Mouais le cabotinage c'est marrant 2 minutes mais ici c'est juste insupportable, le Joker y a des tonnes de façon de l'interpréter et Nicholson a choisit la pire.
Bien entendu j'ai jamais attendu la perf de Ledger pour dire que j'aimais pas Nicholson, d'ailleurs Nicholson dans ce registre je l'aime pas ( genre dans les Infiltrés il est à 2 doigts de me plomber le film )
Justement Zack, le Joker du premier film Batman il est "trop" déjanté donc du coup on rigole plus qu'on ne flippe de lui alors qu'à la base le Joker c'est quand même un fou psychopathe et Ledger , au cinéma, c'est le seul à lu avoir donné ces deux impacts. Nichoson y fait rien de difficile à part danser et rire tout le long du film. Rien que le dessin-animé Red Hood là on a un putain de Joker. Le Burton fait perdre toute la gravité du perso, toute ons intensité, sa violence et son coeur de pierre.
C'est vrai mais quand t'es gosse le coté déjanté plait mieux que le coté obscure... je dois avoir gardé ce coté nostalgique même si je préfère l'interprétation de Ledger, j'en renie pas le show (et sa bouche) de Nicholson....
Burton il sait pas proposer des personnages sombres, profonds et vraiment torturés. Ils sont presque toujours dans la décalage ses perso, toujours à côté de la plaque. Edward ou Jack ont évidemment de la noirceur et de la tristesse en eux mais ils sont également un peu beaucoup idiots et maladroits ce qui les rend toujours clownesques donc attachants. On peut pas s'empêcher de sourire devant leurs réactions. Enfin je vous dirai que la perfo de Leidger dans The dark Knight me faisait sourire mais pas pour les mêmes raisons. C'est pas un ahuri de base qu'il intereprete mais un putain de manipulateur qui joue sur tous les tableaux et brouille sans arrêt les pistes. Chacune de ses prises de parole rend mal à l'aise et provoque un sourire convenu et de circonstance. Par contre quand c'est Nicholson qui interprete le Joker on sourit devant ses mimiques et ses pirouettes sans chercher bien plus loin. Ca vient uniquement faire appel à notre côté enfantin comme le dit Zack. Il a pas forcé son talent comme souvent.
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs
Avec l'ouverture du film, Ridley Scott pose direct l'ambiance hypnotique , envoutante mais aussi très opprimante du film. On découvre ainsi le titre " Alien" avec autant de suspens et de tension que celle de l'Alien, créature mythique du Cinéma. Jerry Goldsmith signe un main theme bourré de mystère, de notes fantomatiques, inquiétantes et angoissante tout en apportant une touche romantique et épique dont le lien avec Ripley, la figure héroïque féminine, ne fait aucun doute.
Abyssale, l'ambiance nous happe et ne nous lâchera plus pendant 1h55.
ALIEN , LE HUITIÈME PASSAGER
Avec un image très sombre, Ridley suggère l'Espace comme un lieu immense , silencieux et quasi-organique. "Personne ne vous entra crier" et c'est clairement appuyé par une scène du film, celle ou John Hurt est attaqué par le facehugger. Le plan qui suit nous montre le vaisseau, on entend le souffle puissant du vent, aucun cri, rien, et nous sommes sur une planète perdue dans l'univers.
Scott traite donc l'environnement du film avec une caméra lente,et pesante, qui se déplace avec délicatesse dans les méandres du Nostromo. Le réalisateur prend son temps et les yeux sont en pleine effervescence cherchant les moindre détails , contemplant l'intérieur du vaisseau avec passion tant le travail est méticuleux et minutieux. Des couloirs étroits et presque organiques avec ces fils, ces gros tuyaux courant sur les parois et l'infinie ligne de fuite soumettant l'idée de grandeur du "cargo" spatial embarquant quelques ouvriers pour le moment en plein sommeil artificiel et maintenu en vie par la cryogénisation. On suit donc la caméra attentivement , on épouse le champ de vision, on est littéralement à bord du Nostromo encore calme, vide de vie et sans danger. Scott nous présente des lieux que l'on reverra par la suite, baigné par les lumières agressives des alarmes et du compte à rebours couplé à la voix retentissante du système d'autodestruction.
Scott filme d'ailleurs le réveil de John Hurt comme une nouvelle naissance, avec un montage fondu enchainé ce qui donne un coté spirituel à la scène : Hurt se réveille, se tient quelques secondes, respire profondément puis se lève et l'ivresse du moment pour lui grâce à ce procédé. Premier "né", première victime de l'Alien à qui lui-même donnera naissance dans une scène intense et encore assez violente de nos jours.
