Le Parrain de Francis Ford Coppola
Ecran noir, la trompette du thème principal résonne le ton s’inscrit The Godfather sera solennelle et grave. Francis Ford Coppola nous introduit en pleine obscurité un américain d’origine italienne venant raconter l’horreur que sa fille a vécu, on découvre qu’il vient implorer le parrain de son aide à travers un dézoom ingénieux. Marlon Brandon mâchoire proéminente impose une aura charismatique qui s’alliera à une interprétation fascinante emmenant The Godfather vers la référence ultime du film noir.
La première chose remarquable de ce long métrage sa précision chirurgicale en terme de montage, le film démarre avec ces nombreuses demandes montré en parallèle avec la célébration d’un mariage festif et joyeux ou le frank sinatra local vient faire chauffer sa voix pour avoir le privilège de faire une requête hollywodienne au parrain. Les racines italiennes de cette réunion viendront aiguayer les échanges graves qui se déroulent sous les yeux d’un fils distant qui a préféré se battre pour la nation. Coppola délivre une palette de portraits porté par ses propres origines.
La force de cette longue introduction, posé les caractères de chacun. La grande famille de nouveau au complet va devoir faire face au facteur qui va fondamentalement changer leur fond de business : l’apparition de la cocaïne. Les valeurs soit disant respectable venant d’hommes qui ont du sang sur les mains sont chamboulé, chacun doit choisir son camp à l’approche d’une guerre entre les cinqs grandes familles italiennes qui dirigent l’ensemble du raquette à l’échelle nationale. L’intimidation prime dans des réunions à la tension palpable.
Une fois le parrain touché, les répliques successives vont amener un engrenage inévitable de violence, les meurtres sont tous mis en scène avec une distance brutale qui leur procure une efficacité totale alors que le coup de feu peut survenir à n’importe quel moment. La méfiance se lit aux coins des regards, les liens du sang en apparence si forts commencent à semer le doute. La statue de la liberté regarde au loin l’histoire d’un pays bercé par la violence.
Le jeune Michael Corleone devra délaisser son premier amour une américaine frêle totalement étrangère à ce monde de gangster, une scène d’hôtel pudique signe d’adieu à une vie révolu, les racines prennent le dessus. La séquence de l’hôpital démontre tout le savoir faire d’un Coppola qui avec peu de chose fait monter le suspense : un cadrage bien pensé, une musique bien placé et le stress communicatif d’Al Pacino. La finesse d’écriture permet de passer de l’attachement du père pour son fils à la corruption policière de l’époque.
Les scènes de repas sont essentielles, là se joue les discordes fratricides et les joutes de pouvoir, Micheal Corleone devra faire ce qu’il a toujours fuit, prendre les devants pour plonger en plein cœur du business familiale adoptant une posture et phrasé proche du père absent, l’idée fait rire l’impulsif James Caan qui se voyait déjà à la tête de l’entreprise. La prise de pouvoir se fait via un fondu enchaîné noir et blanc d’articles de journaux pour nous introduire sous les cris d’enfant la renaissance du parrain.
La Sicile terre aride ou est inscrit la genèse du clan Corleone, Micheal y trouve un havre de paix chaleureux loin de ses terres natales ou il est traqué. Entouré de guérilleros il va trouver en un regard son idéal féminin, le charme pulpeux d’une belle italienne. Une joie et des scènes comiques retrouvées contrebalancé par les disputes conjugales new-yorkaises. Un nouveau drame vient frapper, un coup de trop à supporter.
On ressent tout l’épuisement et la lassitude dans l’attitude du Don, Coppola replonge dans l’obscurité ses protagonistes. Autour d’une table un travelling horizontal présente toutes les forces en présence, le monologue de Marlon Brandon transpire la classe et le respect dans un accord contre nature sceller dans le but de stopper les représailles. Les choses semblent enfin s’apaiser au profit de la reprise économique.
Le parrain à bout n’arrive pas à cicatriser ses blessures, il passe le flambeau à l’enfant qu’il voulait à tout prix protéger celui dont il voyait le potentiel pour faire une grande carrière légitime dans la politique. Un grand regret qui viendra le faucher dans une scène vampirique terriblement touchante au côté de son petit fils. Al Pacino délivre une performance brillante à l’opposé du début du film reprenant fermement les rênes dans une vengeance finale ou il manipule ses proches tels des pantins pour accéder au statut suprême.
Tel un pape, tel un empereur on se prosterne pour embrasser sa main : The Godfather.
10/10