7.5/10
The Way Back de Peter Weir - 2010
Alors qu'on a un nouveau Denis Villeneuve tout les 2 ans, la carrière de Peter Weir est au point mort, bon en même temps vu son âge c'est pas forcément une surprise mais c'est bien dommage quand on voit la qualité de ses 2 derniers films qui restent 2 très grands films d'aventure.
Il signe ici un beau film alors il y a quelques petits défauts genre annoncer d'entré combien il y aura de survivants, alors oui c'est une histoire vraie mais c'est plus relou qu'autre chose à c'est dommage et même si y a des sérieux doute sur la véracité du récit on s'en fout un peu l'important étant d'avoir un bon film.
Y a le respect des langues qui est aussi un peu aléatoire, tout le monde parle anglais même Colin Farrell censé jouer un plouc du fin fond de la Russie, on repassera pour la crédibilité, mais bon ça aussi au final c'est pas réellement gênant.
Le film alterne très bien les moments forts et les passages plus calmes malheureusement Weir se permet quelques ellipses un peu osées genre la scène d'évasion on la voit pas ce qui est quand même bien dommage car bon une scène d'évasion c'est toujours bon à prendre et là ça fait plus grosse facilité que choix narratif, la traversée de l'Himalaya est elle aussi traitée en ellipse bon à la rigueur c'est compréhensible le passage dans le désert était tellement fort que là ça aurait fait un peu redondant et ça aurait vraiment alourdit le film.
Niveau péripétie bein c'est des gars qui marchent pendant 6000 bornes donc c'est pas d'une grande variété ( enfin si car je savais pas qu'il y avait autant de façon de filmer des scènes de marche et pourtant j'ai vu LOTR), c'est linéaire et les gars ne font rien à part marcher et essayer de survivre mais c'est prenant de bout en bout limite on souffre même avec eux entre la vie au Goulag qui ferait passer les prisons turcs de Midnight Express pour le club med, les froideurs de la Siberie, la faim, la soif, le désert de Gobi interminable calvaire qui ferait passer le reste du film pour une promenade de santé ( point culminant du film le passage durant largement plus de 30 minutes et d'ailleurs je suis plutôt septique sur ce passage, car on a pas de repère temporel et leur calvaire dure vraiment et il continue de marcher sans vivre et sans eau ), le film ne tombe jamais dans le spectaculaire pas besoin de rajouter des trucs héroïques improbables ( bon par contre pour une marche de 6000 Km ça manque de rencontre un petit peu ), le film malgré donc une action assez minimaliste se révèle sacrément épique comme ça.
Weir choisit de montrer que les cotés positifs de la nature humaine, ici c'est pas chacun pour sa gueule, on partage sa bouffe, on s'entraide, on se porte, le désir de survivre est plus fort que tout et tout ça sans éprouver le besoin de parler ( excellente petite scène avec Saoirse Ronan qui parle avec tout le monde et se rend compte qu'ils ne se connaissent même pas ), même le plus dangereux du groupe se révèle être un "bon" gars, le cannibalisme est juste évoqué rapidement, du coup sans qu'on s'en rende compte on s'attache à ce petit groupe et chaque disparition est un déchire coeur, les relations entre les personnages sont ici très pudiques, celle entre Haris et Ronan est vraiment réussie alors qu'ils ont très peu de scènes ensemble.
Le film est beau ( mais vraiment ), la caution national geographic est pas là pour du flan, les scènes de mort ou d'abandon sont ici traitées sans pathos, ça se révèle vraiment poignant sans avoir besoin d'avoir recours aux grosses ficelles.
Weir a un putain de sens du cadre alors oui avoir des paysages naturel de toute beauté ça aide mais encore faut il savoir les mettre en valeur ( et avoir une belle photo qu'il y a ici ) et là c'est vraiment de toute beauté, y a un plan dans une grotte en forme de visage vraiment magnifique, la découverte de la muraille de Chine est aussi très révélateur du film c'est filmé super sobrement, et les nombreux plans de marches sont visuellement splendide alors oui c'est peut être cliché ce genre de plan mais ici ça marche carrément.
Le casting est emmené par un Ed Harris royal il a même pas besoin de parler tellement il en impose, Jim Sturgess est un acteur médiocre et au début des 10's on voulait l'imposer comme premier rôle dans plusieurs films mais il va vite retomber dans l'anonymat ici il est tout juste correct, Colin Farrel dans ce genre de personnage est forcément bon et on le film est un poil moins bon quand il disparait du récit et c'est là que l'humanisme de Weir est un peu too mucj car le côté dangereux du perso est pas assez exploité.Saoirse Ronan à cette époque on l'annoncait comme une future grande mais elle a pas vraiment confirmé pour le moment, le reste du cast à part Mark Strong qui a un petit rôle et un des mecs de Vikings.
Après l'excellent
Master & Commander Weir confirmait que le cinéma d'aventure ( avec un grand A à la David Lean et là en 2 films (et y a Gallipoli avant aussi) il s'imposait comme un ( le seul ? ) des ses plus dignes héritiers ) un genre dans lequel il était donc très à l'aise, il termine sa carrière ricaine (qui avait très mal commencé avec le mauvais Witness) sur un très beau film.