[groo] Mes Critiques en 2011

[Scalp]

Oui c'est vrai mais le film dépasse le statut de bon film pour celui de classique ^^

[groo]

On achève bien les chevaux (Sidney Pollack - 1969) 7,5/10

Pendant la crise, en Amérique, on organise pour amuser les badauds des marathons de danse. S'y réunissent des dizaines de miséreux attirés par la perspective de repas gratuits pendant le marathon ainsi que par le prix attribué au vainqueur. On suit, parmi la foule qui s'inscrit, le parcours de Gloria et Robert, qui tiennent tout au long de cette terrible épreuve qui s'étend sur plusieurs semaines...

Une terrible réalité sociale


People are the ultimate spectacle

Le film de Sidney Pollack doit en partie sa réussite à son réalisme : la dureté des règles du "jeu" impressionne. Ainsi, les marathoniens doivent danser en permanence, ne bénéficiant que de pauses de 10 minutes toutes les deux heures. On voit vite les conséquences d'un tel rythme sur les participants, qui apprennent à dormir en dansant (notamment en s'appuyant sur leur partenaire), à s'endormir en quelques secondes, à réorganiser leur vie sur ce nouveau et terrible rythme. La description de la fatigue croissante des participants est convaincante.
De même, on assiste à un véritable défilé de la misère humaine : acteurs au rabais rêvant qu'on les remarque, marins trop vieux pour bourlinguer, couple miséreux fantasmant sur la récompense... La liste est longue, et Pollack laisse chaque personnage se dévoiler, se révéler, avec une vérité qui touche juste.

Un style réaliste et en rupture

La mise en scène joue la carte de la modernité (moins sensible pour un spectateur contemporain, mais en 1969, ça devait vraiment changer) par une caméra souvent portée à l'épaule. Si l'ensemble du récit est filmé de façon traditionnelle, certaines séquences, notamment les poignantes épreuves rajoutées au marathon pour épicer le spectacle, sont filmés caméra au poing. Flous, gros plans, coupures sèches dans le mouvement... Ces épreuves, organisées les samedi soirs, visent à créer l'évènement : il s'agit d'une course entre les participants, dont les 3 couples les plus lents seront éliminés. S'ensuivent alors les moments les plus poignants du film, où courent ces gens, épuisés et désespérés, avec l'énergie du désespoir... Le choix de filmer ces courses caméra à l'épaule rajoute au sentiment d'urgence, à la tension, et se révèle une excellente idée de mise en scène.
Inversement, la structure du film intercale dans le récit, de temps à autres, des séquences tirées du "futur" (tout le film serait donc un immense flashback). Très brèves, stylisées en ombre et lumières, ces brèves séquences viennent ajouter un inutile sentiment de pessimisme au film, et révèlent qu'il finira mal. Avait-on besoin de ces coupures ?? A mon sens, elles n'ajoutent pas grand chose et cassent la progression du récit.

Un pessimisme tragique

La noirceur du film est réellement frappante. Rocky, l'organisateur du marathon, est d'un cynisme à toute épreuve : pour lui, il ne s'agit que d'un spectacle à mettre en scène, le spectacle de la misère humaine. Les gens, frappés par leurs malheurs, viennent ici voir des gens plus malheureux encore qu'eux, pour repartir en se sentant mieux.
L'héroïne elle-même, incarnée par une excellente Jane Fonda, est d'un pessimisme redoutable : elle incite une femme enceinte à ne pas garder son enfant (comment le nourrirait-elle ?), elle reste consternée par ses collègues, méprise ceux qui lui trouvent un sponsor... Bref, c'est un personnage marqué par le malheur, dont on ne saura au final pas grand chose. Inversement, son partenaire, moins sombre, sera progressivement contaminé par cette vision sombre, jusqu'à ce que le malheur s'abatte sur lui.

Au final, on achève bien les chevaux est un film très sombre, qui évoque un aspect peu connu de la crise des années 30, et interroge le spectateur qui, lui même, vient voir des gens plus malheureux que lui. En dehors des choix de structure évoqués plus haut, on pourra regretter, peut-être, un excès de pessimisme dans le film. Mais celui-ci reste un grand moment de cinéma, et un film qui marque.

[groo]

SMITH LE TACITURNE (Leslie Fenton - 1948) 8/10

Luke "Whispering" Smith, agent de sécurité pour les chemins de fer, doit revenir sur les terres de sa jeunesse pour rétablir la sécurité. Il retrouve son vieil ami Murray Sinclair (Robert Preston) et sa femme Marian (Brenda Marshall), dont il fut autrefois épris. Alors qu'il avait fui la région, il est à présent obligé de revenir pour surveiller son vieil ami, qui semble avoir de bien mauvaises fréquentations...

