Alien Director's Cut (1979/2003) by Ridley Scott --- 9/10
Une Oeuvre Culte du VIIème Art tout simplement !!!
Ce qui ressort de cette expérience marquante au possible, c'est tout simplement la création non seulement d'un Monstre -l'un des plus réussis dans l'Histoire du Cinéma au demeurant- mais également d'un univers. Un univers composé de décors qui laisse véritablement pantois. Tout débute avec ce plan de l'espace et du 'Nostromo' et on ne peut que repenser à la saga Star Wars devant tant de prouesses visuelles, normal puisque l'épisode 4 de Georges Lucas est sorti 2 ans plus tôt. Donc, d'emblée on se pose en admiration devant le spectacle. L'intérieur ténébreux, vide et claustrophobe du vaisseau installe une ambiance de folie qui ne nous lâchera que lors du générique de fin. Les lumières se rallument doucement, les caissons d'hibernation s'ouvrent et on découvre de manière assez rapide mais suffisante les 7 personnages uniques (bon c'est vrai y'a le chat aussi mais ça ne sert à rien un chat donc je ne le compte pas !! ) qui vont vivre une aventure tétanisante. Effectivement, Ridley Scott ne s'embarasse pas à passer 10 plombes à nous décrire en détail chacun des 7 protagonistes et c'est très bien comme ça. Par le biais de quelques répliques, on sait d'entrée qui fait quoi, qui commande et quels sont les principaux traits de caractère de 'Ripley' et ses collègues. Le rythme de l'Oeuvre est pourtant relativement lent mais Scott va à l'essentiel alors qu'un autre nous aurait pondu une description plus complète mais inutile. Il a voulu créer un Film à l'ambiance angoissante et à ce niveau-là c'est du perfect...
Donc, comme dit plus haut, l'aspect visuel nous subjugue dans cette 1ère partie où on découvre le fameux planétoïde d'où est émis le signal de détresse déclencheur de la Saga 'Alien' et on ressent très bien qu'au niveau des finances, on n'est pas dans une Production Roger Corman. Le plan ci-dessus est simplement inoubliable tant les détails sont nombreux et contribuent encore une fois à instaurer une ambiance inquiétante et paranoïaque. On est totalement dépaysé, la planète Terre n'existe plus que dans nos souvenirs et l'univers SF et Fantastique vient se mélanger à du Survival. Bon, c'est vrai qu'on a droit à certaines ellipses notamment lors des passages du vaisseau en vol mais ce n'est pas grave, on a déjà eu droit à une sacrée bonne dose de performances visuelles et on peut à présent attaquer le deuxième Acte en toute quiétude, enfin façon de parler car nul de tranquilité attend l'équipage une fois revenu à bord du 'Nostromo'...
De retour à bord du cargo spatial, le second acte du Film bascule carrément dans l'Horreur avec la découverte d'une des créatures les plus impressionnantes jamais créées pour le Cinéma. Le 'face-hugger' ayant fécondé l'Alien, on a le privilège d'assister à une des scènes les plus marquantes que le genre nous ait offert : la naissance du 1er Alien avec explosion de cage thoracique !!! Wowww !!!
Techniquement, niveau SFX, bah c'est simplement stupéfiant plus de 30 ans plus tard. Je ne vais pas revenir sur les décors que j'ai encensé au début de ma critique alors parlons de la créature (et ses déclinaisons) en elle-même. Le graphiste Hans Ruedi Giger en est le concepteur, il a également créé le vaisseau étranger abritant les oeufs. Concernant l'Alien, son travail dépasse carrément toutes les espérances. Je ne vais pas partir dans une analyse philosophique en tentant de déceler chez le monstre une parabole sur le côté plus ou moins érotique et sexuel de ce qui le constitue comme j'avais déjà pû le lire je ne sais où. Par contre, on peut y voir une métaphore bien plus intéressante surtout lorsqu'on constate dans quelle mesure les côtés organiques et biomécaniques sont dépeints. L'Alien peut facilement être comparé à une sorte de virus qui, semble-t-il, a traversé les âges, s'est adapté, a muté et, comme un parasite, a besoin de la vie pour se multiplier. Il semble totalement indestructible, son organisme est un mécanisme de pure défense effrayant et révolutionnaire, une nouvelle forme de vie qui pose l'être humain aux oubliettes.
Un mot quand même sur une des forces sensorielles majeures de l'Oeuvre de Ridley Scott : la Peur qu'elle procure. Non seulement par la représentation terrifiante de cette nouvelle forme de vie mais plus par l'ambiance créée par l'équipe de tournage. Ce jeu de cache-cache nous prend réellement à la gorge, la scène ultime selon moi étant l'exploration par le 'Capitaine Dallas' (excellent Tom Skerritt du reste) des conduits d'aération dans lesquels l'extra-terrestre se déplace. Un véritable climax de malade avec ces SAS qui se referment derrière 'Dallas' et qui, dans l'obscurité doit tenter à la fois de le tuer et de l'éviter, uniquement guidé par la voix de 'Lambert' qui, par le biais d'un émetteur plus ou moins dépassé, ne peut qu'assister de manière impuissante à l'attaque bien flippante du monstre. Scène Culte !!!
Autre point fort : j'ai vraiment adoré au plus haut point l'utilisation visuelle des décors du 'Nostromo' dont se sert l'Alien pour s'y fondre à l'intérieur afin d'attendre et attaquer les membres d'équipage. En plus de posséder un organisme hors du commun, la créature semble de plus faire preuve d'une intelligence certaine. Sa présence est souvent suggérée à l'écran et on se surprend parfois à se demander "C'est quoi ce truc ? C'est une pièce du 'Nostromo' ou alors ça appartient au monstre ???". Ca en devient stressant au possible surtout lors de la phase de mutation entre le 'chestburster' (l'Alien à la naissance) et sa forme visiblement adulte, phase du reste très très rapide qui confirme sa structure unique et stupéfiante. Cette évolution organique soudaine n'est pas attendue par le spectateur, ce qui revient à dire que nous essayons -au même titre que les 7 astronautes- de traquer une chose dont nous ignorons l'apparence et ses faiblesses et qui, tapie dans les entrailles du 'Nostromo', attend patiemment ses prochaines victimes...
Pour en revenir à des choses plus basiques, le casting est parfait. 'Ripley' (Sigourney Weaver) démontre dès le 1er épisode un caractère et une personnalité bien trempés, 'Dallas' (Tom Skerritt) est très crédible en capitaine d'équipage (
A noter également un très bon thème musical discret mais efficace du Maître de l'époque Jerry Goldsmith...
Si je devais pointer du doigt un petit quelque chose qui empêche au Film d'obtenir la note maximale, ce serait son épilogue que j'aurais préféré encore plus spectaculaire, il manque un petit truc dans l'affrontement final. Maintenant que j'y pense, c'est peut-être tout simplement visuel, c'est une des seules scènes du Film où le poids des années se fait vraiment sentir...
Maintenant, il faut se reposer 'Ripley'. La suite s'annonce riche en péripéties...