[nicofromtheblock] Mes critiques en 2011

[Moviewar]

THE GREEN HORNET
Michel Gondry - 2011
7/10

En tant que fan de Michel Gondry, j’attends chacun de ses films avec impatience. Mais je dois bien avouer que, ne connaissant pas la série d’origine, je ne savais pas trop à quoi m’attendre de ce Green hornet. J’espérai simplement y retrouver la patte du réalisateur. Finalement, celle-ci n’est pas très présente mais le film n’en ai pas raté pour autant.

Le film a donc pour héros un riche héritier un peu imbu de sa personne qui passe son temps à faire la fête sans soucier du lendemain jusqu’à ce que son père meurt accidentellement d’une piqûre de guêpe. Il se retrouve alors à devoir gérer tout l’empire que son père a construit … mais en a-t-il vraiment l’envie ? Le destin va lui faire croiser le chemin de Kato, le voiturier de son père qui se trouve avoir de multiples talents (mécanique, arts martiaux, café) mais qui est d’une discrétion presque maladive. Suite à un incident nocturne, ils vont décider de devenir des justiciers masqués.

Le scénariste et acteur Seth Rogen s’en donne à cœur joie en créant ce duo de justiciers sortant de l’ordinaire. En installant tout de suite un ton décalé dont il a le secret, le film se démarque des autres films du genre. L’humour est plus dans la lignée des films de Judd Apatow comme En cloque : Mode d’emploi ou Pineapple express que ce qu’on a l’habitude de voir sur un tel sujet. Il suffit de voir la scène d’introduction avec l’apparition de James Franco en guest pour être fixé sur l’humour du film. On a affaire à un véritable duo de losers qui vont même jusqu’à consulter la secrétaire de Britt spécialisée en criminologie pour savoir ce qu’ils doivent faire.

Niveau mise en scène, Michel Gondry reste assez sobre. A part 2-3 scènes qui rappelle qu’on est devant un film du réalisateur, ça reste très classique dans l’ensemble. On sent même que Gondry n’est pas très à l’aise dans les scènes d’action mais il arrive malgré tout à bien rythmer ses scènes pour les rendre sympathique à suivre. J’ai néanmoins été un peu déçu de ne pas voir plus d’inventivité dans sa façon de filmer. C’est vrai que pour un film de commande, ça n’est jamais évident à faire mais je l’en croyais capable.

Côté interprétation, Seth Rogen se donne à fond dans son rôle et il faut avouer qu’il est bien drôle. Son duo avec la star taïwanaise Jay Chou marche parfaitement et c’est d’ailleurs lui la meilleure surprise du film. Il arrive à trouver le juste milieu : tantôt charismatique, tantôt en manque de confiance en lui. Son personnage est un véritable paradoxe mais il arrive à le rendre crédible. De son côté, Christoph Waltz cabotine un peu trop à mon goût et il n’a pas le charisme qu’il avait dans Inglourious basterds. Enfin, Cameron Diaz joue toujours aussi mal. Heureusement, on ne la voit pas trop.

Au final, ce film est clairement plus marquée par le style de Seth Rogen que par celui de Michel Gondry. Ça reste une bonne comédie d’action qui remplit parfaitement son rôle de divertissement tout en se démarquant des autres films du genre par son ton décalé.

[alinoe]

Ta critique retranscrit parfaitement, ce que j'ai ressenti en voyant ce film. Du coup je vais avoir du mal à faire la mienne
Ceux qui prennent les super-héros trop au sérieux risquent de ne pas aimer, par contre j'étais certaine que ceux qui aiment le style Apatow, allaient apprécier ce Seth Rogen show. Green Hornet m'a un peu fait penser à un autre film de super-héros complètement décalé et jouant sur la dérision : Mystery Men.

[nicofromtheblock]

Je n'avais pas fait le rapprochement mais c'est vrai que ça se rapproche de l'esprit de Mystery men.
Un bonne petite comédie qui tourne en dérision l'univers des super-héros.

