[nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

[Moviewar]

Critique parfaite pour un film excellent

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EXPENDABLES : UNITÉ SPÉCIALE
Sylvester Stallone - 2010
5,5/10

A l'annonce de ce projet, tous les fans de films d'action se sont mis à baver d'impatience suivant l'évolution du projet pas à pas. De mon côté, j'aime bien me mater un film d'action de temps en temps mais je demande quand même un minimum d'exigence au niveau du scénario et de la mise en scène. Autrement dit, je ne suis pas du genre à me mater les DTV de Jean-Claude VanDamme ou de Steven Seagal ... Je suis donc allé voir ce film sans trop en attendre et pourtant, j'ai été un peu déçu malgré tout.

The expendables est donc un film d'action de base où l'on suit un groupe de mercenaires engagé par un homme pour renverser un général et son arme dans un pays d'Amérique du Sud. Lorsqu'ils découvrent qu'ils sont utilisés par la CIA, ils décident d'abandonner la mission. Mais leur leader Ross décide envers et contre tout d'y retourner pour sauver la fille du général dont la vie est en danger ...

Je vais commencer par aborder le plus gros défaut du film : la mise en scène. Je savais que Sylvester Stallone n'était pas particulièrement doué dans ce domaine mais ici, il bat tous les records de médiocrité ! Il faudra lui expliquer qu'en mélangeant la shaki-cam à la Greengrass et le montage épileptique à la Bay, on obtient une bouillie cinématographique inregardable. Je crois qu'il n'y a pas un seul plan esthétiquement réussi dan le film ! C'est franchement dommage car avec un véritable metteur en scène, on aurait pu obtenir quelque chose de bien meilleur. Je préfère encore la mise en scène plate des "actioners" des années 80.

Niveau scénario, ça ne vole pas bien haut non plus mais pour ce genre de film, ça ne dérange pas plus que ça. La scène tant attendue par les fans où se rencontrent Stallone, Schwarzy et Willis est bien nase : on a l'impression qu'ils se regardent jouer. Entre chaque réplique, on a le droit à une pause de quelques secondes pour que le spectateur ait le temps de se branler devant cette rencontre tant fantasmée ... Et je ne parle même pas de la scène où Mickey Rourke raconte ses souvenirs du Vietnam avec la larme à l'œil, c'est d'un niveau comique inégalé !

Niveau casting, Sylvester Stallone et Jason Statham tiennent la tête d'affiche et s'en sortent pas mal dans leur rôle. En revanche Jet Li est complètement sous exploité ! Et la bonne surprise vient de Terry Crews qui déboite bien ! Mais l'affiche est quand même bien trompeuse : je m'attendais à voir une grosse équipe de mercenaires alors qu'en fait, ils ne sont que 5. Dolph Lungren disparait assez rapidement et Steve Austin fait partie des méchants. Quant à Mickey Rourke, il a beau avoir la classe en tatoueur, il ne sert à rien si ce n'est à raconter son histoire. Et que dire de Charisma Carpenter qui sert juste à combler les vides avec une pauvre histoire d'amour dont on n'a rien à foutre. Reste un bon "bad guy" en la personne d'Eric Roberts qui cabotine toujours aussi bien dans ce genre de rôle.

Le plus important dans ce genre de film reste quand même les scènes d'action. Si on fait abstraction de la mise en scène ratée, on en a pour notre argent. La baston entre Jet Li et Dolph Lungren n'est pas exploitée à son maximum mais ça reste sympa. La scène de baston finale où la bande de mercenaires attaque le QG adverse est bien bourrin comme il faut. C'est bien rythmé et on a le droit à quelques inserts bien fun. Enfin, le combat à mains nues entre Randy Couture et Steve Austin était un fantasme pour tous les fans de fight. Malheureusement, c'est tellement mal filmé qu'on aurait pu prendre n'importe qui qu'on n'aurait même pas vu la différence.

Au final, je trouve que malgré les bonnes intentions, ce film est un gros raté ! Il ne manque qu'un scénario un poil plus solide et surtout un vrai réalisateur derrière la caméra. Je ne suis pas contre une suite mais il faudrait que Stallone cède sa place à quelqu'un qualifié. Je met finalement un 6/10 qui risque de se transformer en 5/10 si jamais je revois le film un de ces jours ...


