Trois Enterrements (Tommy Lee Jones - 2005)
Découverte un peu tardive de la première réalisation de Tommy Lee Jones.
C'est en effet très bon sans atteindre les critiques enthousiasmes de sa sortie la faute au scénariste qui devrait enfin apprendre à se débarrasser de ces tics (narration par chapitre, flash-back d'un événement sur un point de vue différent, toujours les mêmes décors de frontières mexicaines, destins qui se croisent un peu facilement...). La mise en scène de Tommy Lee Jones est peut être un poil classique mais comme c'est du classicisme dans son sens noble, je n'irai pas me plaindre non plus.
Par contre vraiment rien à redire sur l'histoire même et sur les personnages où planent l'ombre du Peckinpah des "Pat Garret & Billy The Kid", "Coups de feu dans la Sierra" ou "Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia". Les personnages dessinés sans manichéisme avec tous ceux qui fait d'eux des êtres humains : pathétiques, sincère, honnête, lâche, fatigués, obsédés etc... Les seconds rôles et notamment les femmes ne sont pas oubliés avec 2 portraits sensibles et attachants. Loin d'être de simples parenthèses, elles forment un émouvant contre-point avec les hommes qui n'ont jamais les pieds sur terre : Tommy Lee Jones est un buté obstiné aveuglé par un sens moral ridicule (il faut le voir bruler ou farcir d'antigel le cadavre de son ami) et... est une brute au cerveau dans la braguette. Les femmes, à l'inverse sont belles, lucides, prisonnières d'une vie décidé par leur mari mais déterminées à vivre leur vie et imposer leur choix.
C'est presque un double voyage d'initiation sur un couple. Lui gagnera sa part d'humanité, elle sa part d'indépendance.
Tommy Lee Jones compose une magnifique ballade cruelle et grotesque aux images dont la simplicité et la beauté renvoie directement à John Ford.
Niveau image, c'est assez moyen.
L'apport HD (pour parler comme les Années Laser) est loin d'être flagrant. Les couleurs manquent parfois de puissance et surtout la définition laisse à désirer. Certains plans manquent tellement de détails que j'avais l'impression qu'ils étaient légèrement flou et ça arrive fréquemment. Dans l'ensemble, je dirais que seul 1/3, voire 1/4 du film rend justice au support.
7.5/10