CUJO
(ne vous fiez pas aux affiches)
Je ne me souviens plus du roman de Stephen King mais je dois dire que le film est surprenant et c'est loin d'être la boucherie gratuite à laquelle je m'attendais.. Dans le genre, je n'avais u que Max le meilleur ami de l'homme (dont , pré-ado,j'étais fan )et même si celui-ci est plus rythmé et plus violent il n'arrive carrément à pas à la cheville de Cujo qui est avant tout un drame familial traité avec légèreté (trop? les bases du scénario sont quand même peu intéressantes et le développement est assez minable. C'est vite limité et trop basique) et sans grands acteurs pour donner un véritable cachet au film mais avec les moyens du bord, Jan de Bont à la photo et un vrai fond mis en valeur par la mère de famille et convaincante Dee Wallace qui préfigurait sans doute la Walkyrie des futurs survival où l'aspect physique abimé et les vêtements sales, déchirés et tachés de sang soulignent grandement le retour aux sources, l'instinct animal, le désir profond de survivre en oubliant les principes, la morale et les compromis. Un désir ardent de protéger sa progéniture en s'oubliant.
D'ailleurs la mutation du chien trouve écho dans celle de la femme. Cujo devient bestial suite à la morsure d'une chauve-souris et elle le devient suite à une morsure de cujo mais surtout à cause de l'acharnement du chien et sa patience.
Le suspens lié au chien Cujo est vraiment bien mis en scène (les musiques jouent énormément et il ya 2-3 ralentits efficaces surtout le dernier face à face) et comme le roman (ça je m'en souviens), l'histoire se penche surtout sur une famille américaine aisée où tout va pour le mieux en apparences (un mari parfait, un fils sympathique qui affronte ses peurs, une belle maison, une bonne situation) mais adultère il y a.
Une deuxième famille est aperçue en surface (dommage car le contraste avec la précédente était sympa) à l'opposé de l'autre : vie rurale, grange, garagistes et pauvres. C'est avec eux que vit Cujo, gros Saint-Bernard à l'allure pataude et gentille...Mordu par une chauve-souris il va peu à peu s'éloigner des gens, grogner et se reclus dans l'ombre ou la brume. Chaque bruit alentour va le pousser peu à peu à s'isoler et se faire envahir par la rage. Le chien est vraiment crédible. La montée de l'angoisse est réussite et les combats avec le chien ont à peine vieillit. on y croit vraiment ça fait pas toc joue-joue avec Cujo et nus on accélère en post-prod . C'est brut et glauque (l'allure du chien est hallucinante). Voir ce Saint-Bernard perdre peu à peu l'éclat de es poils pour devenir un être avide de sang, boueux, sale et comme sortit des entrailles de la terre qui a vu naître sa version devil (la sorte de grotte).
C'est dommage que le traitement manque de profondeur mais pour un film de ce genre ce n'est pas la partie la plus importante qui est le hui-clos psychologique et presque insoutenable.
Les 30 dernières minutes sont vraiment intenses et même la réalisation se permet des mouvements de caméra sympas. Le film n'est pas trop statique et mis à part une photo qui aurait mérité plus de ténèbres, plus de scènes de nuit, le reste n'en demeure pas moins quasi virtuose.
Visuellement il y a quelques clins d'oeils au fantastique mais c'est très bref.
Cujo est le monstre que doit combattre et tuer une pêcheuse pour trouver le pardon et le salut. Le chien-démon est comme un gardien dont la présence frustre et pousse à bout deux personnes enfermées dans une petite voiture.
John Carpenter aurait réalisé l'original je suis sur que ça aurait été mieux niveau ambiance et écriture.
7.5/10