P.s : J'étais quand même étonné que Brittany Murphy ne soit même pas crédité au générique de fin. Sauf erreur de ma part, elle avait commencé à tourner quelques scènes avant sa mort, scènes qui ont été retournées avec une autre actrice. Ils auraient pu au moins lui rendre un petit hommage au générique

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TELL TALE
Michael Cuesta - 2009
5/10

Après 2 très bons premiers films (L.I.E et Twelve & holding) et la réalisation d'épisodes sur des séries de qualité (Six feet under, Dexter, True blood), Michael Cuesta fait partie de ces réalisateurs que je suis de près. J'attendais donc son nouveau film avec impatience et je dois dire que j'ai été déçu. Cette adaptation de la nouvelle d'Edgar Allan Poe "Le cœur révélateur" semble être un film de commande.

Ce film suit donc l'histoire d'un père qui élève seul sa fille et qui subit une greffe du cœur suite à des problèmes cardiaques. Mais progressivement vont apparaitre des effets secondaires étranges : il est pris de maux de tête et de visions qu'il a du mal à supporter. Il va alors enquêter sur le donneur afin de comprendre ce qui lui arrive. Dans le même temps, il entame une relation amoureuse avec le médecin qui suit sa fille ...

Il y a de sacrées ressemblances entre ce film et The broken de Sean Ellis. Les 2 sont des thrillers qui s'orientent progressivement vers le fantastique. Mais surtout, on sent sur les 2 films un véritable talent de metteur en scène desservi par un scénario bidon ! Enfin, le hasard fait que Lena Headey joue dans les 2 films. En tout cas, dans un cas comme dans l'autre, on ne peut être que déçu par le résultat final. Malgré une ambiance réussie par moments, on sent bien que le film se repose sur du vide.

Autant le dire franchement, le scénario est tiré par les cheveux et ne tient pas la route ! D'ailleurs, les ressemblances avec la nouvelle "Le cœur révélateur" dont il est sensé être une adaptation sont très minimes ... L'histoire de ce cœur qui veut se venger des personnes qui ont tuées son propriétaire, c'est un peu énorme ! Dans la nouvelle, c'était le tueur lui-même qui devenait fou en entendant le battement du cœur qui résonnait dans sa tête de plus en plus fort. Ici, cette histoire de transplantation fait que c'est le nouveau propriétaire qui devient fou et que la seule solution pour aller mieux et de suivre les indications que lui donne son cœur. Intégrer des éléments fantastiques dans une histoire n'est pas chose facile et quand on a un scénariste au rabais, c'est l'échec assuré ! Dave Callahan est quand même le scénariste de The expendables et Les cavaliers de l'apocalypse. Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille dés le départ !

Côté interprétation, Josh Lucas est plutôt convainquant dans ce rôle particulièrement difficile à jouer puisque essentiellement basé sur du ressenti. Mais il est quand même loin de l'excellent rôle qu'il tenait dans L'autre rive. Dans le rôle du médecin et petite amie, Lena Headey joue tout en retenue ce personnage qui se veut discret mais qui dégage une grande humanité. Le twist final n'apportera pas grand chose à la perception de son personnage. Quant à Brian Cox, son personnage d'inspecteur est quelque peu limité et manque sérieusement d'intérêt. On se demande vraiment à quoi il sert tant ses apparitions n'apporte rien à l'évolution de l'intrigue ... On a également le droit à quelques bons acteurs dans les seconds rôles : Michael K. Williams (The wire) et Ulrich Thomsen (Brodre).

Au final, ce troisième film de Michael Cuesta est une grosse déception. Malgré les talents indéniables du réalisateur, il est allé se perdre dans un projet qui ne tenait pas la route. J'espère qu'il va retourner à des projets plus personnels mais je ne m'inquiète pas : il a co-écrit son prochain film Roadie avec son frère.

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D'AMOUR ET D'EAU FRAÎCHE
Isabelle Czajka - 2010
6,5/10

Après avoir débuter comme assistante réalisateur au côté de Gérard Krawczyk ou de Cédric Klapisch, la réalisatrice Isabelle Czajka avait déjà dirigé Anaïs Demoustier dans son premier film L'année suivante. On la retrouve donc pour son second film qu'elle a écrit elle-même.

Le film suit donc la vie de Julie, jeune femme de 23 ans qui, malgré ses diplômes, ne cesse d'enchainer les petits boulots sans intérêt. Profitant de sa jeunesse, elle adore les sorties en boite entre copines et les coups d'un soir. Mais le jour où elle rencontre Ben lors d'un entretien d'embauche, elle commence à remettre en question sa façon de vivre. Celui-ci vit au jour le jour de petits trafics en tout genre et semble vivre la belle vie. Il va alors lui proposer de tout plaquer pour partir en virée ensemble ...

