City of Violence (Seung-wan Ryoo, 2006)Malgré des avis assez tièdes au général, j'ai trouvé ce petit film coréen vraiment sympathique pour ne pas dire excellent.
Il est sur que ceux qui s'attendaient à un revival des kung-fu urbain façon HK des 80's risquaient d'être déçus. Pas de chorégraphie savantes et virtuoses, pas de cascadeurs suicidaires, pas de réalisations fluides mettant en valeur les aptitudes des acteurs/combattants...
Alors certes, le film peut paraitre brouillon, bordélique etc... c'est sans doute vrai mais ça serait oublier l'essentiel du film et sa grande qualité : sa vitalité.
On est en fait bien plus proche du chaos déstructuré de pelloches de Fukasaku ou Ringo Lam que des affrontement de Liu-Chia Liang.
C'est donc brutal, nerveux avec une énergie des deux acteurs principaux (en fait le réalisateur et le chorégraphe
) qui se donnent à fond avec fougue et charisme dans une succession de kicks dévastateurs doté d'un montage extrêmement rapide, brillant et précis.
Avec sa durée d'à peine 90 minutes, on trouve finalement assez peu de scène d'action (1 excellente scène avec une armée de jeunes ; le final monstrueux de 20 minutes en 3 parties plus quelques combats à gauche à droite comme une brève attaque dans une prison mémorable) mais le film ne souffre pas à mon gout de longueurs grâce à une réalisation très inspirée qui se permet un grand nombre d'expérimentations plus ou moins kitsch ( genre transition à partir d'un incrustation sur de la fumée de cigarette ) mais la volonté du réalisateur de donner une originalité à sa mise en scène est louable.
Reste le problème du scenario très basique qui est un quasi pompage d'une Balle dans la Tête de
John Woo sans en avoir l'ampleur visuel ou la puissance dramatique. On est surtout bel et bien en fait devant une série B qui ne cherche pas à se la jouer mais de livrer son divertissement stylisé et bourrin. Le seul gros reproche à mon gout est la tournure vers une violence plus sombre et crue qui ne convainc pas du tout (l'interprétation lourde du méchant n'aide en cela) alors que l'humour noir du début fonctionnait très bien.
Enfin je retrouve les critiques dénonçant un plagiat de
Kill Bill assez injuste (d'abord parce que
Kill Bill est déjà une sécession de plagiat) mais surtout parce que
City of Violence reprend les mêmes films que
Tarantino (avec plus de réussites j'ai envie de dire) :
Seijun Suzuki,
John Woo,
Chang Cheh et son
Justicier de Shanghai,
Fukasaku, le western spaguetti,
Peckinpah pour le montage etc... Et puis les combats ne ressemblent à rien de déjà vu ailleurs avec son mélange de différent style.
A voir donc donc comme un petit actionner sans aucune prétention si ce n'est celle d'en foutre plein la tronche dans des combats plein de fureur comme on n'en avait pas vu depuis un sacré moment. Ces bastons sont extraordinaires de dynamisme et de rage avec un cadrage très serré qui accentue la puissance et la rapidité des coups.
7,5/10