[Alegas] Mes critiques en 2010

[Val]

J'attends une réédition de ce film en Blu-ray, car la première édition est super décevante.

Il y a eu une réedition US de très bonne qualité, je crois.

[Max59]

Effectivement un style de Platinium mais si je ne m'abuse zone 1

[Alegas]

Perfect Blue de Satoshi Kon

(1998)

Suite à la mort récente du très grand Satoshi Kon, je ne pouvais me permettre plus longtemps de ne pas regarder sa première œuvre qui est non seulement la plus connue mais aussi celle qui est généralement la plus appréciée. A juste titre ? Sans aucun doutes : oui. Car Perfect Blue n'est pas un simple film d'animation ciblant un public mûr mais bien un véritable thriller psychologique et labyrinthique, violent et sanglant, qui n'a rien à envier aux meilleurs films du genre.

Car c'est bien le scénario qui rend ce film vraiment excellent. Ne tombant jamais dans la surenchère ou dans le ridicule, Satoshi Kon se paye même le luxe de nous effrayer et de nous déranger. L'exemple même étant la (fausse) scène de viol qui rappelle beaucoup la scène de sexe du film d'Alan Parker Angel Heart. Un moment maîtrisé et grandiose où l'envie de détourner les yeux est forte mais impossible tant le spectacle est fascinant. Bien sur, on pourra reprocher au scénario d'en faire un peu trop dans la dernière demi-heure avant d'aboutir sur une explication finale déjà vue alors qu'une fin ouverte aurait été la bienvenue, mais Perfect Blue, comme tout film de Satoshi Kon, doit être revu plusieurs fois pour être totalement compris dans son ensemble.

Il est aussi impressionnant de voir à quel point les scènes de Perfect Blue transpirent d'un langage cinématographique évident. A tel point qu'on se plaît à rêver d'un film live du réalisateur, rêve qui, hélas, ne pourra jamais être exaucé. Il faut espérer désormais que sa courte filmographie sera découverte de plus en plus par les cinéphiles et le grand public car il est clair que Satoshi Kon était un grand cinéaste et que son œuvre mérite d'être reconnue par tous.

NOTE : 8,5/10

[Riton]

J'attends une réédition de ce film en Blu-ray, car la première édition est super décevante.

Il y a eu une réedition US de très bonne qualité, je crois.

Oui, mais pas de STF

[Alegas]

Carrie de Brian De Palma

(1976)

Dans mes souvenirs, le Carrie de De Palma était un bon film, une très bonne adaptation de Stephen King mais pas de quoi crier au chef-d'oeuvre. La revisionnage de ce film il y a quelques jours m'a permis de me rendre compte d'une chose : Carrie est sans aucun doute l'un des meilleurs films de De Palma.

Tout d'abord, il y a un véritable travail sur le fond du film. Alors que le bouquin est un simple conte fantastique à la construction originale, le film se permet de plonger dans le mélodrame adolescent en suivant la jeune Carrie White, petite fille étrange, souffre-douleur mais bien humaine malgré tout. La force du scénario est de bien se concentrer sur son personnage principal et de faire comprendre que les personnages secondaires (aussi bien la prof de sport que la jeune fille jouée par Nancy Allen) ne sont que des simples pions dans cette tragédie où l'on se demande à chaque minute si un retour en arrière ou si un évènement positif est encore possible.

De Palma oblige, on retrouve les nombreux gimmicks du cinéaste sans qu'aucun de ceux-ci ne soient gratuits. Ainsi, le split-screen est utilisé de manière extrêmement intelligente, la double focale ne fait pas dans le tape à l'œil et la maîtrise du plan-séquence est exceptionnelle (mention spéciale à celui du bal, grandiose). C'est d'ailleurs dans cette scène de bal que l'on trouve le moment fort du film, un véritable monument de suspense ou chaque plan est pensé et monté avec talent. C'est aussi avec ce film que l'on se rend compte à quel point De Palma sait créer une ambiance qui fonctionne réellement, notamment avec les scènes entre Carrie et sa mère, d'une puissance destructrice morale et physique à la limite du soutenable. L'interprétation ne fait que renforcer la puissance émotionnelle du film, Sissy Spacek trouvant là le rôle de sa vie. Les seconds rôles ne sont pas en reste, Allen et Travolta, malgré leur présence relative, sont très justes et Piper Laurie est exceptionnelle.