La première moitié du film qui raconte la vie quotidienne de cette jeune femme est très bien écrite. Passant d'un petit boulot à un autre, elle cherche désespérément à trouver quelque chose qui la motive à avancer. Mais elle a tendance à baisser les bras et à se laisser porter par la routine de petits boulots en aventures d'un soir. Cette jeunesse paumée est vraiment bien décrite et il est facile de s'identifier à ce personnage. On a clairement affaire à un film générationnel. Il suffit de voir la scène du repas de famille pour s'en convaincre.

La seconde partie est en revanche moins réussie. La jeune femme part dans une virée sans réel but avec un jeune homme sur lequel elle a craqué. Cette partie est trop courte et ne prend pas le temps d'approfondir le personnage de Ben ni de développer la relation entre les 2 personnages. La répartition des 2 parties semble être un peu ratée : la réalisatrice a pris son temps dans la première partie (ce qui n'est pas un mal) et du coup bâcle un peu la seconde. De plus, la vire finit un peu en queue de poisson alors qu'on était en droit d'en attendre d'avantage ...

Niveau interprétation, Anaïs Demoustier confirme tout le bien que je pensais d'elle. Non seulement elle est super charmante mais en plus, c'est une très bonne actrice : elle porte en grande partie le film sur ses épaules. Et rôle après rôle, elle se constitue une filmographie sympathique ! C'est clairement une des valeurs sûres de la nouvelle génération d'actrices françaises (avec Déborah François). De plus, elle nous dévoile ses jolies formes sans pudeur ! Pio Marmaï est également très prometteur dans le rôle de ce jeune rebelle qui profite pleinement de la vie. Mais j'aurais aimé qu'il y ait un peu plus de profondeur dans l'écriture de ce personnage. Sinon, même si elles ne font que de brèves apparitions, ça fait plaisir de revoir Adélaïde Leroux (Flandres) et Jennifer Decker (Hellphone).

Au final, ce film vaut surtout le coup pour sa première partie qui aborde le problème de l'entrée dans la vie active avec une grande justesse. En suivant le parcours de Julie pas à pas, on découvre le mal être de toute une génération. Un joli petit film porté par la charmante Anaïs Demoustier !

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UNE FAMILLE TRÈS MODERNE
Josh Gordon & Will Speck - 2010
6/10

3 ans après nous avoir pondu la comédie Les rois du patin, le duo Josh Gordon/Will Speck est de retour avec un nouveau film. Pour l'occasion, ils se sont inspirés d'une histoire de Jeffrey Eugenides (Virgin suicides) intitulée "Baster" et publiée dans le New Yorker en 1996.

Le film suit donc la vie de Wally, un trentenaire célibataire qui enchaine les déceptions amoureuses. Heureusement, il a toujours sa meilleure amie Kassie pour lui remonter le moral. Mais un jour, celle-ci décide qu'il est temps pour elle d'avoir un enfant. N'ayant pas de petit ami, elle opte pour l'insémination artificielle. Wally qui est secrètement amoureux d'elle, ne voit pas la chose de cette façon et décide de remplacer le sperme du donneur par le sien. Lorsque Kassie tombe enceinte, il se retrouve devant un choix cornélien : doit-il lui dire la vérité au risque de la perdre ou garder le secret à tout jamais ?

Je dois avouer que j'ai été surpris par le ton de ce film. Venant des réalisateurs des Rois du patin, je m'attendais à une vraie comédie. Hors on a affaire à une comédie dramatique qui s'inscrit plus dans la lignée du film Le plan B que de En cloque : Mode d'emploi. Le postulat de départ évolue vite puisqu'il y a une ellipse de 7 ans et donc le film ne s'intéresse pas à la grossesse mais aux retrouvailles des personnages alors que le bébé en question est déjà devenu un enfant. Le scénario est plutôt simpliste dans son déroulement mais ça se laisse plutôt bien suivre.

Sous cette histoire se cache une analyse de notre société qui a quand même énormément évoluée. Maintenant, concevoir un bébé quand on est une femme célibataire est devenu chose courante. L'émancipation de la femme s'est faite par le travail mais aussi par le pouvoir de gérer sa vie familiale comme elle le sent. Le film pousse cette évolution à son paroxysme pour en montrer les limites et les dérives. On ne tombe pas dans la comédie romantique de base mais on reste toujours dans une étude sociologique sur fond de comédie et de romance.

