John Rambo (Sylvester Stallone, 2008)Fabuleux et énorme !
Stallone balance aux ordure tout le cinéma contemporain pour retourner aux sources primitif du cinéma : de l'efficacité, du rythme et de la passion.
Adieu donc ces les cahiers des charges formatés avec leurs durée de 2h20, leurs psychologies assommantes, leurs incapacité à aller à l'essentiel, leurs prétentions chichiteuse et toc, leurs référence de geek à la con, leurs ironies et le second degré référentiel...
Le film de Stallone est à l'image de l'arc de Rambo, tendu comme jamais et à 2 doigts de vous péter à la gueule.
La violence est effet difficilement supportable d'autant qu'elle est réaliste et sans concession ni pathos (l'attaque du village est tétanisante) mais en même temps le film fournit un plaisir régressif dans sa rage barbare du dernier tiers.
Avec son 1h15 au compteur et une musique tonitruante, Stallone maintient un pression d'enfer avec une efficacité et une vitalité démente du début à la fin à l'image d'une course poursuite pédestre haletante qui se finit sur une explosion anthologique.
Honnêtement Stallone à 1 000 fois raisons de ne jamais s'attarder dans des scènes explicatives et d'expositions. Comment de tout façon résumer un conflit de plusieurs décennies d'un régime qui aujourd'hui encore commet les pires atrocités (renseigner-vous un peu sur la manière dont ils entrainent les enfants soldats et vous verrez que le film est encore soft niveau violence). Ce n'est de tout façon ni à Stallone ni à Rambo de juger la situation ni de proposés des solutions. D'ailleurs le film est autant pacifiste qu'il critique les naïfs croyant changer le régime sans passer par les armes. Ce qui amène aux personnage même de Rambo avec pour le seul moment vraiment psychologique, les motivations de Rambo de retourner au combat. C'est expédié en 30 secondes montre en main. Rambo est une machine à tuer qui ne trouve que la vie dans la destruction. Point barre et c'est tout. Pourquoi faire plus d'ailleurs ? C'est la même chose pour les méchants ou les dialogues.
C'est comme la fin faussement apaisé, il n'a pas tué ses démons intérieurs, il les a juste rassasier un moment.
Au final un film bourrin mais pas complaisant, écœurant mais jubilatoire, bis mais ambitieux, il y a vraiment quelque chose de salvateur face à un cinéma de plus en plus morne et tiède.
Je ne sais pas si Stallone voulait faire un doigt d'honneur au milieu politiquement correct ou non (on s'en fout un peu en fait) mais rarement geste aura été aussi sincère et généreux.
Un film immense, une tuerie, un modèle de réalisation hargneuse et de maitrise cinématographique. Putain de claque !
9/10