Jerry Goldmisth accompagne le film en douceur, nous berçant ici et là, nous envoutant, nous charmant puis nous révélant l'horreur et la peur.
Les personnages cohabitent, connaissent des tensions et c'est vraiment Ian Holm qui se dégage du lot: fascinante interprétation, assez silencieuse et muette, discrète, le réalisateur le met en scène de manière à susciter le questionnement chez le spectateur : des regards furtifs aux réactions étranges, on sait que ce protagoniste va devenir important. Pour moi, avant le jeu de Sigourney Weaver, il y a Ian Holm, imbattable ! surtout avec le final et ce fameux regard suivi du hochement de tête :
L'actrice principale quant à elle prendra son ampleur sur la dernière demi-heure avec une interprétation nerveuse , animale et masculine à souhait. Une femme prête à tout pour survire. Au début , Ripley se fait peur écouter des autres membres, elle n'est pas tant que ça au centre du film et c'est à partir de la moitié que ça commence à évoluer vers elle. On la voit téméraire, directe et franche. Physiquement l'actrice est parfaite: d'un naturel parfait, maigre, très masculine, comme sculptée au couteau et grâce à ça, Scott fait évoluer le cinéma et les héroïnes du grand écran. Cameron sera certainement celui qui aura le plus usé de cette recette. Aliens, T1 et T2 (surtout le 2) sont des exemples parfaits. C'était rare (et ça l'es toujours d'ailleurs) de voir une femme en rôle principale dans un pur film de genre qui se veut avant tout très "masculin". Ajoutons à cela le fait que le film est loin d'être commercial vu son ambiance et sa noirceur, ça a du en surprendre pus d'un à l'époque: Un film de la Fox, grand studio, un bon budget et un second film (seulement) : ALIEN, 1h50, scénario original (enfin presque vu que c'est très inspiré d'un roman espagnol, que la créature est très inspirée de celle du roman "La faune de l'espace" et pleins d'autres détails de ce genre qu'on peut lire un peu partout) une créature discrète, qu'on voit peut, le héros est une femme physiquement masculine, quelques plans violents, une ambiance angoissante et pesante pour une mise en scène fluide mais très calme, très posée. A l'époque ils avaient des couilles et pas pour rien vu que ALIEN c'est tout simplement le meilleur hui-cols spatial du monde. Beaucoup de films s'en sont inspirés mais la seule œuvre cinématographique qui lui arrive à la cheville pour le moment c'est THE THING. Créature différente, lieu et environnement différent mais même genre d'intrigue, même genre d'ambiance mais performance artistique bien différente et c'est sans doute cela qui permet au Carpenter de ne pas souffrir de la comparaison de manière péjorative. Et one peut pas l'attquer en parlent d'inspiration car THE THING est un remake d'un vieux film, précédant largement ALIEN dans le temps.
Encore une fois, sur la forme, ALIEN fait partie de ces films "crédibles" grâce aux maquettes, mate-painting sensationnels et costumes (pour l'Alien). Tout ça offre un cachet authentique tellement fascinant... C'est simple; dans ce genre de films, tout ce que l'on voit est "vrai". C'est qui charme aussi excessivement pendant la vision (comme ce trompe l'œil, vrai travail à la main d'un effet spécial bluffant=:
Scott entoure l'Alien d'un passé plus que mystérieux. Un passé qu'on ne peut que fantasmer vu le peu d'informations données. Un vaisseau git sur une planète isolée et rocailleuse où le vent souffle inlassablement sous une nuit éternelle. L'intérieur est immense, abandonnée et le silence qui y règne est flippant. Les explorateurs y découvrent un fossile: celui d'une entité extraterrestre au thorax défoncé, laissé pour mort dans un grand fauteuil de guerre avec son gros canon à l'avant. Que s'est-il passé? Qui est-il? Quelle est le lien entre l'Alien et ce corps fossilisé? On ne le saura jamais. Ridley Scott nous entraine dans une suite de détail qui feront toute la mythologie d'Alien comme le trou dans le sol creusé par le sang d'un Aline (mais ça on ne peut que le deviner plus tard mais pas sur le coup). Distillés au compte goutte, les détails n'en seront que plus jouissifs. Tous ces éléments seront repris dans ALIENS (et les autres dans une moindre mesure) comme le lance-flamme, l'appareil qui permet de détecter les organismes vivants à bord du vaisseau, le plan sur la gueule monstrueusement saliveuse de l'Alien, l'androïde (ami ou traitre) etc.... Scott, inconsciemment, pose les bases d'une saga mythique, culte, indémodable et bougrement passionnante et même si les 4 films ne se valent pas, les 4 sont jouissifs, cohérents et bien réalisés.