[Eikichi Onizuka]

ta critique me donne envie de le voir

[Dunandan]

ARRIETTY
LE PETIT MONDE DES CHAPARDEURS
Hiromasa Yonebayashi - 2010
8/10

Certains attendent chaque année la sortie du nouveau « Pixar » avec une impatience folle. Pour ma part, c’est toujours les nouveaux « Ghibli » que j’attends impatiemment. Malheureusement, ils se font de plus en plus rare : on n’en a même plus un par an. C’était une raison de plus pour saliver sur celui-ci. Adapté du célèbre roman pour enfants « The borrowers » de Mary Norton, c’était un univers idéal pour l’imagination débordante d’Hayao Miyazaki.

Cette histoire de lilliputiens vivant secrètement dans les maisons des humains sans se faire remarquer a déjà été adaptée à plusieurs reprises : que ce soit dans le dessin animé Les minipouss ou le film Le petit monde des Borrowers. On retrouve donc ici cet univers en suivant la vie d’Arrietty une jeune fille minuscule vivant avec ses parents dans une maison de la campagne japonaise. Son chemin va croiser celui d’un jeune garçon malade venu se ressourcer dans cette maison appartenant à sa grand-mère. D’abord effrayée, la jeune fille va se lier d’amitié avec le garçon et celui-ci va lui venir en aide quand sa famille va se retrouver en danger par une gouvernante un peu trop curieuse …

Ce nouveau « Ghibli » s’inscrit clairement dans la lignée de ces films au regard plutôt enfantin mais qui plairont à n’importe quel public. A mi-chemin entre Mon voisin Totoro et Kiki la petite sorcière, ce film fait la part belle à l’imaginaire tout en nous livrant un message de tolérance et de respect de l’autre comme de la nature. C’est un peu le message traditionnel des productions « Ghibli » mais ils le font passer avec toujours autant de subtilité.

Visuellement, le film est magnifique ! On est vraiment ébahi devant ces superbes dessins où le souci du détail est un mot d’ordre. Ce sont de véritables tableaux que nous confectionnent le réalisateur et son équipe. C’est ce genre de film qui prouve que l’animation 2D a encore de beaux jours devant elle du moment qu’il reste des artisans passionnés pour nous faire partager leur art. Même si l’histoire ne vous intéresse pas, le film mérite d’être vu rien que pour son travail graphique !

Pour ce qui est de la musique, la composition de la française Cécile Corbel est très réussie mais j’ai été quand même un peu gêné par les accents un peu celtique de ses morceaux qui ne correspondent pas trop aux images. Cette gène s’est encore d’avantage perçue à la seconde vision. Je me dis qu’avec une musique de Joe Hisaishi, j’aurais encore plus apprécié le film … Cela dit, la BO s’écoute vraiment bien indépendamment du film.

Au final, cette nouvelle production « Ghibli » a non seulement relancé le studio grâce à son succès au box-office japonais mais elle montre également que la relève du grand maître Hayao Miyazaki semble être assurée. Une histoire simple au service des dessins magnifiques : je n’en demandais pas plus en allant voir le film.

[Eikichi Onizuka]

j’étais pas chaud pour le voir celui la, alors que je suis assez fan des Ghibli, mais du coup ta critique me donne envie.

[zack_]

Ta critique retranscrit parfaitement, ce que j'ai ressenti en voyant ce film. Du coup je vais avoir du mal à faire la mienne
Green Hornet m'a un peu fait penser à un autre film de super-héros complètement décalé et jouant sur la dérision : Mystery Men.

Pareil ma critique va ressembler à la tienne.
Mystery Men c'est encore plus décalé je trouve, là on est plus dans le conventionnel avec une touche d'humour.

