Mesrine : L'instinct de mort
2008
Jean-Francois Richet
2008
Jean-Francois Richet
6,5/10
Léger préjugé avant de regarder le film : encore un biopic... Bon c'est une belle tentative mais certainement que Richet a vu un peu trop grand pour lui. Certes il y a un bon casting (Cassel évidemment, mais aussi Depardieu plutôt inspiré, Gilles Lelouch,...), une histoire prenante (en même temps la vie de Mesrine est propice a pas mal de rebondissements), une mise en scène assez élaborée : beau travail sur les changements de focales et la profondeur de champs.
En plus le générique du début est assez original ( même si il est un peu trop long) : le fait que l'image soit découpée induit différents points de vues (6 au total) que l'on peut voir comme la multiplication des états d'esprit, des identités qu'a pu prendre Jacques Mesrine. Autre point fort dans le film : c'est cette ambivalence des sentiments que le spectateur ressent pour Mesrine, d'un côté on sait bien que c'est un criminel, un homme violent (la scène où il frappe sa femme est très explicite), mais on ne peut s'empêcher de prendre son parti surtout dans certaines séquences de suspence : notamment celle où il s'évade de la prison canadienne.
Je reprocherai néanmoins au film les nombreuses ellipses : alors oui on ne peut pas aborder tout dans un biopic mais quand même, le début l'histoire d'amour entre Jacques et Jeanne Schneider aurait pu être plus approfondi : la séquence de rencontre, puis, direct après le braquage, c'est un peu trop facile. Idem pour la relation avec son père pas assez travaillée selon moi. On a l'impression parfois que le réalisateur veut nous montrer un maximum de chose en un minimum de temps et du coup ça donne des enchaînements trop bruts entre les séquences. Peut être qu'en rallongeant un peu le film la mise en scène aurait été plus posée (Chose d'ailleurs un peu mieux travaillée dans le deuxième volet).
Bref, un film sympa avec de bonnes idées servi par un bon casting mais qui se révèle assez maladroit dans ses choix scénaristiques. En effet difficile de trouver le bon équilibre entre le traitement psychologique du personnage et les scènes d'action sensées rythmer l'histoire.