Le Dernier des Mohicans de Michael Mann
Avec le Dernier des Mohicans, Mann s’offre son grand film d’aventure romantique, une longue course-poursuite ou les indiens font partie intégrante de la guerre de 7 ans.
Le film est sans cesse en mouvement dès la séquence d’introduction, Mann nous présente le charismatique Daniel Day Lewis en pleine chasse d’un cerf. L’acteur principal devra porter son personnage mêlant deux cultures bien plus sur ses jambes que sur ses discours. Le film est épuré de tout dialogue inutile se focalisant sur les regards que chacun porte sur l’autre. Ainsi le film ne fonctionne qu’au premier degré et manque clairement de substance.
Michael Mann délivre une palette de plan variée mettant en valeur son casting et ses paysages. Ce que l’on retient principalement du film : la composition des cadres qui vont suivre les protagonistes durant leur traversé du champ de bataille. Ainsi les scènes d’action sans être mémorable sont extrêmement bien gérées avec notamment une belle attaque d’un fort durant 1h30 Mann garde un rythme soutenu nous faisant voyagé sur les terres indiennes.
Le film brasse les thèmes de l’honneur, la vengeance, l’amour … un cocktail noble dans la pure veine victorienne mais encore faut-il être emporté par le récit. Le réalisateur gardant toujours une certaine distance vis-à-vis de ses personnages ne les laissant que rarement s’exprimer cela freine nettement l’implication que l’on peut avoir sur cette histoire. Le conflit entre les français et les anglais est à peine effleuré par une petite blague sur notre côté latin bordélique et gaulois fainéant.
Les enjeux du film sont réduit à la survie alors que conflit armé de la guerre de 7 ans aurait pu rendre le film bien plus épique mais Mann évite d'explorer tout les idéaux politique de l'époque pour se concentrer sur une histoire d'amour qui évite les clichés mais se morfond dans un mutisme glaçant toute possibilité d'émotion. Même si l'équilibre entre l'action et l'intimisme est là, on ne ressent jamais le côté fiévreux de l'aventure.
A partir de la dernière demi-heure, Mann insiste sur les points faibles de son histoire d’une romance appuyé sous une chute d’eau à discours lourd en multi-traduction jusqu'à une B.O assez pompeuse. Le duel et chute finale n’a pas l’effet escompté, le sublime regard Jodhi May laisse indifférent le cinéaste n’ayant pas laissé l’occasion de s’attacher au personnage. Reste une belle aventure conté cheveux au vent dans une nature magnifié par le travail photo de Dante Spinotti.
7/10