Des hommes et des dieux 8/10Des hommes et des dieux arrive à nous séduire avec seulement des hommes.... On est loin d'un Piranha Mode Scalp on: « Gay » Mode Scalp Off D'ordinaire pas très friand des films Français, je me suis laisser tenter par
Des hommes et des Dieux.
Le film est inspiré de la vie des moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie, qui à la suite de plusieurs meurtres visant des croates dans la région, vont être soumis à une menace terroriste pesante, mais surtout à une remise en question de leur foi et de leurs engagements.
En effet, la vie de ces huit moines va être bouleversée au moment où un groupe radical algérien va commettre des assassinats sur des ouvriers croates intervenant dans la région. Étant sous la menace terroriste, la police va exiger une protection du monastère qui, entre la pratique de la religion et les soins médicaux, permet à un petit village de se développer et surtout d'apprendre.
Le film va porter pendant la première partie sur les différentes questions naissantes au sein du monastère: les 8 moines doivent-ils faire appel à la police pour leur sécurité, fermer le monastère pendant un moment, aller dans un endroit plus sûr, ou tout simplement quitter l’Algérie et retourner en France.
Xavier Beauvois, à travers ces questions, nous livre une fresque humaine quasi complète où chaque positionnement personnel est intégré et développé sans aucun jugement, les scènes de regroupements et de délibérations sont tournées avec un enchainement de portraits et d'expressions d'une humanité bouleversante!
Le film est tourné de façon très originale, l’absence de musique (hormis une scène dont je parlerai plus tard) est un renforcement dans notre immersion au sein de ce monastère. Car en effet, on va s’imprégner de leur vie, au jour le jour. Chaque jour va être marqué par les prières et les chants monastiques, tous filmés magnifiquement, et au plus proche de la réalité: on en oublie parfois que l'on est dans une salle de cinéma.
Le film est agréable à suivre, même en connaissant l'histoire, on suit la fin des moines avec une réelle émotion et la scène de prise d'otage nous laisse sans voix.
Concernant les acteurs, j'en retiendrai vraiment 3 même si tous apportent un petit quelque chose donnant une très belle harmonie au sein du monastère.
Michael Lonsdale,
Lambert Wilson et
Jacques Herlin sont vraiment imprégnés dans leur rôle, et le film, grâce à eux reflète encore plus l'humanisme.
Pour finir, un vrai coup de chapeau pour la scène du diner final (qui peut être comparée à la
Cène) où l'unique musique du film se trouve placée à un moment très poignant.
Le lac des cygnes, vient donc illuminer tous ces moines, et nous, spectateurs , restons bouche bée face à la réalisation de
Beauvois. Les plans ralentis sur chaque moine, aux visages plein d'expression et de vérité sont tournés avec une précision parfaite. Une scène d'une qualité importante enrichie par sa longueur pour nous en faire profiter le maximum, avant le drame...
Avec comme thème majeur la religion, l'entente musulmans et chrétiens, Beauvois signe avant tout une fresque humaine dont on sort profondément touché.