Un western classique

Whispering Smith est un western tout ce qu'il y a de plus classique : moral, rapide, récit toujours tragique d'un héros (au sens mythologique du terme) qui chasse le chaos et instaure la loi. Alan Ladd, droit et inflexible, campe un héros moralement irréprochable, à la réputation bien assise : on l'appelle whispering Smith parce que les bandits qu'il poursuit finissent toujours par l'entendre murmurer dans leur oreille de se retourner doucement, parce qu'il ne lache jamais sa proie.
L'intrigue s'ouvre sur une poursuite d'une bande de frères aux gueules patibulaires à souhait, et les échanges de coups de feu sont rapides, mortels, spectaculaires. Le récit s'ouvre alors, et l'on prend connaissance des relations de Smith avec les divers protagonistes du film, notamment Murray, qu'on a rencontré sous son plus beau jour, mais qui se révèle plus ambigu, sous le coup d'influences néfastes...
Les enjeux moraux sont clairs et identifiés, mais on n'en n'éprouve pas moins de tension : on comprend la colère de Murray, sa révolte face à un patron qui ne respecte pas les traditions. On comprend aussi et surtout la mécanique infernale de course en avant qui l'entraine vers le crime... Sur ce canevas, le film prend vite une tournure tragique.

Un technicolor flamboyant


Des couleurs flamboyantes et des plans très composés

Visuellement, le film est de toute beauté. La copie du dvd rend parfaitement les couleurs vives du technicolor, ici superbement agencées. Si l'on rajoute à ça des effets de mise en scène inventifs et ludiques (des travellings et des fondus qui s'enchainent de fort belle façon), on se trouve vite emballé par le récit. Par ailleurs, la cinégénie des paysages, de la voie de chemin de fer, des combats au révolver achèvent de faire de ce western un excellent film. Leslie Fenton sait placer sa caméra, diriger ses acteurs, rythmer son film.

Une belle tension dramatique

Mais si le film est une telle réussite, c'est avant tout pour son excellent casting. Robert Preston est parfait en méchant ambigu, qu'on ne peut pas vraiment détester, et c'est au final la lutte déchirante entre deux frères à laquelle on assiste : la mise au pas d'un garçon qui n'a pas eu de chance... Alan Ladd se révèle fort charismatique, et il incarne un héros au regard clair parfaitement crédible, tout comme l'est sa relation avec Brenda Marshall. On se demande d'ailleurs souvent si la fin que l'on pressent est vraiment inévitable. Enfin, on ne saurait passer sous silence la compagnie de seconds rôles qui donne vie à l'univers du film, père et mère de substitution, amis qui forment comme un choeur à cette tragédie grecque, des seconds rôles attachants et fort bien caractérisés.

Au final, Smith le taciturne est un excellent western classique, visuellement remarquable et au récit bien mené, peu connu pourtant, que je recommande chaudement aux amateurs.

[Waylander]

Toujours pas vu la Grande évasion mais je suis très tenté vu les critiques, le cast et l'histoire. J'avais adoré Papillon.

[Hannibal]

La grande évasion c'est vraiment super, il faut vraiment que tu le vois rapidement

[groo]

La grande évasion est sans doute moins lyrique que Papillon, mais c'est vraiment un film qui vaut le coup. Steve Mac Queen a enquillé une jolie série d'excellents films, sur cette période...

[Scalp]

Toujours pas vu la Grande évasion mais je suis très tenté vu les critiques, le cast et l'histoire. J'avais adoré Papillon.

Sur le fond Papillon est un peu plus fouillé mais la Grande Evasion reste meilleur car son cast envoie du lourd et c'est super fun ( mais aussi touchant, quand j'étais gamin ça me faisait chier de voir certains échoué ).

[Milkshake]

Je confirme On achève bien les chevaux c'est un bon film ça rentre dans le top 3 de pollack avec Les trois jours du condor et Out of Africa.

[Scalp]

Out of Africa je le classerai plus dans les mauvais ( voir très mauvais ) Pollack

[Milkshake]

C'est parce que tu as pas coeur c'est tout, c'est une belle histoire avec un duo d'acteur à leur sommet, après la réal de Pollack est oubliable comme dans tout ses films.

[Scalp]

C'est pas vrai y a pleins d'histoire d'amour que j'aime bien : True Romance, The Killer, Blade 2, Conan ...

[Waylander]

[Heatmann]

Je confirme On achève bien les chevaux c'est un bon film ça rentre dans le top 3 de pollack avec Les trois jours du condor et Out of Africa.

oula attention tu dit une connerie la !! les 3 jour du condor ok , biensure , c est meme son meilleur film , on acheve les cheveaux c est pas mal , mais alors out of africa pour le coup , et venant de toit ca m etonne , c est vraiment la grosse meringue hollywoodiene fadasse, et pis surtout tu oublie donc JEREMIAH JOHNSON qui est un putain de super film et explose out of africa et l un des tout meilleur pollack de loin , et pis le yakuza avec mitchum aussi c'est mieux

[groo]