Dans le rôle principal, Jason Bateman joue un homme "cérébral" avec crédibilité. Dans sa vie, il ne laisse rien au hasard et a besoin de toujours étudier avec minutie chacune de ses décisions (sauf sur le cas précis qui va bouleverser sa vie). Je dois avouer que par moments, j'ai trouvé qu'il dégageait quelque chose de "gay" dans ses attitudes ... Jennifer Aniston, quant à elle, joue une mère qui a besoin de stabilité mais qui est un peu perdue dans ses sentiments amoureux. La relation entre les 2 personnages n'est malheureusement pas assez approfondie car c'est la relation père-fils qui est privilégiée. Le gamin est bien sympa également avec ses éléments de caractère qui mettent en évidence le lien de parenté avec Jason Bateman. On retrouve Patrick Wilson dans le rôle du donneur de sperme qui croit être le père du gamin : je l'ai déjà vu plus inspiré que pour ce rôle où il est un peu en roue libre ... Pour ce qui est des autres seconds rôles, ils n'ont pas une grande importance : Juliette Lewis et Jeff Goldblum sont juste là pour apporter des touches d'humour ici et là.

Pour finir, je dois dire que j'ai trouvé la fin un peu bâclée ! Entre la révélation, la séparation et le happy-end balancés en 15 minutes, on n'a pas le temps de comprendre le raisonnement des personnages. D'ailleurs, y'a-t-il une quelconque logique dans ce dénouement ? Je n'en suis pas sûr. C'est dommage car le sujet était plutôt intéressant et était bien traité jusque là ...

Au final, on obtient une comédie dramatique au ton surprenant mais intéressant. Le duo Jason Bateman/Jennifer Aniston fonctionne plutôt bien et les thèmes abordés sont vraiment dans l'air du temps. Je reste cependant déçu par un scénario est peu trop prévisible et une fin expédiée à la va vite !

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LA FAMILLE JONES
Derrick Borte - 2009
6,5/10

Pour son premier film, le réalisateur allemand Derrick Borte s'est tourné vers les États-Unis et son réseau indépendant. Produit par "Echo Lake" (Twelve & holding, Dreamland), ce petit film a fait le tour des festivals (y compris le festival de Deauville) et s'apprête à sortir sur nos écrans le 17 novembre prochain. En attendant, il est déjà disponible en DVD zone 1 ...

Le film suit une famille américaine qui débarque dans un petit quartier bourgeois comme on en trouve partout aux États-Unis. Au premier abord, la famille Jones ressemble à la famille parfaite : Steve, Kate et leurs 2 enfants semblent être riches et heureux. Ils vont d'ailleurs rapidement se lier d'amitié avec leurs nouveaux voisins et toute la communauté. Mais cette petite vie parfaite ne cacherait-elle pas quelque chose ?

Cette satyre de système de consommation est plutôt réussie. Pendant le premier quart d'heure, on se demande ce que cache cette famille si parfaite mais le réalisateur nous dévoile assez rapidement le pot aux roses. A partir de là, le spectateur devient complice des personnages et suit leur "travail" pas à pas. L'idée est quand même très bien trouvée et permet de bien mettre en valeur tous les excès du système capitaliste. Et le scénario est plutôt bien mené afin de conserver l'intérêt du spectateur même après les premières révélations.

Le réalisateur appuie sur le côté aseptisé de cet univers de la bourgeoisie américaine avec une mise en scène très carrée et une photographie très lumineuse. On a vraiment l'impression que les personnages vivent dans un catalogue "Ikea". Le rêve de l'American way of life nous est présenté comme réel jusque dans ses moindres détails. Et les 4 membres de cette famille en font partie : ils sont tous beaux et bien dans leur peau comme si rien de pouvait les atteindre.

Le choix du casting est d'ailleurs fort judicieux. David Duchovny joue un rôle proche de celui qu'il tient dans la série Californication. Du moins au début puisqu'on se rend compte progressivement que c'est le membre le plus sain de cette "famille". Demi Moore est excellente en chef de famille qui porte la culotte. Elle se concentre sur son travail depuis des années au détriment de tout le reste. Quant aux enfants, leur évolution est aussi intéressante. Amber Heard joue toujours la beauté fatale qui a une aventure avec un homme marié et Ben Hollingsworth joue un jeune homme branché qui est obligé de cacher son homosexualité. A noter que Gary Cole et Glenne Headly marquent bien le contraste avec cette famille en voisins naïfs.

