The Mission Roland Joffé - 1986
Seule palme d'or des 80's à sauver. Le sujet me passionne pas des masses à la base, la colonisation ça va mais dès que ça dérive sur l'évangélisation ça me gonfle rapidement ( et vla le traitement manichéisme du script on a comprit que les blancs c'est des méchants et les indiens des pauvres victimes pas besoin d'en faire des tonnes ). Et là le passage polito-religieux comme dans 1492 ( qui a quelques similitudes avec ce film ) qui dure pratiquement 30 minutes m'a bien soulé et au final l'histoire est loin des plus passionnante. D'ailleurs le script est plus une succession de scénette ( et tableau ) qu'une histoire solidement construite et l'ensemble est un peu trop contemplatif ( mais c'est vrai que tout passe par les images et que c'est vraiment limpide ) et c'est donc pas assez épique. En fait dès que ça parle c'est chiant.
Mais il faut reconnaitre que la première heure très peu bavarde regorge de passages impressionnants avec notamment l'ascension de Mendoza à la recherche de sa rédemption ( rédemption pas très bien écrite qui voit Mendoza passer du stade de méchant mercenaire sans pitié à gentil jésuite en 15 minutes par contre la scène a clairement de la gueule avec Mendoza qui porte littéralement le poids de sa rédemption que les épaules ). L'approche est un peu trop documentaire et à part la séquence final avec Irons forcément marquante et touchante ( qui rehausse vraiment l'impression finale ) j'ai trouvé le film un peu trop froid (en gros on s'en fout complétement du sort des personnages) heureusement que le score de Morricone est là pour enflammer tout ça et putain de score !!.
La réalisation sans atteindre des sommets ( le climax final est un peu décevant, c'est le score de Morricone qui fait beaucoup une fois de plus ) réserve tout de même des très beaux plans, j'adore le premier plan ou on découvre De Niro tapit dans l'ombre et le passage ou il retrouve son épée et ou il retrouve ces vieux réflexes de mercenaires pour préparer la bataille à venir.
Bon je suis quand méchant avec le climax final qui se révèle quand même assez trépidant avec notamment une excellente scène de préparation de De Niro et ses hommes, le passage sur les pirogue est lui aussi plutôt réussit avec en point d'orgue un énième plan sur les magnifiques chutes d'eau, et il y a aussi la la mort de De Niro, superbement mise en scène.
Toutes les scènes en pleine jungle sont toutes plus belles les unes que les autres où Joffé a un vrai sens du cadre et de la belle image, ça chatouille la rétine.
De Niro quand il était encore le meilleur acteur du monde sort encore une performance de premier ordre et il a bien dut en chier sur le tournage, Irons est pas mal ( un peu fade quand même, il a une seule expression tout au long du film appelé l'expression balai dans le cul ) mais y joue le personnage typique de prêtre qui me soule, plein de bons sentiments avec sa vision du monde avec des oeillières alors que bon les catholiques ça reste des meurtriers de premier ordre, les autres acteurs font de la figuration ce qui est dommage surtout quand on a Liam Neeson sous la main.
Photo à tomber ( pas gagner un oscar pour rien ) et BO splendide du plus grand compositeur du monde en pleine forme.
Le coté froid de l'histoire et sa durée un peu excessive (on s'emmerde par moment quoi) font que le film est clairement pas un chef d'oeuvre mais ça reste recommandable.
7/10