Pas grand chose donc à reprocher à ce film qui, à ma grande surprise, vieillit très bien. Sans toutefois l'élever au rang de masterpiece, Carrie est clairement le meilleur film du cinéaste avec The Untouchables et Carlito's Way. C'est certain, De Palma est vraiment loin d'être une pâle copie d'Hitchcock.

NOTE : 8/10

[Scalp]

Le meilleur De Palma c'est L'impasse mais Carrie fait partie de son top 5.

[Alegas]

'tain, j'ai oublié Carlito's Way alors qu'il est dans mon top 100.
C'est bon, c'est édité.

Je pense pas que je serais capable de faire un Top 5 des De Palma vu que j'ai vu beaucoup de ses films mineurs (MI et Mission To Mars notamment). Faut que je me regarde Blow Out, Snake Eyes et Femme Fatale prochainement. Y'a d'autres films à voir absolument dans sa filmo ?

[Scalp]

Femme Fatale garde le pour la fin, c'est De Palma qui parle De Palma ce film.

Sinon a voir y a Sisters, Outrages, Pulsions.

Tu peux zapper Obsession et Fury qui sont très mineur et j'ai pas encore vu L'esprit de Cain et Redacted qui ont une sale répute.

Sinon y a Phantom of Paradise qui a plein de fan, moi j'ai trouvé ça a chier.

[Heatmann]

pis faut quand meme pas oublier scarface quand meme

[Kakemono]

Carrie c'est mon De Palma préféré, peut être parceque c'est grâce a ce film que j'ai découvert ce réalisateur. Pour mon top 3 tu rajoutes Sisters et Phantom of the Paradise. Mais même ses films mineurs (Obsession et Fury, je te rejoins là dessus Scalp, plus Redacted entre autre) sont à voir, ne serait-ce que par curiosité, il y'a toujours quelque chose à en tirer.

[Alegas]

Femme Fatale garde le pour la fin, c'est De Palma qui parle De Palma ce film.

Sinon a voir y a Sisters, Outrages, Pulsions.

Pulsions je l'ai déjà vu et critiqué, je tâcherais de trouver Outrages et Sisters.

pis faut quand meme pas oublier scarface quand meme

J'ai vu Scarface. Faudrais que je me le remate un de ces jours car ça m'avais semblé intéressant mais beaucoup trop tiré en longueur.

Quand à Phantom Of The Paradise, depuis que l'un de mes profs m'a fait analyser une des séquences (l'hommage au plan séquence de la Soif du Mal de Welles) j'ai très envie de le voir. Dès que je le trouve en dvd je tenterais le coup.

[Alegas]

The Graduate (Le Lauréat) de Mike Nichols

(1967)

Découvert il y a quelques années et revu il y a quelques jours, The Graduate est clairement l'une de ces petites pépites comme seul le cinéma américain des 60-70's peut nous offrir : critique du système, démonstration du mal-être de la jeunesse post-1945 et surtout hymne à l'indépendance et à la liberté dans un cadre qui ne le permet pas. Ayant des similitudes très fortes avec American Graffiti etFight Club dans le fond, le film de Mike Nichols penche néanmoins plus dans la contemplation et le drame psychologique où l'humour, discret, est néanmoins bien présent.