Le film est parsemé (dans sa première partie) de plan spatiaux où maquettes et mate painting se confondent à la perfection :
Bien évidemment, niveau décors et miniatures/maquettes le film n'invente rien car bien avant son passé par là des Star Wars, Silent Running , 2001 a space odyssey etc... mais c'est par sa photo et son ambiance que le film fait peau neuve. Le genre terrifiant du huit-cols, penché vers du pur slasher (un être rôde, dans l'ombre et tue l'équipage) mais dans un environnement gigantesque, où aucun son ne peut se faire entendre d'où la tagline aujourd'hui culte. Alien est donc un sacré mix de pleins de genres et sous-genres auxquels ils offrent un cachet d'une qualité cinématographique hors-norme.
Vraiment le genre de scène ultra reprise dans pleins de films comme Sphere ou Abyss ou ,en BD, la série SANCTUAIRE
Une caméra en apesanteur, l'atmosphère atypique pour l'époque (quoique 2001 avait déjà marqué par sa lenteur excessivement spirituelle mais le film de Ridley Scott est lent parce que la narration l'obligeait : le seul moyen de mettre la pression aux spectateurs et d'instaurer un climat hostile c'est de faire un montage qui prend son temps en délaissant les habitudes du public pour le déstabiliser. Sinon il se repère assez vite et les émotions/sensations perdent en acuité) et l'ambition visuelle très prononcée et de grande qualité font clairement du second de Scott son chef d'oeuvre. Blade Runner est aussi un masterpiece mais plus facile d'accès déjà.
L'Alien doit certainement plus au designer de la créature mais son univers est tout de même bien plus tortueux, noueux et érotique, malsain et glauque que le film. Seule la créature a gardé son design étrange , fusion organique entre la machine (le vaisseau Nostromo) , l'humain (John Hurt) et la Femme.
Un suspens suffocant où le cinéaste joue la carte du mystère nourri d'une mythologie naissante et parcimonieuse. Un space hugger. Un trou fait par un liquide apparemment très acide .Un œuf. Un facehugger. Un "viol" buccale silencieux .
Les références érotiques sont disséminées dans le film mais de manière très discrète et subtil. Ainsi , l'attaque de l'Alien sur le black du film pourrait être vu comme un combat visant à décider qui se fera la belle. L'Alien passe sa queue sous les jambes de la femme et puis on entend des cris assez étranges pendant que Ripley tente de sauver les victimes de la créature ou comme le dit Scalp le coup de Ripley en petite culotte à la fin.
Un des meilleurs mouvements de caméra c'est le travelling quasi circulaire, épousant la forme de la salle et allant jusqu'à Ian Holm, obsédé par la composition du facehugger.
A retenir aussi la scène du première meurtre. Ambiancé par le son des battements de cœur de la futur victime et par une tension et un suspens crescendo, la première apparition de l'Alien est un chef d'oeuvre de découpage.
Le film s'excite vraiment sur la fin avec des tas de lumière, un système d'alarme tonitruant, des flash incessants qui perturbent la vision, qui trompe les distances et c'est dans une apothéose épileptique que Ripley tente de survivre à une créature à l'affut, ne cherchant qu'à survivre (ambiance totalement reprise pour la fin du second opus).
Bref, Ridley Scott était au top de sa carrière en 3 films. Ses premiers. Après c'est du pur produit commercial,fait avec talent cependant mais il n'y aura plus cette recherche d'ambiance et de visuel (sauf Legend magnifique). Kingdom of Heaven et Gladiator viendront sonner une nouvelle ère chez le réalisateur qui perd de plus en plus son talent au profit d'intrigue et de mise en scène/casting qui attirera forcément tout le monde voir ses films.
Une préquelle d'Alien est annoncée. J'ai hâte mais je cache pas une grande appréhension. Je me fous que Ridley égale ou pas son second film. D'ailleurs à chaque fois on parle d'égalité entre les films etc...mais ça rime à rien. Je pense pas qu'un mec qui réalise un film dans le même style le fait parce qu'il a pour ambition d'égaler bêtement son prédécesseur. Il le fait parce qu'il en a envie. C'est comme les remake. Ils sont pas là pour égaler mais pour faire évoluer. King Kong 1933 a largement été battu par celui de 2005. Autant par le fond, que la réalisation et les SFX c''est même pas la peine de le faire remarquer. Donc voilà j'en reparlerais dans le débat mais ça me saoule un peu de voir partout "chef d'oeuvre jamais égalé". Le but du cinéma se résumerait donc à égaler tous les films déjà sortis? Comme je l'ai déjà dit dans le même style THE THING bah c'est un chef d'oeuvre. Et pour ce qui est des films dans l'espace façon Alien , il n'y a pas une si grande concurrence faut dire. Sérieuse en tout cas.
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs