9/10
The Last of the Mohicans de Michael Mann - 1992
Ca fait très longtemps que je l'avais pas vu et ça marche toujours mais je le vois un peu à la baisse, il a plus 10 quoi. Après ça reste toujours le plus beau film de Mann et une référence du film d'aventure et des récits épiques le tout sans multiplier les péripéties (c'est très ramassé au niveau de l'histoire en fait) ni l'action (c'est simple, voir très simple mais efficace). La période avec la guerre Franco/Anglaise sur la terre du Nouveau Monde est passionnante malheureusement on a finalement eu très peu de films réussis sur le sujet ( enfin y a le film le moins mauvais de l'Allemand d'hollywood :
Patriot )
Une histoire d'amour touchante qui nous prouve qu'on a pas besoin d'en faire des tonnes pour croire à une ( 2 même ) histoire d'amour, ici 2 regards suffisent, après y en a qui essaye le truc des regards mais quand c'est la tête de Gosling et la gueule de chien de Mulligan, forcément que ça marche pas.
Le récit est très fluide et on ne s'emmerde pas une seule seconde ( les morceaux de bravoure sont épiques mais c'est marrant car si on veut descendre le film on peut dire que ça se résume à Daniel Day Lewis qui court ) et c'est même quasi hypnotique, l'absence de manichéisme est très appréciable et ça fait du bien de voir ce genre de film qui ne sombre pas dans la fable pro indien ou pro nature ( mais non je ne vise personne en particulier ).
Parmi les rares faiblesses du film je citerais le passage en français à la fin qui fait pas naturel et trop récité, mais bon ça c'est la plaie de tout les films ricains où ça parle français.
Visuellement splendide avec une chiée de plans tous plus beaux les uns que les autres, par moment on pense même à un truc de Kubrick (son film le plus surcoté car y a des plans à la bougie)
Mann livre ici les plus belles scènes de sa carrière, le climax final muet et entièrement musical fait partie des scènes cultes du cinéma où tout est simplement parfait ( une des plus belles fin jamais vue ) : jeux des acteurs, émotions, musique, découpage avec une tension sacrément bien retranscrite avec rythme et une dilatation de l'action qui touche au sublime, plan magnifique, idée de la mise en scène des séquences d'action ( les coups de tomahawks font bien mal, ça fracture des membres ).
Le scope est de toute beauté ( bien aidé il est vrai par des décors naturels somptueux et la photo de Spinotti ) avec une belle profondeur de champ et une fluidité incroyable, Mann filme à merveille les nombreuses scènes où DDL court et se déplace comme un super héros, les scènes de batailles sont toutes excellente et surtout ultra classe avec un découpage minimal sans que ce soit plan plan, DDL tue avec autant de grâce que Chow Yun Fat (le coup des 2 fusils non mais cette classe et cette badasserie)
La photo de Spinotti est splendide surtout lors des scènes plein jour avec une forêt magnifique par contre j'ai un peu plus de mal avec les scènes nocturnes un peu trop sombre à mon gout, on devine plus qu'on ne voit.
Le casting c'est le sans faute complet et tout les personnages ne sont pas définit par des dialogues pompeux mais dans l'action, DDL pas besoin de mentionner sa prestations tout le monde sait que c'est un grand acteur et ici une fois de plus il déborde de charisme et son personnage est typique de la filmo de Mann, Madeleine Stowe ( qui a depuis malheureusement bien disparue de la circulation ) donne toute l'ampleur qu'il faut à son personnage et elle n'a jamais été aussi belle ( mais je l'aime bien aussi dans
Revenge mais pour d'autres raisons ), Jodhi May en un rôle quasi muet à marqué tout une génération de cinéphile ( par contre elle a pas du marquer la profession vu la carrière qu'elle a fait ), Wes Studi et son faciès inoubliable campe un bad guy high level, un huron avide de vengeance qui est pas là pour faire de la poterie et les 2 acteurs jouant le frère et le père de DDL sont excellents, même les 3 ème rôles sont bons avec notamment Pete Postlethwaite et Patrice Chéreau.
La BO du duo Trevor Jones & Randy Edelman est mythique ( par contre y se sont pas fait chier sur les thèmes, le thème principal étant tellement omniprésent qu'on a l'impression que c'est le même qui revient tout le temps sauf lors du climax final ).
Putain de film lyrique, romanesque et épique, depuis c'est simple on a pas eu mieux, facile dans mon top 3 Mann, c'est tellement dommage que Mann n'ait jamais pu faire un autre film de ce genre, et plus le temps passe moins on a de chance que ça arrive.