[nicofromtheblock]

Bilan du mois de Janvier

30 films vus (20 au cinéma - 9 en DVD - 1 en DivX)

Moyenne : 6,92/10

Classement par pays :

USA : 14
France : 4
Angleterre : 3
Japon : 3
Italie : 2
Canada : 1
Danemark : 1
Espagne : 1
Mexique : 1




Film du mois




Coups de cœur du mois



Films découverts (23 films)

- Lenny - Bob Fosse [Ciné, VOST] 7/10 MA CRITIQUE
- Ce n'est qu'un début - Pierre Barougier & Jean-Pierre Pozzi [Ciné, VF] 7/10
- Somewhere - Sofia Coppola [Ciné, VOST] 7,5/10
- Our family wedding - Rick Famuyiwa [DVD, VOST] 5/10
- También la lluvia - Icíar Bollaín [Ciné, VOST] 6,5/10
- Turn it loose - Alastair Siddons [DVD, VOST] 6/10
- Baciami ancora - Gabriele Muccino [Ciné, VOST] 6,5/10
- Cabeza de vaca - Nicolás Echevarría [Ciné, VOST] 7,5/10
- The green hornet - Michel Gondry [Ciné, VOST] 7/10
- Kari-gurashi no Arietti - Hiromasa Yonebayashi [Ciné, VOST] 8/10
- La chance de ma vie - Nicolas Cuche [Ciné, VF] 4,5/10
- Harry Brown - Daniel Barber [DVD, VOST] 7/10
- Dinner for schmucks - Jay Roach [DVD, VOST] 6/10
- Angèle et Tony - Alix Delaporte [Ciné, VF] 6,5/10
- Women are heroes - JR [Ciné, VOST] 6/10
- Incendies - Denis Villeneuve [Ciné, VOST] 7,5/10
- Hereafter - Clint Eastwood [Ciné, VOST] 5,5/10
- Africa United - Debs Gardner-Paterson [Ciné, VOST] 6/10
- Hard eight - Paul Thomas Anderson [DVD, VOST] 7/10
- Armadillo - Janus Metz [Ciné, VOST] 7,5/10
- Kyûketsu Shôjo tai Shôjo Furanken - Yoshihiro Nishimura & Naoyuki Tomomatsu [DivX, VOST] 6/10
- How do you know - James L. Brooks [Ciné, VF] 4,5/10
- You can't take it with you - Frank Capra [Ciné, VOST] 7,5/10

Films revus (7 films)

- Se7en - David Fincher [DVD, VOST] 9,5/10
- L'ultimo bacio - Gabriele Muccino [DVD, VOST] 7,5/10
- The social network - David Fincher [Ciné, VOST] 8,5/10
- Somewhere - Sofia Coppola [Ciné, VOST] 7,5/10
- Kari-gurashi no Arietti - Hiromasa Yonebayashi [Ciné, VOST] 8/10
- Boogie nights - Paul Thomas Anderson [DVD, VOST] 8/10
- Magnolia - Paul Thomas Anderson [DVD, VOST] 9/10

Séries

- How I met your mother 6x13 et 6x14
- The Big Bang theory 4x11 et 4x12
- Chuck 2x01 à 2x22
- Dexter 5x01 à 5x12
- Pushing Daisies 1x01 à 1x05

Beauté du mois

Clotilde Hesme (Angèle et Tony)

Reese Witherspoon (How do you know)



Stephanie Szostak (Dinner for schmucks)



Vittoria Puccini (Baciami encora)

[Alegas]

THE SOCIAL NETWORK
David Fincher - 2010
8,5/10

Chaque nouveau projet de David Fincher est attendu avec impatience par les fans du réalisateur dont je fais partie. Après L’étrange histoire de Benjamin Button qui reste pour moi une semi réussite, il revient avec un sujet qui, aux premiers abords, pourrait paraître chiant mais qui a clairement des aspects générationnels. Alors qui mieux que Fincher pouvait aborder la vie d’une personne symbole de toute une génération ? Moins "culte" que Fight club, ce film n’en est pas moins réussi.