Lauréat de l'Oscar du meilleur réalisateur à l'époque, on comprend tout de suite la raison de cette remise de prix : Mike Nichols était véritablement en avance sur son temps. Caméra subjective (la scène de la piscine, superbe), métaphores visuelles (le passage du zoo ou les nombreux plans d'aquariums), maîtrise du flou artistique et mouvement de caméra sublimes, tout est là pour sublimer le propos du film et innover en terme de mise en scène. Côté interprétations, on trouve Dustin Hoffman dans son premier grand rôle et dans un registre qu'on lui connaît peu, celui d'un jeune homme naïf et innocent. Anne Bancroft, quand à elle, mérite amplement son Oscar avec ce rôle véritablement marquant tant il est joué avec subtilité. L'autre véritable point fort du film est la désormais culte bande-originale signée Simon & Garfunkel, entre Sound Of Silence ou Mrs. Robinson en passant par April Come She Will, une BO qui illustre à merveille le message du film et ne le rend que opérationnellement plus fort.

The Graduate est sans contexte un film phare des années 60, un véritable testament de son époque et une oeuvre qui fait office de porte-parole d'une génération que l'on étouffe. Un très grand film.

9/10

[jean-michel]

excellente critique! j'aime aussi!

[Alegas]

Inception de Christopher Nolan

(2010)

Douze ans. C'est le temps qu'il aura fallu à Christopher Nolan de passer de petit réalisateur anglais indépendant au statut de réalisateur mondialement connu. Autant le dire tout de suite, Inception était clairement le film que j'attendais le plus de ces cinq dernières années. Pourquoi ? Parce que trois films : Memento, The Prestige et The Dark Knight. Trois films qui ont su se faire une place de choix dans mon Top 100 cinématographique. Et en voyant les différents trailers d'Inception, je me voyais mal être déçu. Heureusement, ce n'est pas arrivé, loin de là.

En effet, Inception est tout d'abord l'un de ces rares blockbusters qui arrivent à la fois à être très accessibles mais aussi extrêmement travaillé sur le fond, au point que les spectateurs n'ont pas perçus de la même façon ce qu'ils ont tous vus. On pense bien sur à The Matrix. Et même si Inception n'arrive pas à atteindre la profondeur du chef-d'œuvre des Wachowski, il n'empêche qu'on se retrouve bel et bien devant un film du même acabit. Première force du film : son scénario. Détaillé, bavard mais pas chiant, prenant et clairement jouissif, le script de Nolan a de quoi étonner tant il est complexe et maîtrisé sans jamais tomber dans une surenchère que le thème (les rêves) rendait aisément possible. Si, bien sur, on pourra rapprocher au réalisateur de ne pas avoir laissé son frère touché au scénario, on ne peut nier que Christopher Nolan, en plus d'être un excellent cinéaste est aussi un brillant conteur. Deuxième point fort d'Inception : sa mise en scène. Car on se retrouve bien là devant le film le plus abouti de Nolan à ce niveau. Utilisant brillamment la caméra à l'épaule sans toutefois basculer dans la shaky-cam très à la mode actuellement, le cinéaste signe quelques unes de ses plus belles scènes : l'introduction, les ralentis utilisés intelligemment, les nombreuses poursuites et surtout la scène de l'hôtel. Le tout est soutenu par un montage extrêmement bien pensé, gérant les temporalités avec une aisance et une clarté déconcertante. C'est là, certainement, la troisième grande qualité du film.

Casting exceptionnel (mention spéciale à DiCaprio, Murphy et Gordon-Levitt), photographie toujours aussi juste de Pfister, score de Zimmer au top ou encore effets spéciaux ne tombant jamais dans l'obscure facilité du tout-numérique, Inception est véritablement un grand film, sans doute le meilleur de l'année. Et même si nous ne sommes pas là devant le meilleur Nolan (The Prestige, beaucoup plus personnel, le surpassant), on ne peut que se demander comment Nolan va pouvoir conclure sa trilogie Batman sans nous décevoir tant les attentes sont en droit d'être immenses. Le rendez-vous est pris, vivement l'été 2012.

9,5/10

[Godfather]

Pour ma part Inception n'a rien d'un chef d'œuvre, c'est un film plutôt correct, avec un casting aux petits oignons, une direction artistique de qualité, et pas grand chose d'autres.
Ça manque d'émotions aussi. Au final Inception sent trop la machine bien huilée, mais sans âme.