation qui n’est pas sans rappeler l’Imaginarium du Docteur Parnassus, durant les trois premiers quarts d’heure on croit voir une version plus grandiose du docteur cédant sa place à un Baron Munchausen gâteux. D’un palace de sultan ou il présente des personnages cartoonesque ayant chacun un attribut propre, Le Baron s’enfuit du siège par la voie des airs à l’aide d’une montgolfière fait de sou vêtements féminins.
Terry Gilliam offre de nombreuses idées visuelles avec une ribambelle d’effets datés mais qui ont leur charme. Dans des décors grandeur nature la mégalomanie de Gilliam dépasse son talent de conteur, l’auteur en oublie un quelconque fil conducteur délaissant le spectateur pour se perdre dans ses rêveries. A travers les yeux d’une petite fille, le récit enfantin tente de ramèner le baron à la dure réalité mais on constate plutôt un film qui divague dans le vide à l’image d’un passage lunaire en roue libre qui tire trop longtemps sur la corde. Au fur et mesure que les aventure s’enchaine les acteurs s’égare avec leur metteur en scène, la conviction des prémisses s’éteint.
Le film se résume à une succession de tableaux imaginaires plus ou moins inspirés pour récupérer chaque élément de l’introduction afin de revenir au siège initial. Une bataille finale ou l’on sent Terry Gilliam mal à l’aise s’en débarrassant au plus vite à fin de conclure une histoire hautement bordélique. On retiendra tout de même un passage à la fois comique et féerique dans le cratère de Vulcain ou Uma Thurman rayonne en Venus. L’unique aventure ou Terry Gilliam maitrise sa folie visuelle pour rendre ses personnages attachants, le reste du temps le Baron oscille entre des trous scénaristique et des longueurs laissant un arrière gout d’inachevé.
Terry Gilliam délivre son bric-à-brac le plus démesuré à la fois intriguant et décousu.
6/10