Le réalisateur retrace donc la vie de Mark Zuckerberg, un jeune "nerd" de Harvard qui, suite à une déception amoureuse, va lancer un site qui va faire parler de lui. Contacté par les frères Winklevoss pour créer un réseau social interne à la fac, il va leur voler leur idée pour créer ce qui deviendra "Facebook" avec l’aide financière de son meilleur ami Eduardo Saverin. Mais lorsque le projet va prendre de l’ampleur, chacun voudra sa part du gâteau.

Tout d’abord, il faut signaler la grande maitrise de David Fincher dans sa mise en scène. Fidèle à lui-même, il nous livre un film d’une grande fluidité visuelle. Il arrive à rendre son film passionnant à regarder alors qu’il tient essentiellement sur ses dialogues. Il faut dire qu’il est aussi bien aidé par son directeur de la photographie Jeff Cronenweth qui avait déjà bossé sur Fight club. Et il y a forcément une scène qui marque les esprits par son côté décalé : la scène de la course d’aviron. On y retrouve le David Fincher de la pub et du clip qui nous une séquence particulièrement rythmée autant au niveau du montage que de la musique.

Il faut quand même avouer que le gros point fort du film reste le scénario et plus particulièrement les dialogues. En s’attachant les services d’Aaron Sorkin (déjà à l’origine de la série The west wing, le réalisateur arrive à faire du roman de Ben Mezrich "The accidental billionaires" un scénario à la fois complexe et parfaitement fluide. En effet, Sorkin a un véritable talent de dialoguiste et arrive à faire passer des idées complexes en 2 ou 3 répliques. Je dois dire que j’ai rarement vu une telle maitrise dans l’écriture des dialogues ! De la même manière, la narration est particulièrement judicieuse : on suit de façon alternée les 2 procès dans lesquels Zuckerberg est engagé ainsi que le récit du héros qui revient sur les éléments importants de cette histoire. Et tout cela sans que l’on perde le fil à quel moment que ce soit.

Mais les dialogues ne seraient rien sans de bons acteurs pour se donner la réplique. Jesse Eisenberg est bluffant dans le rôle principal. Il avait déjà fait ses preuves dans quelques films mais là, il passe au niveau supérieur. Dés la scène d’introduction, il met en place un personnage déconnecté de la réalité qui parle aussi vite qu’il réfléchit au point qu’on a l’impression qu’il réfléchit à haute voix. Au fur et à mesure du film, il arrive à rendre son personnage complexe : dépassé par les évènements, adolescent qui ne pense qu’à sa notoriété, manipulateur, on ne sait jamais dans quelle catégorie il joue. A ses côtés, Andrew Garfield a le meilleur rôle, celui de l’ami fidèle toujours prêt à rendre service mais qui va se faire bouffer par le système dans lequel il ne veut pas rentrer. Quant à Justin Timberlake, sous ses airs de mecs branché se cache un arriviste qui n’a aucun réels talents mais qui se sert de sa verve verbale pour arriver à ses fins. Lui aussi s’en sort étonnement bien alors qu’on a plutôt tendance à le voir dans le registre comique.

En tout cas, j’ai vraiment trouvé que, comme pour Fight club, le film avait un grand aspect générationnel dans le sens où il s’adresse particulièrement aux trentenaires qui ont connu ce bouleversement dû à l’arrivée d’internet. Le film parle de cette génération "Start-Up" et d’ailleurs la scène où les frères Winklevoss vont voir le doyen de l’université marque bien cette divergence de point de vue. C’est même dit clairement dans leur discussion : avant, les jeunes cherchaient un travail, maintenant, ils préfèrent le créer eux-mêmes. Et à travers le personnage de Mark Zuckerberg, on s’aperçoit que cette nouvelle génération n’a pas les épaules pour porter leurs propres projets. Zuckerberg n’est qu’un grand ado qui apporte plus d’importance à la façon dont on le perçoit qu’à tout cet argent qu’il brasse sans le savoir. On voit d’ailleurs bien lors de la scène de la boite de nuit que lui et Sean Parker sont foncièrement différent. Lui est un requin arriviste qui a laissé passer sa chance avec "Nabster" et qui est bien décider à avoir sa part du gâteau avec "Facebook" …

