La Mouche de David Cronenberg
La Mouche constitue le film le plus efficace de la carrière de Cronenberg, en 1h30 sur un rythme soutenu on nous expose un huit-clos horrifique baignant dans une testostérone scientifique altéré par un insecte volant. Cronenberg s'offre une nouvelle ère de jeu pour faire muter la chaire humaine tout en cultivant son gout pour l'horreur.
Chaque scène, chaque dialogue est essentiel à un récit captivant malgré ce court laps de temps le duo Jeff Goldblum et Geena Davis fonctionne, les deux acteurs trouve ici leur meilleur rôle. Dès les première secondes, le geek scientifique hésitant dans sa gestuelle sera touchant dans les bras de la jeune journaliste rayonnante. A mesure que l'un prend des force et de l'arrogance l'autre est déstabilisé souffrant de visions répulsives dans lesquels Cronenberg s'invite.
En terme de réalisation le film semble moins inspiré qu'un Vidéodrome mais sa construction est un modèle du genre. Bien que les scènes extérieurs soit filmé sans saveur particulière dès que Cronenberg revient dans son antre il apporte une tel minutie dans la création de sa bête rendant captivant chaque étape du processus. Le réalisateur insuffle dans sa mouche de l'émotion, un élément dont il est avare dans le reste de sa filmographie plutôt distante et froide.
Après chaque dégradation du corps scientifique, une nouvelle situation est lancée dans le laboratoire, une nouvelle épreuve de dégout et de compassion pour le spectateur, Cronenberg fait monter la sauce corrosive jusqu'à un final d'épouvante ou la carcasse mutante scotche par son naturel répugnant. Comment ne pas être bouleversé par le doute, le tremblement lors du coup final.
Le réalisateur signe ici un classique du film de monstre, un belle et la bête plongé en plein 80's.
8/10