Metallica Some kind of Monster (Joe Berlinger & Bruce Sinofsky - 2004) 8/10

En 2003, le groupe Metallica se réunit pour enregistrer un nouvel album. Ils décident de faire filmer leur travail : ayant récemment perdu un bassiste (Jason Newsted, après une dizaine d'année passée avec le groupe, a décidé de faire cavalier seul), les trois membres restant décident de changer de méthode de travail. Ils embauchent un thérapeute spécialisé dans le management des "groupes à fort égo", équipes sportives ou groupes musicaux, et se retrouvent pour écrire ensemble les nouvelles chansons, là où auparavant le guitariste et chanteur James Hetfield faisait le travail de façon unilatérale. Entre l'entrée du chanteur en désintoxication et les différentes crises que la nouvelle situation provoque, le documentaire révèle la difficile cohabitation de collaborateurs forcés qui doivent gérer 20 ans de vie professionnelle commune.

Un documentaire sur la dynamique de groupe

Autant commencer par préciser que je ne suis pas spécialement amateur de Metallica (je serais incapable de citer 3 titres d'eux), mais que le documentaire vaut bien mieux qu'un simple collector pour groupies. En effet, on étudie ici les tensions, les rancoeurs, les peurs de trois personnes qui se connaissent depuis longtemps, et, derrière le show et la célébrité, sont, comme bien souvent les artistes, des hommes en proie au doute, à l'inquiétude, à la frustration occasionnelle. Par ailleurs, de leurs relations dépend la vie du groupe qu'ils ont créé, ils sont bien obligés, d'une certaine façon, de travailler ensemble s'ils veulent que le groupe continue à exister.
En posant leur caméra tout au long des 2 années et plus que prendra la gestation du nouvel album, Joe Berlinger & Bruce Sinofsky finissent par recueillir des rushes passionnants : les musiciens jouent le jeu et se révèlent avec une désarmante et touchante sincérité. Des enjeux créatifs (on voit souvent le groupe travailler sur des morceaux) à ceux de la vie personnelle (comment gérer vie familiale et travail musical), en passant par la difficulté à se parler, la caméra reste à la juste distance, et l'on voit le conséquent travail qu'accomplissent les musiciens.

Des personnalités attachantes


Alors, mes paroles, elles sont bonnes ou elles sont géniales ?

Le documentaire prend bien le temps de présenter chacun des musiciens ici en jeu, avec ses gouts (l'un aime les émotions fortes, l'autre collectionne les peintures), sa famille, sa personalité. On croise un thérapeute professionnel qui finira par perdre sa perspective professionnelle, ce qui est intéressant, d'anciens musiciens du groupe, et la relation ambivalente qu'ils entretiennent avec lui. Seul le producteur du disque, qui jouera aussi le rôle du bassiste en attendant que le groupe en embauche un autre...
Au final, on s'attache à chacun, et on se prend complètement au jeu...

Un récit passionnant


Entre deux prises de tête, ça travaille tout de même dur...

Enfin, la structure du documentaire, qui prend deux heures, en fait un film prenant : on commence avec une présentation des différents intervenants, ils se réunissent pour enregistrer, ça se passe assez mal, le thérapeute introduit des pistes de travail, et hop ! Disparition de James Hetfeld en cure de désintoxication. S'ensuit une période trouble, où l'on interroge chacun, où l'on revient sur le passé du groupe, son identité. Bref, lorsqu'Hetfeld revient, on est "fin prêt". Et lui aussi, qui a appris à réorienter ses priorités, à se recentrer sur sa famille (s'interdisant des plages de travail de plus de quatre heures). S'ensuivent de longs et difficiles échanges, assez émouvants, puis, petit à petit, prend forme le nouvel album. On choisit son titre, on sélectionne le bassiste. Le spectateur est alors tout acquis au groupe.

Au final, ce documentaire est une plongée passionnante dans la vie d'un groupe au sommet de son succès, une reflexion sur la coexistence forcée dans le travail créatif, mais aussi le récit très prenant de la création d'un disque. Un peu inquiet, parce que pas fan de métal, je me retrouve agréablement surpris, et convaincu par le film (musicalement c'est autre chose).

[Waylander]

Je confirme On achève bien les chevaux c'est un bon film ça rentre dans le top 3 de pollack avec Les trois jours du condor et Out of Africa.

oula attention tu dit une connerie la !! les 3 jour du condor ok , biensure , c est meme son meilleur film , on acheve les cheveaux c est pas mal , mais alors out of africa pour le coup , et venant de toit ca m etonne , c est vraiment la grosse meringue hollywoodiene fadasse, et pis surtout tu oublie donc JEREMIAH JOHNSON qui est un putain de super film et explose out of africa et l un des tout meilleur pollack de loin , et pis le yakuza avec mitchum aussi c'est mieux

Jeremiah Johnson quelques détails qui me gavent (l'attaque des loups) mais c'est vraiment un excellent film. Aujourd'hui je monte à Paris pour voir True Grit et je pense que si je le trouve en occaz dans une boutique je le prend direct.