Les Salauds dorment en paix Akira Kurosawa - 1960
Je suis un poil déçu ( Kuro oblige m'attendais a un très grand chef d'oeuvre et c'est juste un très bon film, ce qui est déjà bien ).
La fin en anti-climax est excellente même si ça tire un poil trop en longueur ( le film est d'ailleurs vraiment lent dans l'ensemble et certaines scènes ont tendance a un peu trop durer, on sent un peu les 2h30 ), j'adore la longue intro de 20 minutes avec le mariage ( que Coppola a dut voir, d'ailleurs Kuro est une des influences majeurs de Coppola ) et les journalistes qui par leurs commentaires présentent tous les protagonistes et les enjeux du film, la cérémonie pose l'ambiance avec un malaise très pesant et on sait direct que le film ne sera pas joyeux
Marrant aussi de voir que Mifune le perso principal du film a sa première ligne de dialogues après seulement 40 minutes de film ( je trouve ça assez couillu ), bien entendu aujourd'hui le script a un air de déjà vu mais ça reste un script quasi exemplaire, oui y a une petite facilité que j'ai du mal à accepter genre Wada déclarer mort alors qu'il y a même pas de corps c'est clairement un gros raccourcis un peu gênant surtout que le personnage joue un rôle important dans la vengeance de Nishi et c'est un brin trop manichéen ( ce qui très Kuro dans l'esprit car c'est un cinéaste profondément humaniste ) mais c'est aussi une charge contre le Japon de l'époque gangréné par la corruption, et puis c'est rattrapé par le traitement que Kuro accorde à la vengeance, se venger c'est pas facile même si on a un plan parfait ( car pour le coup le plan est parfait ), tuer quelqu'un ça se fait pas en claquant des doigts surtout quand en plus on tombe amoureux de la fille ( pas jolie ) de sa victime et le perso de Mifune va s'en rendre compte et c'est ce qui le conduira à sa perte.
J'ai bien comment le plan parfait de Nishi se met en place et comment il va se faire démasquer.
Bon la réalisation c'est Kuro donc que dire de plus, on a du scope ( tohoscope que ça s'appelle là ) de toute beauté et des cadres à tomber ( la scène ou Nishi et son pote évoque leurs souvenirs de guerre est magnifique ) et le N/B a ici trouvé son maitre absolu.
Toshiro Mifune toujours entrain de siffloter un petit air très Léonien ( même dans ce film noir on ressent l'influence de Kuro sur Leone ) livre une performance de premier ordre dans un registre très sobre et très intériorisé ( le gars de toute façon c'est un génie y peut tout jouer ), le reste du casting est très bon avec plein de monde que j'ai déjà vu ailleurs mais dont je retiens pas les noms.
La BO de Sato, et là y a même pas besoin de finir la phrase car Sato rime toujours avec excellence.
Un excellent film noir du sensei du cinéma car il est toujours utile de rappeler que Kurosawa est une des sources majeurs du cinéma "moderne".
8,25/10