Au final, cette satyre sociale remplit parfaitement son rôle en nous faisant réfléchir sur notre propre matérialisme et sur la façon dont on se fait influencer par la publicité. On pourra juste reprocher au film de ne pas assumer son côté noir jusqu'au bout en nous livrant un happy-end qui n'avait pas forcément lieu d'être. Ça reste néanmoins un bon petit film indépendant intelligent.

[Moviewar]

AMERICAN TRIP
Nicholas Stoller - 2010
7/10

On ne change pas une équipe qui gagne : Nicholas Stoller à la réalisation et Judd Apatow à la production, c'était déjà le duo à l'origine de Sans Sarah, rien ne va. En plus, Jason Segel qui était co-scénariste sur le premier est co-producteur sur celui-ci. Ça n'est donc pas étonnant de trouver un film dans la même lignée.

On suit ici Aaron un jeune assistant d'une maison de disque qui est chargé par son patron d'aller chercher la star du rock anglais Aldous Snow à Londres pour le ramener à Los Angeles afin qu'il y donne un concert. Face à cette personnalité complètement déjantée, le jeune homme va être obligé de redoubler d'ingéniosité pour l'amener à destination mais le voyage ne sera pas de tout repos ...

Ce film nous plonge donc dans une course contre la montre où tout part en vrille. Ça fait forcément un peu penser à Very bad trip mais à la sauce Apatow. Du coup, j'ai trouvé ça encore meilleur ! Le réalisateur prend le temps de présenter ses personnages. D'ailleurs, le générique de début sous forme de clip est vraiment génial et nous met tout de suite dans le bain. Puis on nous présente ce jeune assistant inexpérimenté mais passionné jusqu'à sa rencontre avec la star. A partir de là, les évènements vont s'enchainer jusqu'à la fin sans que l'on ne s'ennuie un instant.

Niveau mise en scène, l'idée d'utiliser des clips pour présenter Aldous Snow est vraiment bonne. Comme souvent dans les comédies, la mise en scène n'est pas non plus l'élément principal mais Nicholas Stoller arrive à nous livrer quelques séquences inspirées. Il suffit de voir ces 2 passages qui vont à 100 à l'heure avec un montage super cut quand les personnages sont sous l'emprise de drogue. Ça met bien en valeur la folie de ces soirées de show business !

Dans le rôle principal, Jonah Hill joue toujours le personnage un peu loser mais attachant. On sent rapidement qu'il est débordé par les évènements mais il va se démener pour s'en sortir et accessoirement pour remettre la star dans le droit chemin. La vedette du film est quand même Russell Brand qui reprend son rôle de rock star anglaise qu'il tenait dans Sans Sarah, rien ne va. Il y a d'ailleurs une jolie référence à l'autre film. Il faut aimer le jeu tout en surenchère de l'acteur mais c'est toujours dans l'intérêt de son personnage. Dans les seconds rôles, P-Diddy et Rose Byrne sont excellents ! Le premier joue un producteur qui insulte tout de monde. Il sait parfaitement s'autoparodier. Quant à la seconde, elle est complètement à contre emploi en chanteuse à succès, ex d'Aldous qui sort avec Lars Ulrich (le batteur de Metallica). Dommage qu'on ne la voit pas plus que ça car chacune de ses apparitions est géniale ... Enfin, Elisabeth Moss joue la petite amie de Jonah Hill et leur relation à distance apporte une touche d'humour supplémentaire.

Le film comporte vraiment des scènes très marrantes. Entre les scènes de soirées à la limite de l'orgie, le trip sur la moquette au mur, les discussions téléphoniques entre Aldous et Jackie Q et une scène de sexe à 3 assez hilarante, le film remplit totalement son contrat de ce côté-là. Mais il n'oublie pas d'y apporter une touche de mélancolie, marque de fabrique des productions "Apatow", car le film traite malgré tout de la difficulté d'un homme à trouver un véritable sens à sa vie ...

Au final, cette nouvelle production "Apatow" est encore une belle réussite. Outre le "one man show" de Russell Brand en rock star déjantée, le film repose avant tout sur la relation entre les 2 personnages principaux et elle marche parfaitement. Une comédie qui restera donc l'une des meilleure de l'année et qui, selon moi, dépasse Very bad trip.

[zack_]

Je verrai bien les deux derniers films critiqué, l'un pour Duchovny et l'autre pour le trip et ta conclusion...

[Kakemono]

Personnellement, le premier je me le ferais surtout pour Amber Heard, plus que pour Duchovny. En tout cas je connaissais pas ce film, ta critique a éveillé a curiosité.
Pour American Trip, pas de diffusion dans mes ciné. Je me rattraperais en vidéo, ca me semble bien sympa!!