Je finirai en parlant bien évidemment de la bande originale du film qui est vraiment magnifique et qui mérite amplement l’Oscar cette année. Après avoir composé la BO de The book of Eli, Trent Reznor et Atticus Ross collaborent cette fois-ci à cette nouvelle BO qui s’inscrit dans la lignée de certaines de leurs compositions pour Nine Inch Nails. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette musique participe grandement à l’ambiance du film et elle reste en tête bien après la fin du film. Une vraie réussite !

Au final, ce huitième film de David Fincher n’est peut-être pas le plus abordable mais il fait clairement partie de ses meilleurs. La qualité d’écriture, de mise en scène et d’interprétation y est indéniable et je suis persuadé que le film va se bonifier avec le temps. Pour ma part, je n’en suis qu’à la troisième vision pour le moment.

[zack_]

Ah ouai sacrée critique! Pour un film récent tu dois être le seul à l'avoir autant vu! Une bonne surprise ce film qui pourtant sur le papier n'avait rien de transcendant.

[Waylander]

Je suis totalement d'accord même si je lui ai mis bien plus. Hâte de le revoir en bluray celui-là.

[jean-michel]

belle critique! un film que je verrais bientôt motivé par ton texte!

[nicofromtheblock]

HARRY BROWN
Daniel Barber - 2009
7/10

Pour son premier film, le réalisateur anglais Daniel Barber frappe un grand coup. S'inspirant de faits divers, il nous livre une vision de la banlieue anglaise assez peu reluisante. A travers son histoire, il fait le point sur ces quartiers gravement touchés par le chômage qui sont propices au traffic de drogue et à la petite délinquance.

En effet, on suit ici l'histoire d'un vieil homme à la retraite vivant dans un quartier difficile de Londres. Ancien agent des forces spéciales, il passe son temps entre les visites auprès de sa femme à l'hôpital et des parties d'échec avec son meilleur ami. Il évite autant qu'il peut les ennuis et vit sa vie en fermant les yeux sur l'univers qui l'entoure. Jusqu'au jour où sa femme va mourir et que son meilleur ami va se faire mortellement agressé. Se retrouvant tout seul, il va peu à peu se lancer dans une quête de vengeance.

Suivant les codes du "vigilante", le film suit la démarche de cet homme qui va tomber dans un engrenage de violence au départ malgré lui. En effet, c'est une agression par un junkie qui tourne mal qui va l'engager dans cette voie de justicier de l'ombre. Loin de l'image du superhéros, ce personnage est un homme détruit par les évènements successifs qui lui sont arrivés et qui se heurte à l'incapacité de la police à rendre justice. Il va donc trouver son salut par une vengeance personnelle.

Le réalisateur arrive parfaitement à mettre en place un ton intimiste en prenant le temps de présenter son personnage principal. Puis les situations s'enchainent de façon à ce qu'on ait l'impression qu'elles suivent une logique irréfutable. C'est ce rythme lent calqué sur celui de son héros qui rend le film si spécifique et le démarque des autres "vigilante" bien nerveux. Cela n'empêche pas au film d'avoir ses quelques scènes de tension comme cette visite chez un dealer complètement camé qui se transforme en tirs croisés.

