A Bittersweet Life Kim Jee-woon - 2005
Ca spoil à fond.
Certainement un des films récent (2005 on peut dire que c'est récent amha) que j'ai vu le plus de fois et à chaque fois que je le revois le film s'impose un peu plus à mes yeux comme un grand film. Un film que je réévalue donc vraiment au fil des visions, la première fois j'avais été un peu déçu suite au buzz m'attendais à un pur film polar d'action à la John Woo, la seconde fois j'avais déjà bien plus apprécié et par la suite c'est juste devenu un de mes films préféré avec un putain de fin ( même si l'explication de Jee-woon * contredit l'hypothèse du twist on peut clairement l'interprété comme un rêve avec See Won qui rêve la vie qu'il aurait eu si il n'aurait pas écouter son boss, c'est ambigu de terminer son film sur une telle citation et un dernier plan comme ça aussi).
Kim Jee-woon s'affirme vraiment comme le touche à tout le plus efficace du cinéma coréen, les influences à la manière d'un Tarantino sont bien digérées ici on pense à du Kitano, du Woo, du Melville (on pense tellement au Samourai) et même du Tarantino ( en plus des trafiquants d'arme on a des décors qui rappelle Kill Bill ) mais jamais ça fait peau pourri comme les films de Richie ( exemple pris totalement au hasard bien entendu ). Ici le film a bien une personnalité propre et le film n'a rien de Old Boy comme les incultes ont pu le crier de partout, d'un point de vue histoire ça se rapproche plus du
Revenge de Tony Scott mixé à
Payback de Helgeland que de Old Boy, suffit pas d'une même nationalité pour faire un rapprochement. C'est donc l'histoire d'un mec qui voulait juste avoir son moment de bonheur mais on va lui refuser tout passera par le sang avec point de non retour atteint.
J'aime bien la tournure que prend l'histoire dans la seconde heure au lieu d'avoir une vengeance toute vénère ça prend son temps c'est loin du déroulement convenu du genre ou habituellement le gars met 2 minutes à se préparer pour aller buter tout le monde, bon c'est vrai que l'histoire si on oublie le twist ( non revendiqué donc mais je l'aime bien cette interprétation alors je la garde ) ça reste du revenge movie sans surprise avec en petit bonus quelques répliques cinglante très efficace ( j'adore la réponse qu'il donne au chauffer de taxi après avoir buté Baek : "c'est le bruit d'une vie qui s'en va" ).
Les ruptures de ton typiquement coréenne fonctionne très bien avec un humour noir qui fonctionne, le deal d'arme est un grand moment de portnawak, le passage ou le See Won joue avec sa lumière ( scène qu'on a déjà vu une fois donc on ne s'attend pas une surprise lors de cette séquence ).
Les bastons ( chorégraphié par ce qui se fait de mieux en Corée : l'acteur/chorégraphe Jeong Du-Hong :
City of Violence quoi !!) alterne le coté classe et bourrin : la première super esthétique où il ne sert que de ses pieds ( de vulgaire malfrat ne mérite pas qu'il se salisse les mains ), la seconde où il a les nerfs et fait dans la rapidité et la violence bourrine et explose les pauvres djeuns qui voulait jouer au chaud et puis il y a ce fight homérique contre 20 méchants ou il fini a bout de souffle avec une caméra toujours bien placé ( putain de plan embarqué en plein fight ), un fight épique où les coups portés font vraiment mal et où on sent la fatigue, la pluie, le froid, un gros morceau de bravoure.
Et les gunfights sont excellent aussi le passage chez le trafiquant d'arme est bien fun avec un peu de violence graphique sympathique ( oh tient y manque un bout de tête ).
Le climax final qui avant le bon la brute nous montre que Kim Jee-woon kiffe les westerns avec des compos de plan qui font donc très western, le gunfight est sacrément maitrisé avec des plans excellent ( un travelling avant super esthétique suivant une rafale de AK47 ) et j'adore l'arrivée du hitman débarqué de nul part qui vient venger son frère et qui fait des petits tourniquet avec son magnum, c'est un truc totalement gratuit, y avait pas besoin de cette péripétie en plus mais elle est cool.
Le film fait moins démonstration de virtuosité que I Saw The Devil, mais c'est plus maitrisé et toujours aussi inventif avec des plans vraiment magnifique ( Jee-won adore vraiment les plans aériens qui ont de la gueule ) : le gros plan du gun en contre plongée à la Seven ou Live and Die c'est toujours efficace et il y a la façon dont il film son héros marcher de façon toujours élégante dans les longs couloirs c'est super esthétique et ça a un coté très Scorsese avec une caméra ultra fluide et toujours en mouvement.
Lee Byung Hun en tueur classe, charismatique dévore l'écran, il magnétise la caméra comme peu d'acteurs peuvent le faire et j'aime bien qu'on voit que flingue en main il galère un peu ( en plus pas de bol son flingue tire de travers ), c'est pas Chow Yun Fat, son personnage a un petit coté
Crying Freeman, un gangster humaniste, touchant et qui idéalise un peu trop le milieu dans lequel il évolue, il ne comprend pas son sort, le reste du casting est bon avec des tronches déjà vu à gauche à droite.
La BO est agréable (assez rare pour un film coréen) et la photo est coréenne ( donc elle tue ).
A Bittersweet c'est THE gangster movie Coréen ( et avec les films de To c'est même les seuls bon gangster movie des 00's ) et depuis les coréens y en sortent à la pelle des gangster movie mais pas de chance ils sont tous plus nuls les uns que les autres. Pourquoi c'"est le meilleur film coréen de l'histoire ? parce qu'il y a pas le combo shiba (y en a quasiment pas) karaoké.
* : explication sur la fin du réal : quelle est la signification de la scène où Sun Woo s´entraine en boxant face à son reflet ?
Kim : l´origine de la tragédie de Sun était en lui. Il sait qu´il ne peut pas obtenir ce qu´il désire. Ce qui est tragique c´est qu´il n´apprend tous ça qu´à la fin. La derniere scène signifie que sa vengeance était finalement une lutte contre lui même.
Lorsqu´il pratique les mouvements de boxe en regardant son reflet dans la vitre, il se bat contre lui même. Lorsque son reflet disparait petit à petit, l´adversaire qui était en lui est vaincu.
Son sourire vers la fin souligne paradoxalement sa fin dramatique.
Au moment de sa mort, il se rappel des moments les plus heureux, les plus "sucrés" de sa vie. Ces images du passé sont juxtaposées à celle du présent pour faire ressortir le sentiment tragique du personnage.
Comme le film le fait constater, la vie n´est pas si douce que ça. Mais malgrè tout, elle doit continuer et il ne faut pas abandonner. C´est ça le plus important.