[Heatmann]

get him to the geek je l 'aurais bien mater , j'aime bien l humour apatow , masi bon russel brand c'est le summum du mec que je peut pas encadrer , je le supporte pas 2 min , c'est violent meme , j 'ai envie de le taper direct , donc impossible de le mater , dommage .

[zack_]

Petit pervert de Kakemono Je regarde le sens artistique, MOI

[Moviewar]

PIRANHA 3D
Alexandre Aja - 2010
7/10

Après un remake très réussi de La colline a des yeux et un autre beaucoup moins de Into the mirror, le réalisateur français Alexandre Aja continue de se faire sa place de l'autre côté de l'Atlantique. Il nous revient donc une nouvelle fois avec un remake d'un film d'horreur : Piranha de Joe Dante. Contrairement à ses habitudes, il n'a pas co-écrit le scénario avec son acolyte Gregory Levasseur mais c'est le duo de Sorority row, Pete Goldfinger et Josh Stolberg qui s'en sont chargés.

Ce film reprend donc la même trame que l'original mise au goût du jour. Lors du "spring break", la petite ville de Lake Victoria doit accueillir des centaines d'étudiants venus faire la fête pour le week-end. Mais la mort étrange d'un pécheur perturbe Julie Forester, le shériff de la ville qui va faire appel à des chercheurs pour inspecter un lac souterrain apparu suite à un tremblement de terre. De son côté, son fils Jake compte bien profiter de ce week-end en compagnie de son amie Kelly, de la star Derrick Jones et de ses Wild wild girls ...

Autant le dire tout de suite, ce film est un pur plaisir coupable, un film de divertissement au scénario sans surprise mais qui remplit parfaitement son contrat : boobs et hémoglobine à gogo ! Il faut bien avouer qu'un scénario un peu moins cousu de fil blanc aurait été un plus mais on ne va pas bouder son plaisir pour autant ...

La 3D est plutôt bien exploitée et c'est un plaisir de voir toutes ces filles en bikini. Avec une mention spéciale pour Kelly Brook et Gianna Michaels. Par contre, les scènes d'attaque sous l'eau ne sont pas toujours très lisibles. C'est aussi dans le but de montrer la brutalité des attaques mais du coup, on ne discerne plus grand chose ... Sinon, de façon générale, la mise en scène est efficace plaçant toujours la caméra là où il faut. La scène la plus géniale restera celle du ballet aquatique qui aurait mérité d'être un peu plus longue.

Côté gore, on est bien servi ! Victimes déchiquetées, membres arrachés, corps coupés en 2, on ne nous épargne rien pour notre plus grand plaisir. Et les effets spéciaux à l'ancienne de Greg Nicotero sont toujours aussi remarquables ! A quoi sert d'utiliser les effets spéciaux numériques quand on a encore d'aussi bons artisans ? Mes scènes préférées sont :

- La fille scalpée par l'hélice de bateau
- La tête d'Eli Roth qui explose
- Le coup des prothèses mammaires, du pénis ou encore de l'œil

Pour ce qui est du casting, c'est vraiment sympa aussi. Elisabeth Shue s'en sort fort bien dans un rôle à contre emploi de shériff particulièrement "burnée". Dans le rôle principal de son fils, Steven R. McQueen (The vampire diaries) est plutôt crédible en ado peu sûr de lui qui essaye de se faire passer pour un mec branché. Quant à Jerry O'Connell, il est tout simplement génial en présentateur star imbu de lui-même. Il en fait des tonnes mais ça passe nickel ! On retrouve également Jessica Szohr (Gossip girl) dans le rôle de l'amie d'enfance du héros. Elle est charmante mais elle se démarque du reste du casting féminin par son côté naturel. Et que dire de Kelly Brook ? Elle est tout simplement sublime !

Adam Scott, de son côté, n'est pas trop crédible en sauveur au grand coeur. On a plus l'habitude de le voir dans des rôles comiques ... Je suis quand même un peu déçu que Ving Rhames et surtout Dina Meyer apparaissent si peu à l'écran. Le premier joue l'adjoint du shériff et a le droit à une scène bien jouissive et la seconde ne fait quasiment que de la figuration et se fait bouffer rapidement. Enfin, les guests font bien plaisir : Richard Dreyfuss fait une apparition en hommage à Jaws et Christopher Lloyd est fidèle à lui-même en vieux scientifique fou. Et Eli Roth s'en donne à cœur joie en organisateur de concours de t-shirts mouillés !

