Amityville, la maison du diable (1979) : 4/10
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Amityville, la maison du diable" est le prototype du film fantastique purement commercial dont la réputation dépasse largement la réalité de son efficacité.
Directement issu de la vogue 70's très favorable à l'épouvante cinématographique à grand spectacle, lancée par les énormes succès au box-office des excellents "
Un bébé pour Rosemary", "
L'Exorciste" puis "
La Malédiction", ce film de Stuart Rosenberg n'arrive jamais à se hisser à la hauteur de ses modèles.
Basé sur un best-seller relatant les événements que l'on a dit réellement subis par la famille Lutz, pendant leur bref séjour dans la maison maudite, le scénario est si médiocre qu'il peine à installer une ambiance sensée être la plus effrayante qu'un spectateur puisse connaître.
Trahi par une représentation bien trop timorée des manifestations surnaturelles attribuées au Diable lui-même, le film plonge avec sérieux en pleine poilade sidérante d'imbécilité et n'en démord jamais jusqu'à provoquer un rire bien salutaire et quasi-permanent tant l'on peut se demander si l'on a bien affaire à un film de terreur.
Les acteurs en fond tellement des tonnes pour tenter de nous faire croire à leur malaise (Rod Steiger n'a jamais été aussi mauvais et insupportable), et l'on comprend bien qu'eux-mêmes devaient certainement se retenir de se rire à chaque coin de plan tant la direction d'acteur est proche du zéro, qu'il est bien difficile de prendre au sérieux ce plagiat d'à peu près tout ce qui a été fait en matière de maison hantée (le pillage va de "
La maison du diable" à "
Shining").
Pour ne pas risquer de rattraper la catastrophe, le ridicule fait femme s'est littéralement incarné avec l'actrice Margot Kidder dont les coiffures et vêtements ont le mérite de provoquer l'hilarité à chacune de ses apparitions : couettes filasses, barrettes scintillantes et autres rubans roses accompagnés de mi-bas foncés sous jupettes à carreaux nous offrent ce qui se fait de pire en matière de glamour démodé.
Une vraie déception...
"Certaines choses valent la peine d'être dites, beaucoup d'autres non : le mieux est donc de se taire et d'écouter". Un vieux sage oublié