The Expendables |
Réalisé par Sylvester Stallone
Avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Eric Roberts, Terry Crews, Mickey Rourke, Randy Couture, Steve Austin, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger, Gisèle Itié, David Zayas
Action, USA, 1h44 - 2010 |
7,5/10 |
Résumé : Ils n’ont jamais connu d’autre mode de vie que la guerre. Ils n’ont de loyauté qu’envers les membres de leur propre équipe. Ce sont les Expendables…
Autant le dire tout de suite, s’il n’était pas doté d’un tel casting, The Expendables serait à classer directement parmi les films anecdotiques, tant le scénario est bancal. Mais voilà, l’effet nostalgique fonctionne à merveille. Du coup, on ressent un vrai plaisir coupable à retrouver quelques unes des stars des Films d’action des années 80, 90 et 2000 associées à de vrais athlètes.
Le premier atout du film, ce sont donc ses acteurs. Stallone en grande forme, dans le rôle d’un meneur charismatique et respecté par ses hommes. Il assure encore bien côté combat malgré ses 64 ans ! Statham, l’expert en lancé de couteau, entre coolitude et férocité. Lundgren qui impressionne dans le rôle du mercenaire incontrôlable. Eric Roberts dans le rôle du Bad Guy, un registre qu’il connait bien et qu’il maitrise parfaitement. Il est entouré d’un général d’opérette dérangé interprété par David Zayas et de sa montagne de muscle personnelle, Austin.
Si le casting, c’est le grand atout du film, c’est aussi la première déception. Dommage de réunir un tel casting et de le sous-exploiter à ce point. Car The Expendables est beaucoup plus l’histoire d’un duo de choc, Stallone/Statham que d’une équipe de choc. Le talent de Jet Li est franchement sous-exploité. Certes il est doué avec un flingue, mais ce n’est vraiment pas dans ce registre qu’on aime à le voir. Le combat Lundgren/Li : une blague surréaliste. Qui peut croire que Lundgren tiendrait plus d’une minute face à Li !!! Il en va de même pour Couture et Austin dont les talents ne peuvent s’exprimer que lors de la bataille finale. La prestation de Rourke ne m’a pas convaincu. Quand il trouve un registre, il en use et en abuse. Du coup ça devient agaçant. La philosophie de comptoir du vieux mercenaires, aux allures de clochard, devenu tatoueur qui regrette les massacres auxquels il a participé et qui n’a pas eu la chance de trouver une rédemption, ça prête plus à l’indifférence qu’à l’apitoiement.
Deuxième atout du film : The Scene, the Gimmick. La rencontre entre les trois super stars de l’action 80’s, Stallone/Willis/Schwarzie, dans une église, comme si ces trois là, ne pouvaient se voir que dans un lieu consacré, sous peine de s’entretuer. Un moment d’humour fait de non-sens, de vannes, de mimiques et de petites phrases sibyllines en référence aux carrières des uns et des autres. Franchement pas utile à l’histoire, mais tellement essentielle pour tous les fans des films d’actions des années 80. On sent qu’ils rigolent intérieurement de leur private joke et nous on explose de rire tout court. 2 minutes sur un nuage !
Le troisième atout du film : son long final explosif rythmé de scènes de combats spectaculaires. Un pur plaisir fun et décomplexé. Stallone est généreux quand il s’agit de tout faire exploser et il ne fait pas semblant. Ce sont de vrais effets pyrotechniques, pas du CGI. Le talent de chaque mercenaire peut enfin s’exprimer, dans un montage nerveux qui les suit au plus près. Le combat Couture/ Austin, tout simplement dantesque et sauvage. Un final d’anthologie qui nous laisse béat. La scène d’introduction sur le cargo est aussi un grand moment qui oscille entre humour et action. Balles qui sifflent et qui coupent un homme en deux, visée laser, vision infra-rouge… le ton semble donné pour un film d’action non-stop, mais ce ne sera pas tout à fait le cas.
The Expendables ne souffre pas d’un scénario basique, mais de beaucoup trop de longueurs et de vides entre quatre scènes d’action. Pourtant le film est plutôt court ! Du coup on picole en groupe, on philosophe dans un garage, on se mesure au lancé de couteau… il faut bien faire passer le temps. Le sommet de l’histoire inutile : la love story de Christmas. Par ailleurs, le ponpon de l’insipide est atteint dans la relation entre le dictateur et sa fille. On se croirait dans un mélo !
Le film hésite donc à trouver sa voie, entre un hommage assumé aux films des années 80 avec des répliques à deux balles, son humour, son lot de gros flingues, d’explosion et de testostérones ; et la volonté de s’engager sur un discours plus sérieux concernant la vie de mercenaire et son manque de moralité.
Du côté de l’hommage décérébré et fun, c’est totalement réussi, du côté du pathos c’est loupé ! Faire un hommage aux Actioners des décennies passées, c’est sympa, adopter leurs pathos lourdingues, c’était pas indispensable.
Reste un divertissement de grande classe dont on attend la suite avec impatience, malgré ses défauts.