Au final, voici le genre de divertissement qu'on aimerait voir plus souvent : fun et décérébré ! Je préfère revoir 10 fois ce film que revoir une seule fois The expendables. En tout cas, je ne suis pas contre une suite si elle est aussi réussie et qu'on ne se retrouve pas avec un tâcheron à la réalisation.

[zack_]

Just'

[nicofromtheblock]

TWELVE
Joel Schumacher - 2010
4/10

Ça fait un bout de temps que Joel Schumacher est considéré comme un tâcheron par la plupart des cinéphiles. Ce qui ne l'empêche pas de continuer à se confectionner une filmo des plus éclectique. Il est clair qu'il y a très peu de bons films dans la liste (Chute libre, Tigerland, Phone game) mais je me suis quand même laissé tenter par son dernier film car le sujet me paraissait intéressant. Malheureusement, ça n'est pas encore cette fois-ci qu'il redorera son blason ...

Ce film nous plonge dans l'Upper Esat Side, quartier bourgeois de New York, où l'on suit White Mike un lycéen devenu dealer. Depuis la mort de sa mère des suites d'un cancer, il semble déconnecté du monde et erre dans les beaux quartiers tout en revendant de la drogue à tous ces jeunes bourgeois qui étaient ses amis par le passé. Autour de lui gravite un paquet de personnages : son cousin drogué, le jeune loser qui se sert de son argent pour se faire une réputation et son frère, étudiant un peu taré, la fille branché et manipulatrice, la jeune mal dans sa peau à la découverte de nouvelles expériences et enfin l'amie d'enfance qui est resté dans le droit chemin ...

L'idée de départ était intéressante mais quelle idée d'avoir adapté le roman d'un jeune auteur (Nick McDonell) qui semble se prendre pour le nouveau Bret Easton Ellis ? En nous plongeant dans un univers à la "Gossip girl" en plus dépravé, il y avait de quoi obtenir un bon film mais il aurait fallu un véritable fond à ce scénario ... A mi-chemin entre Les lois de l'attraction et Alpha dog, ça sent vraiment le réchauffé avec moins de talent derrière ! Du coup, on obtient un film encore plus chiant que The informers. Le réalisateur met en place une grande galerie de personnages mais aucun n'est approfondi. Seul le héros est un peu plus développé mais ça reste très cliché.

Niveau mise en scène, Schumacher veut faire "branché" en utilisant des effets clippés qui ne passent pas du tout. Un tel mauvais goût est assez impressionnant : il aurait mieux fait de rester dans ce qu'il savait faire. Tout ça pour plaire à un jeune public américain élevé aux clips MTV. Je ne parle pas de la photographie de Steven Fierberg (l'un des directeurs de la photographie attitré de la série Entourage) qui colle assez bien à la mise en scène avec ses éclairages artificiels. Reste une BO plutôt sympa composée de groupes à la mode.

Pour ce qui est de l'interprétation, seul l'acteur principal sort du lot. Chace Crawford qui joue le gentil garçon dans Gossip girl dégage ici un charisme insoupçonné. Il arrive à rendre son personnage de jeune homme introverti et torturé intérieurement particulièrement crédible. A ses côtés, on trouve pas mal d'acteurs inconnus et qui risquent de le rester. Emily Meade joue une sous-Leighton Meester continuellement droguée. Esti Ginzburg a beau être charmante, elle est assez mauvaise actrice. Billy Magnussen joue le mec taré qui rappelle Clifton Collins Jr. dans Les lois de l'attraction mais il est loin d'être aussi charismatique. Quant à Rory Culkin, on l'avait connu plus inspiré dans Mean Creek ... il faut croire qu'il y a une malédiction dans la famille Culkin : plus ils vieillissent, plus ils deviennent mauvais. Emma Roberts est bien fade dans le rôle de la gentille fille qui essaye de remettre le héros dans le droit chemin et enfin, Curtis Jackson a le droit à un rôle bien stéréotypé de dealer black.

Au final, cette tentative de Joel Schumacher de faire un film sur la jeunesse dorée new yorkaise est totalement ratée. Il se veut être un film générationnel mais j'ai bien peur qu'il ne trouve pas son public ... En tout cas, je vous conseillerai plutôt de voir ou de revoir Les lois de l'attraction plutôt que celui-ci.

[Dunandan]

SIXIÈME SENS
M. Night Shyamalan - 1999
7,5/10

ATTENTION ! SPOILERS !