Le film n'est pas si loin que ça de Gran Torino mais ce qui fait la différence entre les 2 films, c'est la crédibilité de son héros. Là où Clint Eastwood semblait en total surjeu, Michael Caine arrive à rester vraiment sobre et c'est lui qui tient le film sur ses épaules. Malgré son physique de petit vieux, il dégage un charisme indéniable tout en étant profondément humain. A ses côtés, Emily Mortimer n'est pas mauvaise mais son rôle de flic est quand même bien secondaire. Quant aux jeunes, ils sont tout à fait crédibles en jeunes délinquants. Ben Drew a une belle présence et Jack O'Connell confirme après ses rôles dans This is England et Eden Lake. Enfin, c'est dommage que Liam Cunningham n'ait pas un rôle un peu plus conséquent ...

Au final, Daniel Barber arrive à nous livrer un premier film plutôt bien maitrisé. Il y aura toujours des détracteurs pour trouver que le sujet du film est ambigu mais c'est inhérent au genre et je trouve que c'est intelligemment abordé. Un film sans concession bien porté par son acteur principal.

[Heatmann]

ouaip , le torino de caine

[nicofromtheblock]

THE DINNER
Jay Roach - 2010
6/10

La comédie de Francis Veber, Le dîner de cons ayant tellement bien marché, les américains ont décidé d’en faire un remake. C’est Jay Roach, déjà réalisateur de la trilogie Austin Powers et de Mon beau-père et moi, qui est aux commandes de ce remake et on peut dire que ce film arrive à rivaliser avec son modèle.

Autant le dire tout de suite, le film est un copié-collé de l’original à quelques détails près. L’action a juste était transposée à New York mais le fond reste exactement le même. Au lieu de faire des maquettes en allumettes, le héros empaille des souris et en fait des tableaux. Comme dans son modèle, le jeune cadre qui va d’abord le choisir pour participer à un "dîner de cons" organisé par son patron va finir par s’attacher à lui.

Dans l’original, je trouvais que Jacques Villeret jouait très naturellement le mec simplet. Ici, nous ne sommes pas du tout dans le même registre : Steve Carell en fait des tonnes au point que ça tourne au "Steve Carell Show" par moments mais si on aime l’acteur, on ne pourra qu’apprécier sa prestation. De sa rencontre avec Paul Rudd lors d’un accident de voiture jusqu’au repas final en passant par les différents quiproquos impliquant sa petite amie, l’acteur semble vraiment s’amuser de son personnage de simple d’esprit qui est toujours à côté de la plaque.

Paul Rudd, quant à lui, joue toujours le même genre de rôle : ce personnage de gendre parfait lui colle à la peau. Même s’il se laisse embarquer dans ce jeu incongru pour obtenir les faveurs de son patron, on sent bien qu’il a un bon fond. Dans les seconds rôles, on retrouve Jemaine Clement ( Gentlemen Broncos, Flight of the Conchords) en artiste complètement barré, Zach Galifianakis (Very bad trip)en inspecteur des impôts qui a volé la copine de Steve Carell et Chris O’Dowd (The IT crowd) en escrimeur aveugle.

Pour ce qui est du casting féminin, c’est la charmante Stephanie Szostak qu’on retiendra dans le rôle de la petite amie de Paul Rudd et attaché de presse de Jemaine Clement. Quant à Lucy Punch qu’on a déjà vu récemment dans le dernier Woody Allen, elle joue parfaitement la blonde complètement débile qui essaye de reconquérir son ex avec l’aide involontaire de Steve Carell …

On a bien sûr le droit à morale déjà présente dans Le dîner de cons à savoir « On est toujours le con de quelqu’un d’autre » mais elle est amenée de façon pas trop lourde. Il faut dire que la scène finale du repas est franchement bien marrante et qu’on pourra donc laisser passer la toute dernière scène où le héros se réconcilie avec sa copine.

Au final, voici un remake plutôt sympathique qui laisse la part belle à Steve Carell et celui-ci semble bien en profiter. Le film original était déjà une bonne petite comédie sans grande prétention, il ne faut donc pas s’attendre à voir un chef d’œuvre ici mais juste un film qui nous fait passer un bon moment sans prise de tête.