Jurassic Parkde Steven Spielberg
Voilà le film pop-corn par excellence, summum du divertissement bien troussé. Evidemment avec Spielberg aux manettes c'est bien fichu niveau réalisation, du travail sans bavure.
A l'époque de la sortie du film, j'avoue avoir été inquiet. Des films de dinosaures je n'avais que le souvenir des vieux trucs version Harryhausen, ou de vilaines créatures en caoutchouc mal fichues. Je me disais, "mais dans quoi Spielberg s'est embarqué... ça va être affreux, tout moche, tout lent...". La surprise fut de taille. Non seulement les dinosaures animés live sur le plateau sont superbement rendus, mais les CGI sont aussi au top-niveau. On est qu'en 93, et à part quelques tentatives avant lui, dont Cameron sur
Abyss et
T2, ce genre d'effets visuels n'en sont qu'à leur balbutiements. Autant dire que
Jurassic Park c'est la révolution en marche, la porte ouverte à toutes les fantaisies. C'est le film qui a décidé des gens comme Kubrick que la technologie était enfin au point pour leurs délires les plus fous (
A.I. le projet qu'il n'aura pas le temps de faire, et qui finalement reviendra à Spielberg!), ou Peter Jackson de se dire que
le Seigneur des Anneaux n'était plus un fantasme inadaptable.
Au-delà de la prouesse visuelle et technologique,
Jurassic Park c'est aussi un formidable film de suspense et de monstre. Ménageant des scènes de grande tension (l'attaque du T-Rex, le vol des embryons, la scène de la cuisine) qui prouvent le savoir-faire de Spielberg, et des scènes typiques de son univers (des enfants dont les parents divorcent, encore...).
Le scénario adapté d'un best-seller de Michael Crichton exploite bien le roman, avec de très légères libertés (inversion des rôles des enfants) ou quelques omissions (la dantesque scène de la volière du roman). Crichton surfe d'ailleurs sur une autre de ses créations, un film qu'il avait lui-même réalisé sur la même thématique,
Mondwest avec Yul Brynner. Il y était déjà question de parc d'attraction à la pointe de la technologie, dont les attractions finissent par dérailler et attaquer les visiteurs...
On croirait presque à ses théories sur la récupération d'ADN sur des moustiques prisonniers dans l'ambre et toutes ses explications scientifiques! Pour faire passer la pilule sans être trop lourd, Spielberg opte pour l'idée du film didactique destiné aux visiteurs du parc. C'est assez malin bien qu'un poil enfantin.
Et pour finir, le prince du marchandising nous livre une scène sidérante d'auto-promotion dans la boutique du parc, où l'on voit tous les goodies et articles que l'on pourra acheter sur le film...
Côté casting c'est un perfect, Sam Neill, Jeff Goldblum, Richard Attenborough, Samuel L.Jackson, Laura Dern... que du beau monde.
Et bien sûr à la musique l'éternel complice John Williams, qui signe comme à son habitude un thème mémorable admirablement écrit.
Dommage, les suites ne seront pas à la hauteur de l'original...
9/10