Après 2 premiers films restés inédits chez nous (Praying with anger et Wide awake), le réalisateur d'origine indienne M. Night Shyamalan se fait enfin connaitre du grand public avec ce film qui a tant fait parler de lui à sa sortie grâce à son twist qui est devenu une marque de fabrique du réalisateur.

Le film raconte l'histoire de Malcolm Crowe, un pédopsychiatre qui, suite au suicide d'un de ses anciens patients, va s'intéresser de près au cas d'un jeune garçon qui semble avoir les mêmes symptômes : comportement asocial et étrange à la limite de l'autisme. Mais à force de consacrer tout son temps au garçon, sa relation avec sa femme semble battre de l'aile et elle s'éloigne progressivement de lui ...

Pour ce film, Shyamalan montre une grande maitrise de la narration et utilise les ellipses de façon assez remarquable. Son scénario l'oblige à ne nous montrer que ce qu'il veut qu'on voit et pourtant, il arrive à garder une grande fluidité dans sa narration. Il est vrai que c'est seulement une fois qu'on connait le twist final qu'on se rend compte de la difficulté de la chose. Et il arrive à orienter le spectateur de façon si efficace qu'on ne pourra qu'admirer son travail. De plus, le film se revoit avec plaisir puisqu'au-delà de la simple manipulation du spectateur, il y a un véritable sujet de réflexion.

Alors que le film semble nous parler d'un homme qui essaye d'aider un enfant à faire face à ses démons intérieurs, on se rend compte au final que c'est l'enfant qui aide l'homme à accepter son état. Le scénario est à double sens et prend donc toute son ampleur à la seconde vision.

Niveau mise en scène, M. Night Shyamalan fait déjà preuve d'une excellente maitrise. Il a un talent tout particulier pour mettre en place les scènes d'angoisse. La partie fantastique du film est assez succincte et joue surtout sur le ressenti du spectateur mais elle fait mouche à chaque fois. Il faut dire qu'il est aussi bien aidé par son directeur de la photographie Tak Fujimoto (Le silence des agneaux) et par la musique de James Newton Howard. D'ailleurs, cette première collaboration avec ces 2 grands techniciens se prolongera sur d'autres films. En tout cas, Shyamalan est clairement un grand metteur en scène et le fait qu'il soit souvent comparé à Steven Spielberg est tout à fait justifiable tant sur la forme que sur le fond.

En effet, le réalisateur prend soin de développer chaque relation avec beaucoup de sensibilité. La place de la famille est très importante dans ce film comme dans tous les films de Shyamalan. La relation mère/fils est vraiment bien traitée. Malgré les agissements de son fils, la mère reste toujours ouverte à ses moindres besoins. On sent qu'elle serait prête à tout donner pour son bonheur. Et cette scène finale dans la voiture me met la larme à l'œil à chaque fois ! La relation entre le garçon et le psy est également soigneusement abordée. On sent vraiment une évolution dans leur relation, le climat de confiance qui s'installe petit à petit jusqu'à l'acceptation finale qui se fera des 2 côtés. Seule la relation entre Malcolm et sa femme manque un peu de profondeur : c'était le risque d'un tel scénario. Le réalisateur est obligé de résumer leur relation à quelques scènes charnières de leur vie afin de ne pas dévoiler le twist trop tôt. Du coup, je trouve que cet amour inconditionnel que se portent les 2 personnages n'est pas assez mis en valeur ...

Côté interprétation, c'est nickel. Bruce Willis joue tout en retenue ce psychiatre qui semble intérioriser ses sentiments pour pouvoir se consacrer entièrement à son travail. C'est vrai que son jeu est un peu mono-expressif mais ça ne m'a pas dérangé plus que ça. Haley Joel Osment est tout simplement parfait pour son premier vrai rôle sur grand écran. Et en plus, ce rôle était particulièrement difficile à interpréter. A aucun moment on ne doute de sa santé mentale tant il semble vivre ce qu'il lui arrive avec authenticité. Toni Collette est également étonnante dans le rôle de la mère. Sa sensibilité à fleur de peau crève l'écran et elle rend son personnage fragile et attachant. Enfin Olivia Williams manque un peu de présence à l'écran et l'ambiguïté de son rôle n'est pas facile à jouer : elle doit faire passer son travail de deuil pour un désintérêt progressif ... pas facile à rendre crédible.

Au final, ce troisième film de Shyamalan fait éclater son talent au grand jour. Avec ce film, un grand cinéaste est né et il le confirmera à 3 reprises par la suite (Incassable, Le village, La jeune fille de l'eau). Voici donc un drame fantastique à voir et à revoir sans déplaisir.