8/10
Wait Until Dark de Terence Young - 1967
Terence Young c'est pas le plus grand nom hollywoodien, ses Bond à part Bon baiser de Russie c'est pas la joie et le reste de sa carrière à part Soleil Rouge (qui doit tout à son casting) c'est vraiment anecdotique au possible, du coup ce Wait Until Dark est de loin son meilleur film.
Ca commence doucement, le début est un poil nébuleux et pas spécialement bien écrit et dès la réplique " y a vos empreinte de partout dans l'appart" le film devient vraiment intéressant puis dès que Crenna rencontre Hepburn le film se déroule en quasi temps réel et le script est exemplaire, rien n'est laissé au hasard et y a vraiment d'excellentes idées ( jamais on se dit que les persos sont débiles ou réagissent mal et même la gamine ne saoule pas et pis elle sert à quelque chose ) là ou le film de Fincher
Panic Room ( comparaison obligatoire et le film de Fincher est largement perdant ) était une démonstration technique avec un script bâclé ici on a une vraie histoire qui tient la route et pas juste je fais passer ma caméra à travers la hanse d'une tasse.
Le concept du siège est ici reprit de façon vraiment astucieuse et originale ( c'est du jamais vu et ça dépasse vraiment le coté théâtre filmé, bon y a bien tout les persos qui entrent et sortent sans cesse de l'appartement mais ça fait pas pour autant théâtre, car c'est une adaptation d'une pièce de théâtre ) avec Hepburn séquestrée malgré elle, la cécité a rarement été aussi bien utilisé et j'aime bien la façon dont son handicap va devenir un avantage.
Bien entendu en chipotant on pourra reprocher au film d'être convenu ( l'issue finale ne laisse aucun doute ) mais c'est pas un défaut.
La tension monte petit à petit et le danger se fait de plus en plus perceptible ( et ça tombe jamais dans le rebondissement gratuit, genre y a pas le facteur qui débarque ou un flic qui passait par là ) et pis quel putain de final tout en sobriété où on est plongé dans le noir en même que les acteurs et où les bruits font le travail. Et au contraire des la majorité des films, ici l'obscurité devient alors salvatrice.
Je suis assez étonné par la réalisation de Young que j'ai jamais considéré comme un grand réalisateur, et même plutôt un piètre réalisateur, ses films sont filmés quand même assez platement et là il fait des merveilles avec son décors unique et se paye même le luxe de pondre des scènes de tension sacrément réussies ou quand Young atteint quasiment le niveau des meilleur Hitchcock, et ouais rien que ça.
Hepburn campe un personnage très bien écrit à la fois vulnérable et forte ( la fin nous montre une femme combative qui vend chèrement sa peau ), elle s'en sort très bien dans un rôle pas facile ( on croit vraiment qu'elle est aveugle ) bon par moment quand elle fait ses crises de nerfs elle en fait un poil trop mais rien de méchant face à elle on retrouve Richard Crenna très bon et Alan Arkin qui m'a moyennement convaincu, un jeu un peu trop théâtral.
Le score de Mancini est bien ( juste bien, y avait moyen d'avoir mieux quand même ).
Un vrai bon huis clos, chose assez rare finalement.
8/10