ROBIN DES BOIS ,PRINCE DES VOLEURS
Un des films majeurs de mon enfance, Robin des Bois version Kevin Reynolds porte encore aujourd'hui des qualités indéniables. Très rythmé, très époque, des personnages attachants ,charismatiques, développés et à l'interprétation assurée (bon c'est surtout valable pour Alan Rickman totalement à l'ouest, caricature voulue d'un de "méchants" les plus jouissifs du cinéma), un sens de l'aventure sincère et franchement ça transparait à l'écran que l'équipe à adorer tourner dans ce film. Ils ont du s'amuser royal et pour un film familial et tout public , Reynolds se permet tout de même de placer quelques détails assez glauque voir même malsains (l'introduction, Alan Rickman et la sorcière, l'ambiance de leurs scènes, le meurtre du cousin....).
Un casting au capital sympathique évident (Morgan Freeman, Kevin Costner, Mary Elizabeth Mastrantonio, caméo de Sean Connery, Christian Slater...). Évidemment tout cela est très commercial mais c'est justement une recette clairement assumée (ne serait-ce que par la musique, le rythme, les bons sentiments..). pourtant, le film déborde de fraicheur. On ressort essoufflé mais heureux d'avoir vécu 2h20 d'une pure fresque délicieuse et pas du tout un plaisir coupable puisque c'est bien torché : alors c'est souvent très sobre voir pas recherché du tout mais en terme d'action ,de combat et de rythme c'est très lisible, c'est toujours bien cadré , bien monté, le film vieillit d'ailleurs très bien sur pleins de niveaux.
Au pire il n'y a que 'l"image" , sa texture, les éclairages etc..qui prennent un coup de vieux et encore car étant donné que ça donne un côté réaliste à un Moyen-âge : les décors et paysages suffisent a u film, c'était bien cette époque où tout était vrai. Le film n'a presque pas de prise en studio. Je me demande même s'ils n'ont pas tournés dans de vrais châteaux tant les éclairages et la photo paraissent bruts. On s'y croirait.
Reynolds impose même 2 inserts et un plan qui figure parmi les trouvailles du moment et repris 15000 fois depuis (voir fin de la critique pour le plan)
L'intro figure parmi les scènes qui m'avaient le plus marquées parce que c'était la première fois (il me semble) que je voyais quelque chose d'aussi glauque, malsain et violent alors que le film était tout public. Le coup de la main (même si on voit rien) c'est le truc culte. La barbe, les cheveux longs, les mecs enchainés et pendus, la photo très sombre , le père de robin seul sur son cheval face aux mecs encapuchonnées d'une secte etc...
Ouverture sombre, violente qui trompe le spectateur sur le ton du film
Le film est aussi bourré d'humour (Frère Tuck, la relation Aziz/Robin, le combat avec Petit Jean etc...)
Le film se permet à quelques moments d'être très sérieux (les croisades, le background assez flou de Robin, le choc des religions et des cultures, et on surf avec même avec l'occulte).
Si le film s'était trop pris au sérieux il est clair que tous les ingrédients cités plus haut auraient été de graves défauts et de mauvais choix mais Robin des Bois de Kevin Reynolds assume parfaitement son rôle de film familial aux multiples facettes, mélangeant avec risque certains registres en osant pas mal de choses tout de même (Rickman qui veut violer Marianne, le personnage en lui-même et sa relation avec la sorcière/sa mère etc...). Tout fonctionne, ça manque juste de plus de panache et de personnages secondaires un peu absent alors qu'ils sont cultes dans la légende (Petit Jean très relégué au second plan).
C'est une romance, c'est romanesque , c'est chevaleresque c'est bien.
8/10
The legend...