Montmartre de Bruno Podalydès
Un segment qui ne vaut que pour son histoire agréable et par la prestation de Podalydès lui-même dans le rôle d'un homme en quête d'amour. Il est aussi intéressant de voir la vision qu'il dresse de Paris en l'espace de quelques minutes.
Quais de Seine de Gurinder Chadha
Le plus mauvais segment du film. Déjà que la réalisatrice est loin d'être talentueuse (son
Bend It Like Beckham ne valait que pour la présence de Keira Knightley et son humour passe-partout) mais en plus elle se permet de mettre en scène une histoire stupide et moralisatrice au possible avec une flopée d'acteurs jouant plus mal les uns que les autres. Très mauvais.
Le Marais de Gus Van Sant
Je ne m'étendrais pas beaucoup sur cette partie du film. Non seulement j'ai vraiment du mal avec Gus Van Sant, mais en plus j'ai tendance à détester le jeu de Gaspard Ulliel. Facilement oubliable donc.
Tuileries de Joel et Ethan Coen
Un segment plein d'humour et surement l'un des plus réussis du film car arrivant à obtenir une identité propre en l'espace de quelques minutes. On y retrouve Steve Buscemi, toujours très bien exploité chez les Coen, en touriste américain paumé dans la capitale française. Le segment est véritablement intéressant puisqu'il montre la désillusion face à l'image que le monde entier peut se faire du charme parisien, un charme qui disparaît rapidement lorsque l'on compare un guide touristique avec ce qui nous entoure.
Loin du 16ème de Walter Salles et Daniela Thomas
Segment inutile et vain qui laisse pourtant entrevoir une volonté de dénoncer la place des étrangers en France. Peut-être qu'avec quelques minutes en plus, Walter Salles aurait pu préciser son propos.
Porte de Choisy de Christopher Doyle
Le segment le plus étrange. Fortement influencé par l'univers de Wong Kar-Waï et de Zhang Yimou (avec lesquels il a travaillé en tant que directeur de la photographie), on y retrouve le même amour pour le travail sur la couleur. Le tout est réussi mais paraît un peu trop too much.
Bastille de Isabel Coixet
Le plus beau segment à défaut d'être le plus réussi. On pourra reprocher à Coixet de sur-utiliser la voix-off pour faire marcher son histoire, mais celle-ci est tellement touchante que l'on rentre facilement dans l'univers poétique mais cruel proposé par la réalisatrice.
Place des Victoires de Nobuhiro Sowa
Ce segment du film est très particulier puisqu'il parle d'un amour perdu, du deuil que doit faire une mère, jouée par Juliette Binoche (qui offre là une interprétation un poil décevante), alors qu'elle voit pendant la nuit, dans un univers onirique, son fils partir avec un cow-boy (Willem Dafoe, comme souvent ultra classe). Une histoire intéressante mais qui aurait mérité un peu plus de profondeur avec une durée plus longue.
Tour Eiffel de Sylvain Chomet
L'une des plus belles réussites du film. Chomet arrive à transposer son univers graphique dans un film live (très drôle de surcroit), ce qui était loin d'être gagné. Son segment jouant beaucoup sur des clins d'œils visuels, on découvre une vision très intéressante du cinéma, prouvant que le muet est loin d'être mort.
Parc Monceau de Alfonso Cuaron
En terme de mise en scène, c'est le segment le plus réussi du film. Avec un seul et unique plan-séquence, Cuaron filme une discussion entre un père et sa fille dans une rue parisienne. A noter une prestation très sympathique de Nick Nolte.
Quartier des Enfants-Rouges de Olivier Assayas
Une des déceptions du film. Déjà que je ne suis pas fan d'Assayas (hormis de son très beau film
Clean avec Maggie Cheung), ce segment semble véritablement inutile et vain. On ne retiendra que la prestation de Maggie Gylenhaall, actrice que l'on ne voit, hélas, que bien trop peu.
Place des Fêtes de Olivier Schmitz
Histoire intéressante mais jeu d'acteur mauvais dans l'ensemble. En tout cas, belle critique de certains faits divers beaucoup trop visibles dans une ville comme Paris.
Pigalle de Richard LaGravenese
Un segment qui vaut surtout pour la participation de Bob Hoskins et pour son histoire mystérieuse. Le reste est quand même très banal.
Quartier de la Madeleine de Vincenzo Natali
Visuellement, c'est la partie la plus réussie du film, celle qui arrive à se démarquer totalement des autres et qui reste imprimée dans la mémoire du spectateur. Dans un visuel entre
Sin City et
Cypher, Natali offre une histoire d'amour revisitant le mythe du vampire avec plus de brio que la totalité des films qui sont sortis sur ce thème depuis les dix dernières années. Et puis, en plus de nous offrir un très beau couple de cinéma avec Elijah Wood et Olga Kurylenko, on peut même apercevoir Wes Craven dans un caméo sympathique.
Père-Lachaise de Wes Craven
Wes Craven tournant dans l'un des cimetières les plus connus du monde, cela avait de quoi donner l'eau à la bouche. Pourtant, le cinéaste prend tout le monde à contre-pied en filmant une dispute amoureuse où le fantôme d'Oscar Wilde viendra mettre son grain de seul. Étonnant mais sympathique.
Faubourg Saint-Denis de Tom Tykwer
L'un des meilleurs segments du film et ce, malgré une histoire un peu trop banale. Tom Tykwer sait véritablement bien filmer les lieux urbains avec une originalité subtile. Quand à Natalie Portman, elle apporte à cette partie du film une fraîcheur indiscutable ainsi qu'un talent d'actrice indéniable.
Quartier Latin de Fred Auburtin et Gérard Depardieu
Autant l'histoire est intéressante avec notamment des dialogues bien écrits, autant la mise en scène ne se démarque pas du tout du reste du film. Dommage aussi de constater qu'un excellent acteur comme Depardieu soit mis autant en retrait.
14ème Arrondissement de Alexander Payne
Comme souvent avec les films d'Alexander Payne, ce segment ne paye pas de mine au premier abord mais se révèle ensuite être une très belle analyse de l'être humain en dehors de l'univers dans lequel il a passé la majorité de sa vie.
Au final,
Paris je t'aime est un agréable film collectif qui permet surtout de voir des réalisateurs connus toucher à des registres différents et permet à certains inconnus de se démarquer un peu plus. Alors, oui, le très bon (le Coen, le Natali, le Cuaron, le Chomet ou le Payne) côtoie le très mauvais (le Van Sant, le Assayas et surtout le Chadha), mais le film arrive à trouver une certaine homogénéité qui le rend extrêmement sympathique.