12 Angry Men (12 hommes en colère) de Sidney Lumet
(1957)
Reconnu comme tous et par tous comme l'un des plus grands films des 50's et souvent comme le meilleur film de son réalisateur, 12 Angry Men a pourtant de quoi effrayer : huit-clos d'une heure et demi durant laquelle ne se déroule que des dialogues endiablés, le premier film de Sidney Lumet à tout de l'expérience anti-cinématographique, se rapprochant bien plus de la pièce théâtrale filmée. Et pourtant...
En racontant le débat houleux de douze jurés chargés de définir la culpabilité d'un fils qui aurait assassiné son père, Sidney Lumet obtient déjà sur le papier quelque chose de véritablement intéressant. Malgré le fait que les rebondissements soient très limités (se limitant souvent à de simples changements d'avis), le film arrive à être passionnant de bout en bout (avec des pics d'intensité comme le coup du couteau ou le monologue du juré extrémiste), ne tombant jamais dans une monotonie qui nuirait totalement au rythme et donc au métrage entier. Avec des dialogues percutants et des personnages tous aussi bien écrits les uns que les autres. Même les personnages en retrait, comme le publicitaire, ont une importance mais pas forcément un acte décisif à faire pendant le film hormis prendre une position. Cela crée une égalité entre chacun qui apporte une possibilité d'identification du spectateur et surtout un réalisme presque troublant où l'Amérique puritaine, où le père est la force absolue, n'échappe pas à la critique de la part de sa jeunesse. Bien entendu, ces personnages ne seraient rien sans un bon casting et force est de constater que chaque acteur donne le meilleur de lui-même sans jamais tomber dans une surenchère pour chercher à se démarquer des autres. Bien entendu, on retiendra plus facilement Henry Fonda, Lee J. Cobb et Joseph Sweeney une fois le film visionné mais cela tient plus aux personnages qu'ils jouent plutôt qu'aux interprètes eux-mêmes.
Enfin, huit-clos oblige, la mise en scène se devait d'être une grande qualité. Alfred Hitchcock avait déjà donné le ton à l'époque avec The Roap, Lifeboat ou encore Dial M For Murder, et c'est sans surprise que l'on peut comparer aisément la réalisation de Lumet avec la mise en scène hitchcockienne. Travellings, plan-séquences, plans fixes au cadre travaillé, travail minutieux et subtil sur les focales, on est clairement face à son meilleur film en terme de mise en scène (bien que je n'ai pas encore vu Dog Day Afternoon et Network, je ne pense pas me tromper), loin, très loin de l'académisme regrettable (trace évidente de son travail à la télévision avant le cinéma) qui empêchera à chaque fois ses autres films de posséder une certaine marque qui aurait pu les faire gagner en qualité.
12 Angry Men est donc un film majeur de la filmographie de Sidney Lumet, et bien que l'on pourrait regretter l'absence de prise de risque que l'on trouve aisément chez Hitchcock, force est de constater que son premier long-métrage se doit d'être considéré comme un grand film, comme un exemple de justice et comme l'un des meilleurs scénarios jamais écrit.
En racontant le débat houleux de douze jurés chargés de définir la culpabilité d'un fils qui aurait assassiné son père, Sidney Lumet obtient déjà sur le papier quelque chose de véritablement intéressant. Malgré le fait que les rebondissements soient très limités (se limitant souvent à de simples changements d'avis), le film arrive à être passionnant de bout en bout (avec des pics d'intensité comme le coup du couteau ou le monologue du juré extrémiste), ne tombant jamais dans une monotonie qui nuirait totalement au rythme et donc au métrage entier. Avec des dialogues percutants et des personnages tous aussi bien écrits les uns que les autres. Même les personnages en retrait, comme le publicitaire, ont une importance mais pas forcément un acte décisif à faire pendant le film hormis prendre une position. Cela crée une égalité entre chacun qui apporte une possibilité d'identification du spectateur et surtout un réalisme presque troublant où l'Amérique puritaine, où le père est la force absolue, n'échappe pas à la critique de la part de sa jeunesse. Bien entendu, ces personnages ne seraient rien sans un bon casting et force est de constater que chaque acteur donne le meilleur de lui-même sans jamais tomber dans une surenchère pour chercher à se démarquer des autres. Bien entendu, on retiendra plus facilement Henry Fonda, Lee J. Cobb et Joseph Sweeney une fois le film visionné mais cela tient plus aux personnages qu'ils jouent plutôt qu'aux interprètes eux-mêmes.
Enfin, huit-clos oblige, la mise en scène se devait d'être une grande qualité. Alfred Hitchcock avait déjà donné le ton à l'époque avec The Roap, Lifeboat ou encore Dial M For Murder, et c'est sans surprise que l'on peut comparer aisément la réalisation de Lumet avec la mise en scène hitchcockienne. Travellings, plan-séquences, plans fixes au cadre travaillé, travail minutieux et subtil sur les focales, on est clairement face à son meilleur film en terme de mise en scène (bien que je n'ai pas encore vu Dog Day Afternoon et Network, je ne pense pas me tromper), loin, très loin de l'académisme regrettable (trace évidente de son travail à la télévision avant le cinéma) qui empêchera à chaque fois ses autres films de posséder une certaine marque qui aurait pu les faire gagner en qualité.
12 Angry Men est donc un film majeur de la filmographie de Sidney Lumet, et bien que l'on pourrait regretter l'absence de prise de risque que l'on trouve aisément chez Hitchcock, force est de constater que son premier long-métrage se doit d'être considéré comme un grand film, comme un exemple de justice et comme l'un des meilleurs scénarios jamais écrit.
NOTE : 9/10